Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis
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jeudi 12 mai 2016

Chasse maudite


... Ils se remirent à chasser pendant plusieurs jours, mais ils ne prirent toujours rien. Un jour ils rencontrèrent quelqu'un du village qui leur dit que deux personnes, là-bas, étaient déjà mortes de faim: il fallait que l'un des chasseurs se remit à jouer du tambour pour implorer de l'aide. Il sortit son tambour et se mit à en jouer.Mais aussitôt il le jeta et s'écria:" Ce tambour ne fait pas son bruit normal!" Les autres prirent le tambour aussi, mais le jetèrent aussitôt. Il était brûlant! Il se mit à chuinter dans la neige. "N'y touche pas! N'y touche pas!" s'écrièrent-ils. Il leur arrivait tant de malheur. Il fallait absolument qu'ils tuent cet homme qui leur avait jeté un sort. Ils se remirent à sa recherche...
Voilà ce que nous raconta l'un des chasseurs. ....

Howard A. NORMAN - L'os à voeux-


mardi 10 mai 2016

S'assit au milieu

Ce garçon sortit pendant une tempête de neige

pour attraper du poisson. Il s'en alla sur la glace du lac

et emporta son pic avec lui
pour creuser un trou dans la glace.
Il s'en alla en chantant.
En été on aurait pu entendre le lac
chanter, tous ces oiseaux et ces grenouilles ensemble,
MAIS C'ETAIT L'HIVER.
Il était le seul à chanter.

On l'entendit creuser un trou
au loin, mais on ne pouvait pas le voir.
C'était comme le bruit d'une mâchoire
que son travail faisait. A bout d'un momentn la peur nous prit.
Etait-il tombé dedans?
Les serpents des neiges
l'avaient-ils emporté dans leur tourbillons?

Peur de ne plus jamais
le voir surgir au milieu des canards de boi
servant de leurre, RIANT!
En été.

Il resta là-bas sur la glace
jusqu'à la nuit. Puis nous vîmes le feu de sa torche
se rapprocher de nous,
et il rentra chez lui mettre le poisson qu'il avait pris
sur le feu.
Notre peur ne s'arrêta pas là.

Il s'assit avec nous et regarda le poisson
gelé qui cuisait.
Il s'assit avec nous
au milieu grelottant.
Puis on entendit son rire se dégeler!
C'est alors seulement que la peur nous quitta.
 Howard A. NORMAN-  L'os à voeux

mercredi 27 avril 2016

Une nuit...récap 25

... il y avait un ours dans un champ.
C'était la pleine lune.
Soudain, les poils du dessus de sa tête
s'envolèrent vers la lune!
Je me détournai rapidement
et fis semblant de retirer une épine
de mon pied.
L'ours
vit ses poils qui flottaient au clair de lune.
Il grimpa dans un arbre
mais, alors qu'il approchait de ses poils,
d'autres, encore plus nombreux, s'envolèrent vers la lune.
J'étais toujours en train de retirer mon épine du pied.
"Tu m'as pris mes poils"
me cria l'ours.
"Non, c'est la lune qui te les a pris" répondis-je.
L'ours
grimpa plus haut dans l'arbre.
"A ta place je ne ferais pas ça!" dis-je,
"Cette lune
te veut sur elle!"
L'ours grimpa plus haut.
C'était plus fort que moi.
Je fis un voeu pour qu'il flotte au clair de lune!
D'abord je le fis monter en l'air.
Puis je le fis redescendre.
Et cela plusieurs fois.
Je continuai à m'occuper de mon épine dans le pied
pendant tout ce temps.
"Ok lune, ou tu me prends
ou tu me laisse descendre!" hurla l'ours.
Je fis un voeu pour qu'il descende.
Alors il courut vers moi!
Il savait que c'était moi qui lui jouais un tour!
Je courus - Vous auriez du me voir courir!
"Tu cours bien vite
pour quelqu'un qui a une épine
dans le pied!" cria l'ours 
à mes trousses.

Howard A. NORMAN - L'os à voeux

mardi 29 mars 2016

Lune double...

