Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

jeudi 21 janvier 2021

21 Janvier – Sainte Agnès, martyre en 304.

 



Froidure d’Agnès

N’est que caresse.

 

C’est Jacques de Voragine qui nous raconte dans la Légende Dorée la courte vie et le martyre d’Agnès, enfant de la noblesse romaine.

Elle avait juste douze ans quand le fils du préfet de Rome en tomba fou amoureux. Il la demande en mariage mais Agnès lui répond qu’elle est déjà promise à quelqu’un de beaucoup plus important que lui. Le malheureux jeune homme en tombe malade de douleur. Si malade qu’il est sur le point de mourir Agnès vient à son chevet et prie. Le garçon se rétablit.

Le père alors convoque Agnès. Pourquoi refuse -t-elle d’épouser son fils. C’est, répond la jeune fille qu’elle est chrétienne et promise à Jésus Christ. Furieux le préfet lui ordonne d’abjurer et de sacrifier aux dieux romains. Fidèle à son engagement, Agnès refuse. Le préfet insiste : si elle n’obéit pas elle sera conduite dans un lupanar et offerte à qui la voudra. Confiante en sa foi, elle pense que son Dieu la protégera.

Alors on la déshabille et c’est nue qu’on va la conduire à travers la ville jusqu’au bordel. Alors ses cheveux se mettent à pousser et à recouvrir son corps. Au moment où elle va franchir la porte, un ange paraît qui l’enveloppe de lumière et le lupanar est changé en oratoire.

Le jeune homme toujours amoureux vient la retrouver et veut la sortir de là mais un démon se jette sur lui et veut l’étrangler. Agnès s’interpose se jette à genoux et prie de toutes ses forces. Le démon disparaît et le jeune homme respire.

Le père alors veut gracier Agnès mais la foule hurle à la sorcellerie. Et le préfet de crainte d’être lui aussi accusé de sorcellerie la laisse aux mains des juges.

Condamnée au bûcher, le feu l’épargne et s’en prend à la foule qui assiste au supplice.

Il faut bien en finir : Agnès sera égorgée et avant de mourir se dira heureuse de rejoindre enfin « Celui qui l’a choisie. »

 

 

mardi 19 janvier 2021

19 Janvier – Sainte Prisca, martyre romaine. (1° siècle)

 



 

A l’âge de treize ans, Prisca eût le privilège d’être baptisée une des premières par Saint Pierre venu évangéliser les Romains.

Issue d’une famille patricienne, elle est dénoncée à l’empereur Claude, grand persécuteur des chrétiens. Il lui ordonne de rendre hommage à Apollon. Elle refuse. Emprisonnée, battue, torturée, elle finit par être libérée.

Elle continue à proclamer sa foi. Arrêtée à nouveau elle est condamnée à être flagellée, puis ébouillantée avant d’être attachée à un lion dans l’arène. Mais le lion, avait-il du trop ingérer de martyrs, n’aimait-il pas la viande cuite ? Plus simplement, comme la plupart des fauves n’était-il pas friand d’humains ? Toujours est-il que loin de toucher à Prisca, il s’est couché à ses pieds.

La jeune martyre de nouveau jetée dans un cachot sans manger ni boire, subit une nouvelle épouvantable torture au moyen de crochets qui lui déchirent le corps. C’est désormais le bûcher qui l’attend mais la bois brûle mais pas la martyre.

Alors comme il faut bien en finir, elle est décapitée. Les chrétiens récupèrent son corps en l’enterrent sur l’Aventin dans une catacombe qui portera son nom.

Selon la tradition chrétienne, Prisca serait la première de toutes les saintes martyrisées au nom de leur foi.

samedi 16 janvier 2021

16 Janvier – Sainte Nina (IV°siècle)

 

Née dans une riche famille de Cappadoce, son père officier de l’armée Romaine et sa mère s’étaient convertis au christianisme.

