En des temps lointains,
régnait Brân le Béni ; sa sœur se nommait Branwen, le Blanc-Corbeau. Il
avait aussi deux demi-frères ; Nyssyen, était bon et pacifique, mais son
préféré était Evnyssen dont le seul plaisir était de semer la discorde.
Un jour, Brân et ses deux frères, assis sur un rocher devant la forteresse de Harllech au Pays de Galles, rêvaient devant la mer quand, toutes voiles dehors et gonflées par un vent favorable, ils virent s’avancer treize navires qui semblaient venir du sud de l’Irlande.
Brân rentra dans son
château, réunit ses barons, leur fit revêtir leurs plus beaux habits, les para d’armes et de bijoux de prix et les envoya au
port pour accueillir les arrivants. Les
navires étaient splendides, bien équipés ; aux mâts flottaient des
étendards brodés d’or. De la flotte, se
détacha une nef ; en signe de paix, un bouclier était suspendu
au grand mât. S’approchant du rivage, la délégation héla les navigateurs qui
mirent des embarcations à la mer et en abordant, demandèrent à parler au roi.
Brân se montra, entouré de sa cour et tout
d’abord leur souhaita la bienvenue, puis leur demanda la raison de leur visite.
Celui des marins qui
semblait être le chef dit qu’il parlait au nom de Matholwch, roi d’Irlande. Il
était porteur d’un message de paix et pour mieux assureur l’union entre leurs
deux peuples, il demandait à Brân, sa sœur la belle Branwen, en mariage. Que Matholwch
débarque, répondit Brân et nous allons en discuter. Alors le roi d’Irlande et tous ses compagnons mirent pied à
terre. Brân les reçut somptueusement, leur offrit un festin qui dura une nuit
entière. Au matin, Branwen, une des plus
belles jeunes filles du monde était accordée à Matholwch.
Alors toute la compagnie,
tant par mer que par terre se rendit à Aberffraw au Pays de Galles où devait se célébrer le mariage. Tous les
invités furent réunis, la fête pouvait commencer et tout d’abord par un grand
banquet. Les deux rois présidaient et Branwen était assise entre eux.
Brân était un géant,
si grand qu’aucune construction de pierre , si vaste fût-elle n’était à sa
mesure ; aussi dût-on lui dresser une tente. On mangea et but tant, qu’à la
fin de la nuit tout le monde tombait de sommeil et n’avait plus qu’une envie :
aller dormir.
Un seul ne partageait pas
l’allégresse générale, le méchant Evnyssen ; il aimait sa sœur et ne
pouvait supporter qu’on l’ait accordée à Matholwch. Il aurait voulu la garder
près de lui, seulement, on ne lui avait pas demandé son avis. Triste, jaloux,
furieux, il rôdait en quête d’une vengeance…
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