Au Bois des Biches
Contes, légendes, mythes, croyances et coutumes du monde entier
mercredi 10 mars 2021
Canicule
jeudi 21 janvier 2021
21 Janvier – Sainte Agnès, martyre en 304.
Froidure d’Agnès
N’est que caresse.
C’est Jacques de
Voragine qui nous raconte dans la Légende Dorée la courte vie et le martyre d’Agnès,
enfant de la noblesse romaine.
Elle avait juste douze
ans quand le fils du préfet de Rome en tomba fou amoureux. Il la demande en
mariage mais Agnès lui répond qu’elle est déjà promise à quelqu’un de beaucoup
plus important que lui. Le malheureux jeune homme en tombe malade de douleur.
Si malade qu’il est sur le point de mourir Agnès vient à son chevet et prie. Le
garçon se rétablit.
Le père alors convoque
Agnès. Pourquoi refuse -t-elle d’épouser son fils. C’est, répond la jeune fille
qu’elle est chrétienne et promise à Jésus Christ. Furieux le préfet lui ordonne
d’abjurer et de sacrifier aux dieux romains. Fidèle à son engagement, Agnès
refuse. Le préfet insiste : si elle n’obéit pas elle sera conduite dans un
lupanar et offerte à qui la voudra. Confiante en sa foi, elle pense que son
Dieu la protégera.
Alors on la déshabille
et c’est nue qu’on va la conduire à travers la ville jusqu’au bordel. Alors ses
cheveux se mettent à pousser et à recouvrir son corps. Au moment où elle va
franchir la porte, un ange paraît qui l’enveloppe de lumière et le lupanar est
changé en oratoire.
Le jeune homme toujours
amoureux vient la retrouver et veut la sortir de là mais un démon se jette sur
lui et veut l’étrangler. Agnès s’interpose se jette à genoux et prie de toutes
ses forces. Le démon disparaît et le jeune homme respire.
Le père alors veut
gracier Agnès mais la foule hurle à la sorcellerie. Et le préfet de crainte d’être
lui aussi accusé de sorcellerie la laisse aux mains des juges.
Condamnée au bûcher,
le feu l’épargne et s’en prend à la foule qui assiste au supplice.
Il faut bien en finir :
Agnès sera égorgée et avant de mourir se dira heureuse de rejoindre enfin « Celui
qui l’a choisie. »
mardi 19 janvier 2021
19 Janvier – Sainte Prisca, martyre romaine. (1° siècle)
A l’âge
de treize ans, Prisca eût le privilège d’être baptisée une des premières par
Saint Pierre venu évangéliser les Romains.
Issue d’une
famille patricienne, elle est dénoncée à l’empereur Claude, grand persécuteur
des chrétiens. Il lui ordonne de rendre hommage à Apollon. Elle refuse. Emprisonnée,
battue, torturée, elle finit par être libérée.
Elle
continue à proclamer sa foi. Arrêtée à nouveau elle est condamnée à être
flagellée, puis ébouillantée avant d’être attachée à un lion dans l’arène. Mais
le lion, avait-il du trop ingérer de martyrs, n’aimait-il pas la viande cuite ?
Plus simplement, comme la plupart des fauves n’était-il pas friand d’humains ?
Toujours est-il que loin de toucher à Prisca, il s’est couché à ses pieds.
La
jeune martyre de nouveau jetée dans un cachot sans manger ni boire, subit une
nouvelle épouvantable torture au moyen de crochets qui lui déchirent le corps.
C’est désormais le bûcher qui l’attend mais la bois brûle mais pas la martyre.
Alors
comme il faut bien en finir, elle est décapitée. Les chrétiens récupèrent son
corps en l’enterrent sur l’Aventin dans une catacombe qui portera son nom.
Selon
la tradition chrétienne, Prisca serait la première de toutes les saintes
martyrisées au nom de leur foi.
samedi 16 janvier 2021
16 Janvier – Sainte Nina (IV°siècle)
Nina
avait douze ans quand ses parents ont vendu et distribué aux pauvres tous leurs
biens. Puis ils se sont retirés dans des couvents après avoir confié la petite
fille à Niamfora une femme âgée probablement religieuse qui s’est chargée de l’instruire
en médecine comme en botanique. La nonne lui parlait beaucoup de la Georgie qui
se nommait alors Ibéria. Nina priait pour le salut de ce peuple encore totalement
païen. Tant et tant qu’une nuit, la Vierge lui est apparue et dans son rêve
Marie lui offrait un voile tissé dans les fibres de la vigne en lui demandant d’aller
évangéliser le pays.
