Matholwch avait de
nombreux et beaux chevaux qui faisaient sa fierté. Il en prenait grand soin. Au
matin des noces tout comme les autres jours, officiers d’écurie et palefreniers
nourrissaient et pansaient les superbes coursiers, lustrant les robes,
graissant les sabots. Evnyssen qui les regardait pensa tenir là sa vengeance et la nuit
suivante, il mutila et massacra sauvagement tous les chevaux de Matholwch. Sans prendre congé de Brân, pour
bien montrer
sa colère, le roi d’Irlande ulcéré, reprit la mer suivi de tous ses barons et
accompagné de sa nouvelle épouse.
Quand Brân apprit la
nouvelle, il confia aux plus sages de ses conseillers le soin d’enquêter sur ce
qui avait motivé la colère de son hôte. Quand il apprit la vérité, il se mit en
colère contre son frère, mais il l’aimait et puis, le mal était fait ; il
n’y avait plus qu’à tenter de le réparer.
Une ambassade fut
envoyée en Irlande avec dans ses bagages, autant de chevaux que Matholwch en
avait perdu plus un vase d’or très précieux et un grand nombre de bijoux d’argent.
Apparemment satisfait, il accepte l’invitation de Brân et revient à sa cour.
Des tentes sont dressées, un festin et servi pourtant le Roi d’Irlande montre
un visage fermé. La réparation de l’offense serait-elle insuffisante, se
demande Brân ; que pourrait-il faire de plus ?
Brân possède un
chaudron magique aux merveilleuses propriétés : dans une bataille, chaque
fois qu’un homme est abattu, il suffit de le jeter dans le chaudron d’où il
ressort bien vivant et prêt à reprendre les armes ; seulement il ne
parle plus ce qui en somme n’est pas forcément un mal. Il le propose à
Matholwch qui ne dit rien. Au cours du banquet qui suit, il demande à Brân d’où
vient ce chaudron. C’est un homme de ton pays répond le roi, qui me l’a donné,
mais je ne sais d’où lui, le tenait.
Moi je le sais, reprit
Matholwch et je vais te conter son histoire…
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