Une fois je voulus qu'il y ait deux lunes
dans le ciel
Mais il me fallait quelqu'un pour regarder et voir
ces deux lunes
parce que je voulais l'entendre
essayer de convaincre les autres au village
de ce qu'il avait vu.
Je savais bien que ce serait drôle.
Alors je l'ai fait.
Je fis le voeu d'une autre lune!
La voilà, elle était dans le ciel à l'opposé de la vieille lune.
Vint un homme.
Bien sûr j'avais fait le voeu qu'il marche le long de ce chemin.
Il regarda le ciel.
Il fallait bien qu'il voie cette autre lune!
Une lune pour chaque oeil!
Il se tint là regardant
le ciel
un bon moment.
Alors je crois qu'il commença à me soupçonner.
Il regarda dans les arbres
où il pensait que je pouvais être.
Mais il ne pouvait pas me voir
puisque j'étais déguisé en nuit toute entière, justement!
Parfois
je fais le voeu de ressembler au jour tout entier,
mais cette fois-là
j'étais habillé en nuit toute entière.
Alors il dit
"Il y a quelque chose de bizarre
dans le ciel ce soir"
A vois haute
je l'ai bien entendu.
Puis il s'est hâté de rentrer chez lui
et je l'ai suivi.
Il raconta aux autres "Vous n'allez pas le croire
mais il y a SEULEMENT deux lunes
dans le ciel ce soir".
Il avait un drôle d'air sur son visage.
Alors tous commencèrent à regarder dans les bois.
Ils me cherchaient, c'est sûr!
"Seulement deux lunes, hein! Qui va te croire!
Tu ne nous auras pas!" lui dirent-ils.
Ils essayaient de me prendre à mon propre tour.
J'en étais sûr!
Alors je fis vite le voeu d'une troisième lune
dans le ciel.
Ils regardèrent et virent trois lunes.
Il fallait bien qu'ils les voient!
Alors un homme
s'écria "Ah! là, regardez!
là-bas!
Il n'y a qu'une lune!
Bon, allons nous coucher, là-dessus,
et demain matin
on essaiera de comprendre toute cette histoire."
Ils étaient tous d'accord et rentrèrent dans leur maison
se coucher.
Je restai planté là,
avec trois lunes brillant sur moi.
Il y en avait trois... Ca j'en était sûr.



Howard A. NORMAN - L'os à voeux

lundi 14 mars 2016

Il y avait un homme...

... qui avait beaucoup de mal à chasser.
Bien sûr j'étais la cause de ses problèmes.
S'il trouvait un cerf
je le rendais si maladroit
qu'il trébuchait
ou marchait sur une branche.
Le cerf s'enfuyait!
S'il trouvait une famille de faisans
je faisais le voeu d'un lynx
surgissant juste au milieu d'eux
alors les faisans s'éparpillaient et s'envolaient!
L'homme était de plus en plus troublé.
Puis, je fis le contraire.
Je lui rendis la vie beaucoup plus facile.
S'il sortait
chasser le cerf
je fabriquais une forme de cerf
avec de la poussière.
Alors ce cerf de poussière le conduisait jusqu'à un vrai cerf!
A peine plus loin!
Voyez comment ça marchait?
Ou bien je fabriquais des faisans avec des feuilles
qui volaient
jusqu'à de vrais faisans!
Une fois il trouva une truite en bois
qui sautait hors du lac.
Il n'avait jamais pensé qu'il puisse y avoir des truites dans ce coin-là.
Pourtant il se mit à pêcher et il en attrapa beaucoup!
L'homme savait bien
que c'était moi qui faisais ça pour lui.
Il me dit:" Tu m'aides à présent
pour que je ne me méfie plus
et que tu puisses me jouer un bon tour plus tard!"
Mais je n'avais pas pensé à cà.....
.... Jusque là.