Sans
hésiter Nina se met en chemin mais elle
est bientôt capturée par des brigands. Dans la ville de Mtskha, alors la
capitale elle est vendue au jardinier du roi. Bien entendu elle commence à
prêcher mais c’est surtout ses dons de guérisseuse qui font sa notoriété.
Quand
la reine tombe gravement malade, c’est Nina qu’on envoie chercher. Efficacité
de la prière ou des tisanes, toujours est-il que la reine se rétablit. On lui
offre de l’or et des présents mais elle déclare ne demander que la conversion du
couple royal comme récompense. Seule la reine accepte.
En
337, le roi Mirian au cours d’une partie de chasse est frappé par la foudre. Il
perd la vue. Nina est appelée. Si elle rend la vue au monarque alors il se fera
chrétien. Bien entendu Nina le guérit et le rois alors déclare le christianisme
religion d’état.
Plus
tard, un autre songe révèle à Nina l’endroit où dans Jérusalem est cachée la
Sainte Tunique de Jésus. On la trouve et apportée à Mtskha elle est ensevelie
et c’est à cet endroit qu’est édifiée la première église chrétienne de Georgie
qui est devenue l’actuelle cathédrale de Svetskhoveli.
Soleil
de Sainte-Nina,
L’hiver
est long rentre ton bois.
mardi 12 janvier 2021
12 Janvier – Sainte Tatiana martyre (+226)
Fille d’un consul romain, convertie au
christianisme. Dénoncée, elle refusa d’abjurer et fut condamnée à être
décapitée.
Sentence trop clémente ! Il fallait
d’abord l’humilier et la faire souffrir. Dénudée, tondue et suspendue à une
potence on lui laboura le corps au moyen de peignes de fer et enfin seulement
juste avant qu’elle perde la vie, on lui coupa la tête.
vendredi 8 janvier 2021
8 janvier, Sainte Gudule
Gudule était fille du duc Witger de Brabant et de son épouse Amalberge de Maubeuge.
Elevée par sa marraine Gertrude de Nivelles qui lui enseigna la foi Chrétienne, Gudule à la mort de celle-ci retourna vivre dans son château natal de Moorsel où elle passa le reste de ses jours dans le jeune et la prière.
Chaque matin, avant le lever du jour elle allait prier en l’église du Saint-Sauveur à deux lieues de sa demeure. Le diable toujours facétieux éteignait sa lanterne dans l’espoir de l’égarer dans la nuit.
Mais Dieu veille et ne manque jamais de déjouer les pièges de celui que bien à tort on nomme le Malin. Un ange était chargé de veiller sur Gudule et de rallumer la lanterne. Et le Diable, de rage, s’en mordait le bras.
samedi 2 janvier 2021
Sainte Geneviève, patronne de Paris et de la Gendarmerie Nationale-
Née
à Nanterre vers 420 et morte à Paris vers l’an 500. 80 ans ! un bel âge
pour son temps. Ce qui démontre bien que l’activité, l’engagement au service
des autres est gage de longévité.
Qui
était Geneviève ? La seule source d’informations sur laquelle se basent
ses hagiographes serait une Vita de Geneviève relatée vers 520 par un clerc
parisien anonyme. C’est une compilation sans chronologie et fortement teintée
de merveilleux des rares témoignages de ses contemporains encore vivants mais
qui nous informe qu’elle n’était pas une fille du peuple comme une certaine
imagerie populaire tente de nous la montrer.
Geneviève
serait selon certains un prénom d’origine celtique mais d’autres écrits plus
fiables disent que le latin Genovefa serait la latinisation du prénom féminin
Kenuwefa.
D’ailleurs,
Geneviève était la fille unique de Séverus, un riche aristocrate Gallo- Romain.
Un Franc romanisé d’abord officier puis régisseur des Terres d’Empire. Sa mère
était prénommée Géroncia.
Séverus
signifiant austère et Géroncia sage et vertueuse on sent bien la
prédestination.
Geneviève
est baptisée et très jeune elle manifeste l’intention de se vouer à Dieu. Elle
avait compris sans aucun doute que Dieu serait un époux moins contraignant
qu’un simple mortel.
La
légende raconte que vers 430- elle avait alors 10 ans- Saint Germain d’Auxerre
et Saint Loup de Troyes en route vers l’Angleterre se seraient arrêtés à
Nanterre et auraient eu avec elle des échanges non dénués d’intérêt.