Nina avait douze ans quand ses parents ont vendu et distribué aux pauvres tous leurs biens. Puis ils se sont retirés dans des couvents après avoir confié la petite fille à Niamfora une femme âgée probablement religieuse qui s’est chargée de l’instruire en médecine comme en botanique. La nonne lui parlait beaucoup de la Georgie qui se nommait alors Ibéria. Nina priait pour le salut de ce peuple encore totalement païen. Tant et tant qu’une nuit, la Vierge lui est apparue et dans son rêve Marie lui offrait un voile tissé dans les fibres de la vigne en lui demandant d’aller évangéliser le pays.

Sans hésiter Nina se met en  chemin mais elle est bientôt capturée par des brigands. Dans la ville de Mtskha, alors la capitale elle est vendue au jardinier du roi. Bien entendu elle commence à prêcher mais c’est surtout ses dons de guérisseuse qui font sa notoriété.

Quand la reine tombe gravement malade, c’est Nina qu’on envoie chercher. Efficacité de la prière ou des tisanes, toujours est-il que la reine se rétablit. On lui offre de l’or et des présents mais elle déclare ne demander que la conversion du couple royal comme récompense. Seule la reine accepte.

En 337, le roi Mirian au cours d’une partie de chasse est frappé par la foudre. Il perd la vue. Nina est appelée. Si elle rend la vue au monarque alors il se fera chrétien. Bien entendu Nina le guérit et le rois alors déclare le christianisme religion d’état.

Plus tard, un autre songe révèle à Nina l’endroit où dans Jérusalem est cachée la Sainte Tunique de Jésus. On la trouve et apportée à Mtskha elle est ensevelie et c’est à cet endroit qu’est édifiée la première église chrétienne de Georgie qui est devenue l’actuelle cathédrale de Svetskhoveli.

 

Soleil de Sainte-Nina,

L’hiver est long rentre ton bois.




mardi 12 janvier 2021

12 Janvier – Sainte Tatiana martyre (+226)

 


Fille d’un consul romain, convertie au christianisme. Dénoncée, elle refusa d’abjurer et fut condamnée à être décapitée.

Sentence trop clémente ! Il fallait d’abord l’humilier et la faire souffrir. Dénudée, tondue et suspendue à une potence on lui laboura le corps au moyen de peignes de fer et enfin seulement juste avant qu’elle perde la vie, on lui coupa la tête.

 

vendredi 8 janvier 2021

8 janvier, Sainte Gudule

 




Au jour de sainte Gudule
Le jour croît mais le froid ne recule.
 
Vous êtes dispensés, vous qui me lisez de tous quatrains à la rime douteuse que le nom de la sainte pourrait vous inspirer.
Gudule était fille du duc Witger de Brabant et de son épouse Amalberge de Maubeuge.
Elevée par sa marraine Gertrude de Nivelles qui lui enseigna la foi Chrétienne, Gudule à la mort de celle-ci retourna vivre dans son château natal de Moorsel où elle passa le reste de ses jours dans le jeune et la prière.
Chaque matin, avant le lever du jour elle allait prier en l’église du Saint-Sauveur à deux lieues de sa demeure. Le diable toujours facétieux éteignait sa lanterne dans l’espoir de l’égarer dans la nuit.
Mais Dieu veille et ne manque jamais de déjouer les pièges de celui que bien à tort on nomme le Malin. Un ange était chargé de veiller sur Gudule et de rallumer la lanterne. Et le Diable, de rage, s’en mordait le bras.
 



Bonne année

 Et la promesse de revenir plus souvent vers vous

L'infidèle...

samedi 2 janvier 2021

Sainte Geneviève, patronne de Paris et de la Gendarmerie Nationale-

 


 

Née à Nanterre vers 420 et morte à Paris vers l’an 500. 80 ans ! un bel âge pour son temps. Ce qui démontre bien que l’activité, l’engagement au service des autres est gage de longévité.

Qui était Geneviève ? La seule source d’informations sur laquelle se basent ses hagiographes serait une Vita de Geneviève relatée vers 520 par un clerc parisien anonyme. C’est une compilation sans chronologie et fortement teintée de merveilleux des rares témoignages de ses contemporains encore vivants mais qui nous informe qu’elle n’était pas une fille du peuple comme une certaine imagerie populaire tente de nous la montrer.

