Ce que cache Barbe Bleue.
Laissons venir le conte, cherchons (et trouvons) ses racines
archaïques, dépouillons le des versions
récentes.
Une jeune fille accepte de s’unir à un
homme qui fait peur à tout le monde. Elle est heureuse, du moins en apparence.
Mais cet homme a un secret, un secret dissimulé dans un certain cabinet, dont il lui confie la
clé à la condition qu’elle ne s’en servira pas !
Démangée de curiosité , elle profite d’une absence de son
époux et au risque de sa
vie, elle le sait , elle ouvre la porte défendue.
Alors, tandis qu’elle prie, pleure et
supplie, sa sœur (son double) monte en haut de la tour pour voir au loin
arriver du secours. Deux cavaliers, deux frères, arrivent au galop et tuent le
monstre.
Perrault a donné là une fin conforme aux
idées de son monde et de son temps.
Il faudrait savoir de quelle histoire très
très ancienne est issu ce conte aux nombreux symboles ; ce que dissimule
Barbe-Bleue et ce que veut connaître cette dernière épouse ; as-t-il
toujours été un criminel ? Quelle source a été transformée en histoire de
princesse prisonnière délivrée du dragon par deux archanges ?
La vraie histoire n’est-elle pas plutôt la
quête périlleuse d’un savoir et la nécessité de « monter » à la tour
pour « voir » arriver l’aide.
On trouve aussi dans ce conte la référence
historique à Gilles de Rai qui n’était pas un enfant de Marie loin s’en faut,
mais aussi un savant, un chercheur, un
seigneur Breton riche et puissant. La
Bretagne en ce temps-là était encore indépendante. Gilles de Rai eût-il été
moins riche, aurait-il fini sur le bûcher ? Les biens d’un homme brûlé
comme sorcier revenaient intégralement à la couronne. Une couronne qui en avait
alors bien besoin, dédorée qu’elle était par la guerre de 100 ans à peine
terminée.
C’est dans les versions archaïques non
revues et corrigées par des croyances plus récentes que se trouve la vraie
signification des contes .
1 commentaire:
Un conte est souvent un codage poétique de nos réalités.
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