dimanche 4 octobre 2015

Le Hamac

Le hamac

l y avait un homme qui était très fatigué.
Aussi je fis le voeu qu'il ait
Résultat de recherche d'images pour "dormeur dans un hamac"un hamac.
C'était une vallée toute entière!
Avec de la neige!
Le hamac était attaché à des pins
aux deux bouts.
Je fis le voeu que l'homme s'y couche
et qu'il dorme.
Il dormait au milieu de son hamac,
malgré les loups
qui se rassemblaient sur la lisière.
Il dormait toujours!
Alors, pour m'amuser, je fis le voeu que poussent des bois à cet homme
et je le fis péter comme un élan!
Les loups étaient intrigués
mais intéressés.
L'homme dormait toujours.
Ensuite, les loups commencèrent à accourir
dans la vallée
pour y voir de près.
C'est alors que je fis le voeu d'une énorme tempête de neige!
Les loups ne pouvaient plus voir l'homme
ni se voir entre eux. Et pour que ce soit encore plus intéressant
je fis le voeu que l'homme éternue en échos!
Les échos volaient à travers la vallée toute entière.
Des échos d'éternuements!
Les loups commençaient à se reprocher les uns les autres 
de faire trop de bruit
pour la chasse.
"Arrête d'éternuer" cria un loup
à un autre loup.
"Non arrête, toi, d'éternuer" répondit le loup.
Je ne peux pas vous dire
comme ça me faisait rire
tout le temps!
L'homme continuait à dormir et à créer la confusion.
A la fin les loups abandonnèrent
et remontèrent sur la colline.
Les corbeaux qui avaient tout vu eux aussi
ne laissèrent jamais les loups oublier cette histoire.
On peut encore entendre ces corbeaux
se moquer.
Quant à l'homme
il continuait tout bonnement.
Jusqu'à ce que je fasse le voeu qu'il se réveille.
Je crois qu'il n'a jamais su ce qui s'était passé.

mardi 22 septembre 2015

Arbre-Vieille-Femme

Elle était assise près d'un arbre et ridait
son visage, SERRE,
et c'était son visage-écorce-d'arbre.
Il faisait penser à de l'écorce aussi, quand on passait les doigts dessus.

Arbre-vieille-femme
même quand elle était jeune.

Alors son visage redevenait lisse
comme celui d'une jeune fille. Une fois, après avoir fait
sa face d'écorce d'arbre, elle dit
"J'étais un arbre et j'ai vu in pivert
qui en voulait à ma tête! C'est pour ça
que j'ai lissé mon visage aussi vite!"

On regarda dans les arbres pour voir le pivert, 
mais il n'y était pas. Alors nos yeux
revinrent vers elle. Elle aussi avait disparu!
On la retrouva dans un lac. Elle se retenait à
quelques roseaux du rivage
ses jambes flottaient par derrière, hors de l'eau.
Elle nous regarda AVEC LA FACE RIDEE
D'UNE GRENOUILLE! On en était sûrs!
Puis elle lissa son visage,
en disant:" La plus grande tortue du monde
nageait vers moi, croyant que j'étais une grenouille.
Voilà pourquoi j'ai lissé mon visage
aussi vite!"

On ne chercha même pas 
la tortue.
Cette fois on garda les yeux sur elle
quand elle alla s'asseoir
près d'un vieil homme, le plus vieux
du village.
Elle s'assit près de lui.

Leurs deux visages étaient près l'un de l'autre,
et le sien se mit
à tout se rider de nouveau.

Howard A.NORMAN L'os à voeux

mercredi 2 septembre 2015

Baptême amérindien



"J"avais trouvé un bon nom à donner à quelqu'un. Je vais vous raconter. Je me tenais sur un endroit élevé, loin vers le nord. Je voyageais par là-bas, dans cette région au nord. Je vis un troupeau de caribous. Ils broutaient. Il y en avait beaucoup, mais j'en choisis un et l'observai. Bientôt, la raison pour laquelle j'avais chois celui-là m'apparut clairement. Il se mit à secouer sa tête vivement de haut en bas. Il le fit plusieurs fois. Il essayait aussi d'accrocher sa patte avant avec son autre patte, comme s'il voulait se faire tomber lui-même! Tout le troupeau se déplaçait lentement. Ils marchaient. Mais ça ne lui suffisait pas de marcher à lui. Non, Il fallait toujours qu'il s'agite d'une façon ou d'une autre. Je le regardai encore. Puis je rentrai à la maison.  Je dis à de nouveaux parents: "J'ai un bon et fort nom. C'est Caribou-sans-repos". Ils prirent le nom de leur fils. Après que leur eut raconté l'histoire. C'est comme ça que ça s'est passé."

Yakwama yetum (Il-est-prudent)

lundi 24 août 2015

L'écureuil amoureux


Une fois j'ai fait le voeu d'être amoureux
J'étais le petit écureuil
à raies noires.
Je grimpait le long des branches tremblantes, chercher des fruit pour elle.
J'ai même nagé avec la lune sur l'eau
pour la retrouver.
C'était une époque où je ne me souciais de rien.
Je travaillais toute la journée pour ramasser de quoi manger
et toute la nuit je la regardais dormir
Ce n'est plus pareil aujourd'hui
pourtant mon coeur chante encore
quand je l'entends
par-delà les feuillages.