Geneviève serait selon certains un prénom d’origine celtique mais d’autres écrits plus fiables disent que le latin Genovefa serait la latinisation du prénom féminin Kenuwefa.

D’ailleurs, Geneviève était la fille unique de Séverus, un riche aristocrate Gallo- Romain. Un Franc romanisé d’abord officier puis régisseur des Terres d’Empire. Sa mère était prénommée Géroncia.

Séverus signifiant austère et Géroncia sage et vertueuse on sent bien la prédestination.

Geneviève est baptisée et très jeune elle manifeste l’intention de se vouer à Dieu. Elle avait compris sans aucun doute que Dieu serait un époux moins contraignant qu’un simple mortel.

La légende raconte que vers 430- elle avait alors 10 ans- Saint Germain d’Auxerre et Saint Loup de Troyes en route vers l’Angleterre se seraient arrêtés à Nanterre et auraient eu avec elle des échanges non dénués d’intérêt.

On nous dit qu’à 16 ans, elle menait déjà une vie ascétique et c’est entre sa dix- huitième et sa vingtième année qu’un évêque Willicus inconnu des historiens lui aurait remis le voile des vierges.

Elle a vingt ans à la mort de ses parents. Fille unique, elle va hériter de la charge de membre du conseil municipal de Nanterre détenue par son père. Charge qu’elle continuera à exercer quand elle quittera Nanterre pour Paris et s’y installera dans l’île de la Cité chez sa marraine Procula. Elle fait alors partie des dix « principales » qui constituent l’aristocratie de la ville.

Notons au passage qu’à cette époque le fait d’être femme n’était en rien un obstacle à l’exercice de fonctions importantes dans la vie politique.

Et heureusement puisqu’en 451 quand les hordes d’Attila menacent Paris, Geneviève alors trentenaire retient les parisiens qui veulent abandonner la ville en leur tenant ce discours :

« Que les hommes fuient s’ils le veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’il entendra nos supplications. »

Sans vouloir mettre en doute les croyances sur l’efficacité de la seule prière, on peut imaginer que Geneviève du fait de sa position parmi les notables parisiens à soutenu la foi des saintes femmes par des moyens plus terrestres. Certains avancent qu’elle avait envoyé des émissaires propager dans les rangs de l’armée d’Attila que le choléra sévissait à Paris. D’autres prétendent qu’elle aurait appris qu’Attila en route vers l’Aquitaine n’avait pas l’intention de faire un détour par Paris. Peu importe, l’important est qu’elle ait réussi à empêcher les Parisiens de fuir au risque de se faire massacrer sur les routes. Contrairement aux légendes jamais elle n’a rencontré Attila.

Attila passé, en 465 Paris est de nouveau menacé. Cette fois c’est Childéric roi des Francs Saliens qui profite de l’affaiblissement de l’Empire Romain pour étendre son territoire. Il assiège Paris. Geneviève aidée par la corporation des Nautes force le blocus. En remontant la Seine, des navires vont jusqu’en Brie et en Champagne chercher du blé pour ravitailler Paris. Paris qui va garder dans ses armoiries le souvenir de cet exploit.

Paris délivré, elle fait bâtir une chapelle sur le tombeau de Saint Denis et plus tard, fine politique, elle devient la conseillère du fils de Chilpéric, Clovis et l’amie de Clotilde son épouse. Elle fait encore construire une église dédiée aux saints Pierre et Paul sur l’actuelle montagne Sainte Geneviève avant de disparaître âgée de 89 ans. Elle y est inhumée, rejointe par Clovis et plus tard Clotilde.

En 1793, sa châsse est transportée à la monnaie. On fond les métaux, on récupère les pierreries. Le 21 novembre, le Conseil Général de Paris fait brûler ses ossements sur la place de Grève et on jette les cendres dans la Seine. On aurait pu augurer là de la considération que ces fils des Lumières et leurs descendants allaient accorder aux femmes dans les siècles à venir.

Les Chouchous