Léon Van der Meersch dans « Les deux raisons de la pensée Chinoise », oppose la pensée européenne théiste à la pensée chinoise cosmologique.
Il peut sembler outrecuidant de ma part d’apporter là une observation, cependant il me semble que si la pensée judéo-chrétienne est théiste, la pensée gréco-romaine l’est nettement moins, j’oserais même dire pas du tout.
En effet, les divinités grecques ne sont devenues « dieux » que sous l’influence chrétienne. Les Romains, principalement guerriers et légistes, ont trouvé plus commode pour asseoir leur influence et assurer la paix dans les territoires conquis de laisser libre-cours aux coutumes et croyances locales, voire à les adopter. Admiratifs de la culture grecque, ils l’ont intégrée au point de romaniser les divinités hellènes ; lesquelles ne sont devenues divines au sens où nous l’entendons que sous l’influence chrétienne.
L’Eglise Chrétienne soucieuse de s’imposer aux esprits, a nié les cultes anciens au point de gratter les parchemins qui les relataient pour y écrire ses propres textes. Les écrits des Grecs nous sont revenus par la grâce de la culture arabo-andalouse et notons au passage que comme la musique, la culture se joue des croyances et des traditions. Ces écrits on fait leur chemin et ont été chez nous remis à l’honneur au XVI° siècle qui pour cette raison a été nommé Renaissance, mais dans une optique qui depuis est devenue la nôtre.
Pourtant à l’origine, les « Dieux » grecs étaient des personnifications d’entités, de forces de la nature. Orphée était un chaman ; les mythes dionysiaques étaient chamaniques comme les « mystères » d’Eleusis ; les Bacchantes, la Pythie ne buvaient pas que du thé à la menthe et leurs fumigations n’étaient pas que de thym et de lavande. Apulée, dans l’Âne d’Or cite la Thessalie comme « terre des sorcières et des enchantements » ; patrie aussi des Centaures Nessus et Chiron, détenteurs de la connaissance.
On peut apercevoir certaines de ces divinités dans les trigrammes du Yi-King : Ouranos et Gaïa actif et réceptif ; Eole, le vent ; Zeus, le tonnerre ; Hélios, le feu du soleil ;Artémis la lune qui se baigne dans un lac ; Atlas représente la montagne et Poséidon le frère de Zeus, c’est l’eau sous toutes ses formes .
On aurait tout à gagner je crois, à penser civilisations et croyances en termes de similitudes plutôt que de différences
1 commentaire:
Ta conclusion est une École de Sagesse !
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