« Quand il fut au pays où le Xanthe a son cours,
Le roi lui enjoignit de tuer la Chimère.
….
Puis la cité natale réclama son concours,
Car Pégase s’abreuvait à la source Pirène.
Bellérophon le prit, le brida, le dompta.
PINDARE
Cela paraît tout simple ! Un cheval boit, le cavalier s’approche, lui passe la bride… Pourtant il fallait un cavalier de la trempe de Bellérophon pour dompter Pégase, le cheval ailé, le cheval divin dont le vol nous dit-on est semblable à celui de l’âme immortelle… Mais, commençons par le commencement.
Quand un roi vous invite à dîner, que faut-il apporter en cadeau ? Le héros Persée s'en alla, lui, couper la tête de Méduse.
Du corps sans vie de la Gorgone, laissé sur le lieu du combat, jaillit un flot de sang. Une écume blanche s’y formait qui semblait vouloir vivre ; elle se contorsionnait, se soulevait en vagues, en courbes qui peu à peu prenaient forme d’encolure, de croupe, de crins et de crinières et vous auriez vu, peu à peu se lever, se former, vigoureux, gracieux, un jeune animal joyeux, prêt à bondir et s’envoler car c’était un cheval et il avait des ailes. Du sang de Méduse, fécondée par Poséidon, Pégase, le cheval ailé vient de naître. Infatigable à la course, il passe dans l’air comme une rafale de vent.
Il prit son vol jusqu’à l’Olympe et galopa joyeux de l’Hélicon au Parnasse ; sous ses sabots jaillirent des sources et quand il déployait ses ailes et montait dans les airs le bruit de son galop ressemblait au tonnerre. Après avoir tout le jour caracolé sur terre et dans les cieux, Pégase alla dormir dans sa belle écurie de Corinthe. Non loin se trouvait la fontaine Pirène , à l’onde intarissable.. . Pégase y pouvait boire à longs traits. Dans le même temps, Bellérophon gravissait la montagne qui domine Corinthe .
C’était jeune homme beau, brave, loyal, intelligent, et pudique à l’extrême. Pour être tout à fait chevalier, Il lui manquait un cheval. Près de la source il vit Pégase, et n’imagina pas avoir d’autre monture. Il tend la main vers lui, mais Pégase indompté , en coursier ombrageux, couche les deux oreilles, montre sa croupe à l’homme, botte des deux sabots, avant de s’envoler.
Bellérophon déçu, et ne sachant comment apprivoiser Pégase s’en va voir Polyidès un célèbre devin qui lui conseille d’aller au le temple d’Athéna implorer la déesse. Fatigué, le jeune homme s’endormit au milieu des prières. C’est alors qu’Athéna lui apparut en songe, tenant en main un « frein », un mors magique auquel le cheval divin ne pourrait résister.
Et merveille, en ouvrant les yeux, le chevalier vit le mors près de lui et c’est désormais monté sur le cheval Pégase, qu’il va pouvoir courir d’étranges aventures. La plus terrible fut d’affronter la Chimère, un être terrifiant : lion devant, dragon derrière, au milieu chèvre. De son mufle infernal s’échappe un souffle effroyable, un feu dont l’ardeur consume tout et qu’on ne peut éteindre. Son haleine insoutenable tue le bétail à distance et dessèche les moissons.
C’est une créature immense, puissante, au pied rapide. Elle est dotée des trois têtes qui correspondent aux trois parties de son corps et conjugue à elle seule la force des trois animaux dont elle est faite.
Ella possède le courage du lion, la malice et l’agilité de la chèvre, la force et la cruauté du dragon.
Aucune flèche ne peut pénétrer les écailles qui couvrent son corps. Seul le cheval volant pouvait permettre à Bellérophon de triompher du monstre.
Pégase enfin dompté, le chevalier le monte et l’équipage s’envole bien au-dessus de la bête qui crache en vain ses flammes. Armé d’un arc, il tourne , tourne et crible de flèches le corps indestructible. Bientôt il n’a plus que sa lance et un morceau de plomb qu’il fiche à son extrémité. Il vise la gueule béante et d’un jet adroit l’envoie dans les flammes.
L’haleine incandescente fit fondre le plomb qui coula dans le gosier du monstre et lui brûla les tripes.
Cette belle victoire n’était que le prélude à bien d’autres aventures dont toujours Pégase et son chevalier sortirent victorieux.
Plus tard grisé par ses succès, Bellérophon s’imagina pouvoir atteindre l’Olympe en chevauchant Pégase et s’attira la colère des dieux. désarçonné par sa monture qu’un taon envoyé par Zeus avait piqué tomba du ciel sur terre où il périt fracassé.
Pégase alors prit un repos bien mérité dans les écuries de Zeus, n’ayant plus d’autre travail que d’apporter au dieu , quand il en a besoin, la foudre et le tonnerre.
On peut le voir encore au ciel, sous forme de constellation, et l’entendre galoper chaque fois que le temps est à l'orage.
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