Howard A. NORMAN - L'os à voeux-

mardi 24 mars 2015

Par dessus la tête

J'essaye de faire mes voeux comme il faut
mais parfois ça ne marche pas.
Une fois, en faisant un voeu, j'ai mis un arbre la tête en bas
et ses branches
se trouvaient là où ses racines auraient du être!
Les écureuils devaient demander aux taupes
"Comment on descend de là
pour rentrer chez soi?"
Une fois ça s'est passé comme ça.
Et puis il y a eu cette autre fois, je m'en souviens à présent,
où en faisant un voeu j'ai mis un homme la tête en bas
et ses pieds se trouvaient où ses mains 
auraient du être!
Au matin ses chaussures 
ont dû demander aux oiseaux
"Comment on vole là-bas
pour rentrer chz soi?"
Une fois ça s'est passé comme ça.


JH Norman - L'arbre à voeux

jeudi 29 janvier 2015

Comme Alice

Une fois j'ai fait le voeu de me changer moi-même
en cerf-élan.
Je dormais allongé sur le sol
avec mon ombre à moi
et puis tu es venue
tu disais que tu avais le soleil dans ta bouche,
que tu avais soif!
En un voeu je t'ai transportée là où tu avais bu des larmes.
C'était un lac
dans lequel tous les gens pleuraient,
il était plein de leurs larmes.
A la nuit
quelques larmes sont parties
à la recherche d'yeux tristes
desquels tomber.
Alors tout le lac se mit à pleurer.
Certains disaient que c'étaient des plongeons.


lundi 26 janvier 2015

"Je vous vois os d'oiseau!....

ARCIMBOLDO - L'Hiver

... Vous feriez mieux de sauter et se vous réajuster ensemble!

Où sont vos plumes?
Il fait froid et mes dents claquent
jusqu'au fond de mon corps.
Voici les arbres-glace
et la belette est déjà enfouie dans sa neige!"
Je dis ça au début de l'hiver.
Je trouvai les autres os qui traînaient là
et en un bond je me joignis à eux.
Puis on se mit à chercher les plumes.
J'avais avec moi mon sac de vieux voeux.
Alors on a trouvé les plumes.
Elles étaient sur un petit arbre
sans feuilles, et essayaient de 
le faire s'envoler!
Ha! Elles croyaient que ces petites branches étaient des os!
Alors toutes les plumes ont sauté sur nous
et on a volé vers le sud. C'est ce qui s'est passé.
C'est comma ça que je suis allé faire mes voeux ailleurs.
J'avais emporté avec mon sac de vieux voeux.

Howard A. NORMAN - L'os à voeux


mardi 21 octobre 2014

C'était l'automne...

Georgia O'KEEF feuilles d'automne


... Je cherchais quelque chose à faire.
C'est alors que je vis un homme sortir
ramasser du petit bois
pour son feu.
Voilà qu'il trouve une belle branche
et se penche
pour la ramasser.
Elle s'envola et se transforma en oiseau!
Quand il se retourna 
vers le tas de branches
qu'il avait ramassées
elles étaient toutes en train de voler!
En cercle elles volaient,haut dans les airs!
Certaines se posèrent dans les arbres.
D'autres se mirent à chanter.
L'une construisit un nid
avec
les feuillages des autres!
J'étais là
et content: mon voeu marchait si bien.
C'était l'automne, je vous répète.
Quelques bandes d'oiseaux partaient
vers le sud.
Vous auriez du voir son air
sur son visage
quand il vit son petit bois s'envoler vers le sud lui aussi.
Juste à la suite de quelques oies!
Ha!
Encore un bon tour à faire l'année prochaine
à quelqu'un d'autre.

Howard A.NORMAN - L'os à voeux

mardi 27 mai 2014

Dans un arbre


Une fois j'ai vu
un arbre sans animal dedans.
Je me suis mis à tourner autour.
Alors chacun de mes yeux
vit un animal différent,
un oiseau et un porc-épic.
En voeu je les envoyai dans cet arbre.
Mais là il n'y eut plus qu'un seul animal.
C'était un porc-épic et un oiseau dans le même corps!
Comment est-ce arrivé?
Il s'envola mais s'empêtra dans les nuages
avec ses piquants.
Alors il se posa sur un buisson d'épines
mais perdit quelques plumes.
Le seul endroit où il pouvait vivre
c'était dans cet arbre.
Là, il est devenu l'ami du vent.
Quand le vent est venu 
pour secouer l'arbre
le vent a nettoyé ses piquants
Quand le vent est venu
cherchant quelqu'un pour voler avec lui
sous les nuages
l'animal y alla.

