« Dans mon pays
il est un étang que les gens nomment le
« Lac du Chaudron ». Un jour que je chassais près de ses rives, j’ai vu
sortir de l’eau un géant roux et de fort
mauvaise mine ; il portait sur le dos un chaudron. Une femme l’accompagnait, deux fois plus
grande que lui. Les géants m’ont salué et nous avons parlé. Je lui ai dit que
j’étais roi de ce pays et mon regret de n’avoir pas d’héritier.
« Ton héritier va
naître, m’a répondu le géant, d’ici un mois ta femme te l’annoncera et quinze
jours plus tard, elle accouchera d’un guerrier tout armé. »
Curieux de voir comment allait se réaliser
cette étrange prédiction, je leur ai donné une terre et une maison. Mais ces
géants étaient des imposteurs, puisque non seulement aucun héritier en armes ou
non n’a vu le jour , mais ils ne respectaient ni les gens ni leurs biens. Ils
en firent tant que mes vassaux révoltés me sommèrent de chasser ce couple
bizarre. Les chasser ? Oui mais
comment ? Je craignais pour mon royaume leur malédiction. Mes sujets,
trouvant que ma décision ne venait pas assez vite, prirent la leur.
Ils édifièrent une
maison de fer qu’ils offrirent aux deux monstres ; le géant et sa femme
s’y établirent. Alors mes vassaux firent venir tous les forgerons d’Irlande
avec leurs soufflets, leurs tenailles et leurs marteaux, ils entassèrent du
charbon jusqu’en haut du toit. Puis ils entrèrent dans la maison et sous
prétexte de bienvenue offrirent au couple un grand banquet au cours duquel ils
mangèrent et burent jusqu’à tomber par terre. Quand, au son des ronflements les
gens surent qu’ils étaient profondément endormis, ils sortirent et mirent le
feu au charbon. Et les forgerons de faire aller leurs soufflets jusqu’à ce que
les murs de fer soient chauffés à blanc. A l’intérieur, la chaleur qui devenait
intenable réveilla le géant roux ; d’un coup d’épaule, il ouvrit une
brèche dans le mur par laquelle il s’enfuit, suivi de sa femme et sans oublier
de prendre le chaudron sur son dos. Depuis,
on ne les a plus revus en Irlande. »
« Ce sont donc
eux, conclut Brân, qui ont traversé la mer et
qui m’ont offert ce chaudron. En échange, je leur ai donné un domaine.
Depuis, ils ont eu des enfants et se sont multipliés. Ils sont les meilleurs
guerriers et les mieux armés qu’on puisse trouver dans mon royaume.
Il est donc juste,
ami, que ce chaudron te revienne ! »
La fête terminée
Matholwch, ses treize navires ,son chaudron et la belle Branwen retournent
en Irlande.
1 commentaire:
D'où l'expression "tirer des casseroles" !
bon dimanche.
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