On
nous dit qu’à 16 ans, elle menait déjà une vie ascétique et c’est entre sa dix-
huitième et sa vingtième année qu’un évêque Willicus inconnu des historiens lui
aurait remis le voile des vierges.
Elle
a vingt ans à la mort de ses parents. Fille unique, elle va hériter de la
charge de membre du conseil municipal de Nanterre détenue par son père. Charge
qu’elle continuera à exercer quand elle quittera Nanterre pour Paris et s’y
installera dans l’île de la Cité chez sa marraine Procula. Elle fait alors
partie des dix « principales » qui constituent l’aristocratie de la
ville.
Notons
au passage qu’à cette époque le fait d’être femme n’était en rien un obstacle à
l’exercice de fonctions importantes dans la vie politique.
Et
heureusement puisqu’en 451 quand les hordes d’Attila menacent Paris, Geneviève
alors trentenaire retient les parisiens qui veulent abandonner la ville en leur
tenant ce discours :
« Que
les hommes fuient s’ils le veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre.
Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’il entendra nos
supplications. »
Sans
vouloir mettre en doute les croyances sur l’efficacité de la seule prière, on
peut imaginer que Geneviève du fait de sa position parmi les notables parisiens
à soutenu la foi des saintes femmes par des moyens plus terrestres. Certains
avancent qu’elle avait envoyé des émissaires propager dans les rangs de l’armée
d’Attila que le choléra sévissait à Paris. D’autres prétendent qu’elle aurait
appris qu’Attila en route vers l’Aquitaine n’avait pas l’intention de faire un
détour par Paris. Peu importe, l’important est qu’elle ait réussi à empêcher
les Parisiens de fuir au risque de se faire massacrer sur les routes. Contrairement
aux légendes jamais elle n’a rencontré Attila.
Attila
passé, en 465 Paris est de nouveau menacé. Cette fois c’est Childéric roi des
Francs Saliens qui profite de l’affaiblissement de l’Empire Romain pour étendre
son territoire. Il assiège Paris. Geneviève aidée par la corporation des Nautes
force le blocus. En remontant la Seine, des navires vont jusqu’en Brie et en
Champagne chercher du blé pour ravitailler Paris. Paris qui va garder dans ses
armoiries le souvenir de cet exploit.
Paris
délivré, elle fait bâtir une chapelle sur le tombeau de Saint Denis et plus
tard, fine politique, elle devient la conseillère du fils de Chilpéric, Clovis
et l’amie de Clotilde son épouse. Elle fait encore construire une église dédiée
aux saints Pierre et Paul sur l’actuelle montagne Sainte Geneviève avant de
disparaître âgée de 89 ans. Elle y est inhumée, rejointe par Clovis et plus
tard Clotilde.
En
1793, sa châsse est transportée à la monnaie. On fond les métaux, on récupère
les pierreries. Le 21 novembre, le Conseil Général de Paris fait brûler ses
ossements sur la place de Grève et on jette les cendres dans la Seine. On
aurait pu augurer là de la considération que ces fils des Lumières et leurs
descendants allaient accorder aux femmes dans les siècles à venir.
vendredi 6 novembre 2020
Hercule et le Sanglier d’Erymanthe.
Avant de laisser Hercule partir à la chasse au sanglier pour accomplir sa quatrième mission, un résumé de la situation s’impose parce que j’en vois qui ne suivent pas, là-bas, dans le fond.
Donc, le royaume de Mycènes est en proie
à de grosses difficultés ; les catastrophes se succèdent et Zeus qui en a
marre des plaintes d’Eurysthée et qui n’a pas que ça à foutre, prend la peine
(avec plaisir on s’en doute) de fabriquer un héros préposé à résoudre les
problèmes.
Prenant en compte les conseils de
sa grand-mère Gaïa, il fabrique à l’aide d’une mortelle un demi-dieu ce qui met
son épouse Héra une fois de plus en rage.
Héra se fait aider d’Hermès pour
rendre le héros, Hercule, à demi-fou ce qui le conduit à incendier sa famille. Faute
horrible qu’il doit expier aussi Zeus le
condamne-t-il à se mettre au service d’Eurysthée, roi de Mycènes
Hercule, vient à bout de Lion de Némée,
de l’Hydre de Lerne, et de la Biche de Cérynie. Tout est en place pour la
quatrième mission : neutraliser le Sanglier d’Erymanthe.