Howard A. NORMAN - L'os à voeux

mardi 20 mai 2014

Pleut-tout-droit

Pendant longtemps on a pensé que ce garçon
n'aimait que les choses qui tombent
tout droit. Il ne semblait s'intéresser 
à rien d'autre.

On avait peur qu'il ne puisse ENTENDRE
que les choses qui tombent tout droit!

On l'observait qui se tenait dehors
sous la pluie. Plus tard, on raconte
qu'il mit une toute petite mare d'eau de pluie
dans l'oreille de sa femme
pendant qu'elle dormait. Et il se penchait dessus
pour l'écouter.

Ce qui le rendait le plus heureux, je m'en souviens, c'était de parler
de toutes les sortes de pluie.

Celle qui tombe des ailes des hérons
quand ils sortent du lac et s'envolent. Je sais bien
qu'il voulait aussi un peu de cette pluie de héron
pour l'oreille de sa femme!

Il se promenait au printemps pour regarder
les jeunes filles frotter de l'oignon sauvage sous leurs yeux
jusqu'à ce que les larmes leur viennent.
Il avait un nom pour cette pluie-là aussi.
Triste-pluie-d'oignon.

Cette pluie-là aussi tombait tout droit
de leur visage
et il l'avait remarqué.

Howard A. NORMAN, L'os à voeux

mercredi 2 avril 2014

Une fois....

... tous les bruits se réunirent.
Tous les bruits du monde
se réunirent au même endroit
et j'étais là
puisqu'ils se réunirent dans ma maison.
Ma femme demanda"Qui les a envoyés?"
Je dis"Renard ou Lapin,
oui l'un de ces deux-là.
Ils sont tous les deux en train d'essayer de me jouer des tours aujourd'hui.
Ils sont tous les deux
furieux après moi.
Lapin est furieux parce que j'ai tiré
les oreilles de son frère
et l'ai tenu en l'air, comme ça.
Et puis je l'ai mangé.
Et Renard et furieux parce qu'il voulait
en faire autant avant moi."

"Oui, alors c'est sûrement l'un des deux"
dit ma femme.

Alors tous les bruits
étaient là.
Ca peut arriver.
Il y avait le bruit d'arbre qui tombe.
Il y avait le bruit des roches qui tombent.
Il y avait le bruit de Loutre glissant dans la boue.
Tous ces bruits et bien d'autres encore,
dans ma maison.

"Vous pensez rester longtemps?"
leur demanda ma femme. "Il faut bien qu'on dorme un peu!"
Ils répondirent tous ensemble aussitôt!

C'est pour ça que maintenant ma femme et moi
on a parfois du mal à entendre.
J'aurais dû faire un voeu pour les chasser tous
sans plus attendre.

Howard A.NORMAN - L'os à voeux


mardi 25 mars 2014

Un jour....

