Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis
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mercredi 17 juin 2015

Qualité France...

Petits Français merdeux que nous sommes, qui n'arrivent à survivre - c'est à dire préserver leur petit confort, leurs 'tites bagnoles, leurs gadgets made in Japan, leurs vacances de neige, leurs sorties ciné-restau du vendredi soir et tout leur petit luxe miteux de faux petits-riches - qu'en fabricant des armes et des machines à tuer en masse pour les vendre, aux petits pays hargneux suintants de pétro-dollars (un million de Français directement concernés, je vines de le lire dans Le Monde, il en est tout fiérot Le Monde, et l'Etat trafiquant de mort subite qui se bourre les poches), ça s'appelle "sécurité de l'emploi" en langage syndical, ça s'appelle "maintient du pouvoir d'achat" en langage pré-électoral, ça s'appelle "si c'est pas nous qu'on le fait un salaud le fera" en langage cynico-vinassier... Et ça milite pour le désarmement! Pour la paix! Ca ose! Ca s'incline devant les  monuments aux morts! Ca a peur des fusées russes! Ca donne à la quête pour le cancer! Pour les lépreux! Ca manifeste avec banderoles pour exiger que le gouvernement "trouve des débouchés" à leurs mitrailleuses, à leurs missiles, à leurs super-avions. Comme s'il existait d'autres débouchés que la guerre et le coup d'état. Qualité France! V'z'avez vu, aux Malouines? Tout ce qu'on voudra, ça vous fait quelque chose. Salauds. Salauds merdeux. Honnêtes gens. Honnêtes assassins. Pères de famille. Fumiers. Salauds tranquilles, salauds à bonne conscience, salauds au coude-à-coude avec les millions d'autres salauds sans problème... Horribles petits salauds de merde qui dormez sur vos deux oreilles et serez suffoqués par l'injustice des choses le jour où ça vous retombera sur la gueule....

François CAVANNA - Almanach 1985 (il y a 30 ans)





jeudi 11 juin 2015

Vilain petit canard...

Mon Dieu, qu'il était donc vilain, ce vilain petit canard! Maman Cane avait beau faire, elle n'arrivait pas à l'aimer comme les autres. Il était gros, il était lourd, il était contrefait. Il avait une couleur si laide, une démarche si pataude, même pour un canard. Enfin, il était tellement différent...
Maman Cane s'était tout de suite doutée de quelque chose lorsqu'elle avait repéré, au beau milieu de douze jolis oeufs d'un vert délicat qu'on lui avait donné à couver, cet intrus obèse et blafard qui prenait toute la place. Et lorsqu'il avait brisé sa coquille, quel choc pour la pauvre mère! Jamais elle n'avait pu le regarder sans en être malade. Ces grosses horribles pattes, ce bec énorme, énorme...
Mais Maman Cane était une cane avertie, qui avait lu Andersen lorsqu'elle était petite, et Freud un peu plus tard. Elle savait ce qu'il advient des vilains petits canards, et, en attendant que celui-ci se transformât en un cygne merveilleux qui ferait honneur à sa famille, elle refrénait sa propre répulsion et défendait son disgracieux nourrisson contre les brimades de ses frères.
Ce vilain petit canard ne fut donc pas, comme l'autre, obligé de fuir le panier natal. Et ce fut bien dommage.
Car lorsqu'il fut devenu un joli petit crocodile, il dévora de ses jolies petites dents tous ses frères, Maman Cane et le panier.
C'est depuis ce temps que les contes d'Andersen sont interdits chez les canards d'Afrique.

François CAVANNA

lundi 19 janvier 2015

Trophée#Cavanna#us et coutumes

Naguère, les farouches montagnards des Pyrénées occidentales avaient coutume, lorsqu'ils avaient tué un ennemi, d'arborer fièrement son foie sur leur tête. C'est là l'origine du béret basque.

François CAVANNA


dimanche 12 février 2012

L'amour avant Valentin... et selon François...

LA ROUE

Avant de connaître la roue, l'Homme menait une existence peu enviable. Il devait transporter tous les fardeaux sur le dos de sa femme. Il ne lui restait plus beaucoup de place pour s'asseoir. Les ménages à trois étaient encore plus à plaindre, et comme ils avançaient moins vite que les autres, ils devaient, à l'étape, se contenter de la caverne la plus moche, celle qui es juste à côté des cabinets.

CAVANNA - Almanach 1985

Les Chouchous