Encore un animal sacré auquel les
Dieux interdisaient qu’on fît le moindre mal. Il vivait sur le mont Erymanthe
dont il descendait souvent pour saccager les terres des cultivateurs qui se
plaignaient à Eurysthée qui de son côté rappela Hercule à ses devoirs. Notre
Héros se met en route, tue en chemin le brigand Sauros, passe une nuit de
beuverie qui finit mal chez Pholos le Centaure, mais ce sont là d’autres
histoires que je pourrai vous raconter plus tard. Bref, le voilà sur zone et il
s’agit de capturer vivant ce sanglier géant, monstrueux, sauvage. Puisqu’il ne
peut employer la force, il va falloir ruser. Hercule tend des pièges. Il neige,
alors sur les traces du sanglier, il creuse un fossé profond, recouvre le trou
de branchages. Par chance il neige et bientôt toute trace du piège est effacée.
La bête est tapie dans des fourrés. Hercule pousse des hurlements qui la
poussent à sortir de son refuge. Le sanglier file droit sans regarder où il
pose ses sabots et… tombe dans le piège. Il ne reste plus qu’à lui sauter sur
le dos et c’est au galop sur cette étrange monture qu’Hercule regagne Mycènes.
Eurysthée que le courage n’étouffe pas en voyant le terrible équipage se cache
dans une jarre de bronze.
Ce que devient le sanglier, l’histoire
est confuse sur le sujet. Tout ce qu’on sait c’est qu’Hercule apprend alors que
les Argonautes s’apprêtent à partir en Colchide chercher la Toison d’Or. Une
expédition qu’il ne veut manquer à aucun prix et du coup il oublie le sanglier.
Qu’est-il devenu ? Longtemps après on a su que ses défenses étaient
conservées à Cumes dans le temple d’Apollon.
mardi 3 novembre 2020
Hercule - La Biche de Cérynie
Dépité notre héros rajuste sa peau de lion, et la massue sur
l’épaule il s’en va songeant que, aidé ou pas l’Hydre est vaincue et que sans cette
aide elle ferait encore des ravages.
Mais Eurysthée le rappelle. Il est encore sous contrat et une
biche énorme, de la taille d’un taureau parait-il, dévaste les champs et les
jardins de Mycènes : il faut la déloger.
Ce n’est pas si simple ; la biche en effet est énorme elle a
le pelage tacheté d’un félin, des sabots d’airain et une ramure d’or. Une
ramure, c’est donc un cerf ? Non c’est une biche et elle appartient à Artémis.
Elle est sacrée et on ne doit pas verser son sang. Artémis est la sœur
d’Apollon et quand les deux jumeaux se fâchent leur vengeance est terrible.
Artémis possède cinq de ces biches extraordinaires. La déesse
en a attelé quatre à son char mais la cinquième s’est échappée. Elle gîte
habituellement sur la colline de Cérynie. Hercule s’en approche mais la biche
se sauve. N’importe comme tant d’autres héros de légendes après lui, Hercule se
lance à sa poursuite et elle le fait voyager ! Elle l’entraîne jusqu’aux
confins du monde chez les Hyperboréens. Dans ces contrées humides et étranges ,
il découvre bien des légendes qu’il va rapporter en Méditerranée. Et la biche
continue à le faire courir. Il ne sait pas que la terre est ronde ni comment
bien qu’en allant tout droit il se retrouve en Grèce et reconnaît l’Arcadie. La
biche qui s’épuise se repose sur une montagne et tente de franchir le fleuve
Ladon. Fatiguée, elle est moins agile et Hercule en profite pour choisir une
flèche non empoisonnée du sang de l’Hydre, il vise et atteint la bête entre l’os et le tendon des deux pattes avant
qu’il lie ensemble. Pas une goutte de sang n’est versée et la biche est prise.
Il la charge sur ses épaules et retourne à Mycènes.
Mais qui voilà en travers de sa route ? Apollon et Artémis !
Les jumeaux sont furieux : cette brute d’Hercule a maltraité la biche !
Désemparé le héros plaide sa cause. Il est au service d’Eurysthée,
la biche ravage cultures et moissons et d’ailleurs il ne lui a fait aucun mal.
Artémis se calme, elle aurait dû mieux surveiller sa biche. Hercule
pourra la montrer à Eurysthée pour preuve de la tâche accomplie, avant de la
relâcher sur la colline de Cérynie.
lundi 12 octobre 2020
La vieille et le bébé dragon.
C’est une vieille qui vit seule dans un hameau perdu dans la
campagne. Depuis longtemps personne n’est plus là pour l'aider, pour allumer
son feu. Elle a bien du mal à cueillir ses poires ; son échelle a perdu
ses barreaux et c’est pareil pour ses grimoires : elle n’atteint plus ceux
du haut.