... je rencontrai une bande de corbeaux.
Ils étaient là dans la neige
à faire leurs bruits de corbeaux.
Je pouvais les voir très nettement sur la neige blanche.
Ca me donna une idée.
Je fis le voeu que les corbeaux soient blancs,
sauf pour leur bec.
Je laissai les becs de couleur noire.
Puis je leur criai
"Corbeaux vous êtes blancs!"
Ils se regardèrent l'un l'autre etvirent que c'était vrai.
Il se trouve
qu'un coyote était à l'affût
de quelque chose à manger.
Le coyote vint vers eux.
Les corbeaux le virent et
s'écrièrent "envolons-nous!"
Mais
c'était trop facile.
Je fis le voeu que leurs ailes se gèlent.
Ils ne pouvaient plus voler.
Alors, ils plantèrent leur bec noir
dans la neige.
Ainsi seuls leurs corps blancs dépassaient.
Toute la bande
fit de même!
Et le coyote passa juste à côté d'eux!
Bien sûr il s'arrêta
et renifla l'air.
Il savait que des corbeaux étaient tout près, quelque part
mais il ne pouvait les voir
sur la neige.
Je parie que les corbeaux se croyaient vraiment hors d'affaire.
Mais non,
c'était trop facile.
Je fis le voeu que toute la neige autour d'eux
fonde
et voilà ces corbeaux
cloués au sol
par leur bec!
Ils étaient toujours blancs si bien qu'on les voyait distinctement à présent!
Le coyote fit demi-tour.
Il se précipita vers eux.
Mais c'était trop facile
puisque les corbeaux
étaient cloués au sol.
Alors je fis le voeu d'une colline escarpée devant
le coyote.
La colline la plus escarpée alentour.
Puis je l'appelai:
"Tu es vieux, coyote,
et ceci pourrait bien être
la colline sur laquelle tu vas mourir
en essayant d'attraper ces corbeaux!"
Il fallait qu'il se décide.
Ce n'était pas facile.
J'observai.
Les corbeaux attendaient, cloués par leur bec.
Le coeur de chacun battait très fort.
A la fin le coyote dit:
"Je n'ai pas assez faim pour
mourir sur cette colline",
et il s'en alla en trottinant.
Alors je fis le voeu pour que les corbeaux soient libres.
Après tout ça.

Howard A. NORMAN - L'os à voeux


jeudi 13 mars 2014

Une fois j'ai vu un arbre


Une fois j'ai vu
un arbre sans animal dedans.
Je me suis mis à tourner autour.
Alors chacun de mes yeux
vit un animal différent,
un oiseau et un porc-épic.
En un voeu je les envoyai dans cet arbre.
Mais là il n'y eut plus qu'un seul animal.
C'était un porc-épic et un oiseau dans le même corps!
Comment est-ce arrivé?
Il s'envola mais s'empêtra dans les nuages
avec ses piquants.
Alors il se posa sur un buisson d'épines
mais perdit quelques plumes.
Le seul endroit où il pouvait vivre
c'était dans cet arbre.
Là, il est devenu l'ami du vent.
Quand le vent est venu
pour secouer l'arbre
le vent a nettoyé ses piquants.
Quand le vent est venu
cherchant quelqu'un pour voler avec lui
sous les nuages
l'animal y alla.


samedi 1 mars 2014

Pour les tortues

Voici qui est destiné aux tortues, c'est pourquoi
je parle près de l'eau.
La prochaine fois je plongerai peut-être ma tête dedans!
Voilà:
"Tortue, si tu me mords encore
gare à toi!
Je te vois faire des bulles de rire.
Elles montent et je les perce
et les rires s'échappent.
Hier j'avais les pieds
dans la rivière
et je buvais un peu de soleil
de la surface de l'eau.
Loutre était là elle aussi avec ses pieds.
Mais tu as mordu mes pieds!
As-tu fait un pacte avec Loutre?"

samedi 28 décembre 2013

Certains hivers sont tellement difficiles

l y a abondance d'animaux quand trop d'insultes à la nature n'ont pas été proférées sur terre,mais le mal aussi peut arriver. La situation devient difficile dans le camp. Quand ça devient vraiment dur, on commence à s'inquiéter. Où trouver à manger? Si plusieurs jours passent sans qu'on prenne rien, les chasseurs doivent se réunir et décider que faire. Parfois quelqu'un apporte son tambour dans une hutte et s'en sert pour implorer de l'aide. Avec son tambour il demande aux animaux leur aide. Ou alors il nous faut partir plus loin, et plus loin encore. Au-delà des limites mêmes de notre territoire de chasse. Il nous arrive de partir pour plusieurs jours et on ne sait plus ce qui se passe à la maison. Que mangent-ils là-bas? Ont-ils é
té chanceux avec leurs pièges? Cette inquiétude vous accompagne quand vous quittez le camp pour aller chasser; 
mais parfois elle rend les choses bien pires.


Voilà: je vais vous raconter, je me souviens d'une fois vraiment très dure. On était cinq, partis chasser loin du camp, et pendant plusieurs jours  on n'avait rien attrapé. Bien sûr, ça nous était déjà arrivé quand je chassais avec mon père. Mais cet hiver là était pire que tous les autres. Nous étions vraiment très loin du camp et l'un des hommes a dit:" voici venue notre mort." Mais un autre chasseur se mit alors à raconter quelque chose. Il commença à nous raconter une histoire.....

Les Chouchous