Le jour s'achève ; c'est l'automne les cerfs appellent
les biches. Elle entend un cri étrange, ce n'est pas le brame. On dirait un
animal en détresse. Ca vient du côté de la mare aux biches. Elle ramasse ses
cottes et tête en avant elle va voir ce que c'est. Il y a longtemps qu'elle n'est pas allée dans
le petit bois. La mare est cachée dans les broussailles ; elle entend toujours
le cri de détresse. Elle approche, elle fait attention de ne pas glisser le
bord de la mare est piétiné par les biches et les sangliers. Le cri est tout
proche ce sont des pleurs et là blotti entre les ronces et les aubépines un
petit dragon tout vert tremble de faim et de froid....
Il a faim le bébé dragon. La vieille a toujours dans ses
poches des pommes crapies, les meilleures et des biscuits pour chien. Elle les lui
montre mais il se méfie. Elle ne peut pas le laisser là, demain c'est
l'ouverture de la chasse ! Heureusement sa chienne l'a suivie. C'est une bonne
bergère, elle sait rassembler et ne fait pas trop de différence entre un mouton
et un bébé dragon. Si sa mémère le veut, elle va lui ramener. La chienne décrit une grande volte, et le
dragon coincé entre la mare et la chienne n'a plus le choix, il doit avancer
vers la main qui lui tend les friandises. La vieille en profite pour lui passer
son écharpe autour du cou, elle félicite la chienne et tous trois rentrent à la
maison en évitant le regard des voisins.
C’est une campagne rude, les gens ne se parlent pas, ne se
fréquentent pas et maintenant, ça fait bien l’affaire de la vieille. Tant que
le dragon est petit, personne ne le verra et d’ici le printemps il aura grandi
et pourra s’envoler.
La chienne l’a pris sous sa protection ; elle croit
toujours que c’est un mouton mais les chats ne s’y sont pas trompés. Ils ont
craché, soufflé, ont rampé sous les lits, escaladé les armoires. Il va leur
falloir plusieurs jours pour s’habituer.
L’automne est doux, il y a du travail au jardin. Et là le
dragon fait merveille ; c’est un dragon omnivore il avale tout, les
feuilles mortes, les branches coupées, les herbes folles, les épluchures, les
croquettes de la chienne et les lapins que rapportent les chats et qu’ils ne
mangent pas
Les semaines passent, le dragon grandit pas trop quand même il passe la porte
de la petite maison. C’est lui
maintenant qui fait partir le feu et la vieille est heureuse entre ses chats,
sa chienne et son dragon.
C’est une chienne extraordinaire qui comprend tout ce qu’on
lui dit et qui explique tout à son mouton vert. Qu’il n’ait pas de poils ne la
gêne pas du tout. L’hiver s’installe. Le dragon sort peu et dort beaucoup mais
jamais des deux yeux à la fois. Entre deux siestes il observe. Il observe la
vieille qui essaye d’attraper les grimoires qui sont en haut des étagères. Et
ces grimoires, elle en a besoin. Depuis longtemps elle ne les utilise plus.
Depuis qu’une jeune voisine malveillante est allée raconter aux gendarmes que
la vieille est une sorcière et qu’elle lui jette des sorts.
Heureusement les gendarmes ne croient pas à ces
élucubrations. Une sorcière ! et puis quoi encore. La méchante voisine est
rentrée chez elle et puis un jour elle est partie et la vieille n’a plus touché
à ses grimoires.
Maintenant elle en a besoin mais la vieille a vieilli et ne
peut plus les atteindre. La chienne intelligente a tout compris. Avec les yeux,
avec les oreilles elle parle au dragon qui hoche la tête. Il pose sa grosse
patte sur les genoux de la vieille puis va se poster près des étagères ;
la chienne de la truffe montre son dos. Elle gémit un peu, cette vieille
vraiment a du mal à comprendre. Les chats perchés sur l’étagère d’en face ont
tout compris eux, ils sourient dans leur moustache.
La vieille se lève et caresse le dos du dragon ; sous sa
main elle sent les grosses écailles, qui font des bosses… mais oui, c’est ça
sur le dos du dragon elle va pouvoir atteindre les grimoires du haut , ceux
dont elle a besoin !
Ah oui, elle en avait bien besoin ! Parce qu’aux beaux
jours, le voisinage change. Les maisons des « parisiens » s’ouvrent.
Imaginez les soucis qu’auraient causés la présence d’un dragon dans le hameau.
Tandis qu’un âne dans le jardin de la vieille, personne ne songe à s’en
étonner.
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