Née
à Nanterre vers 420 et morte à Paris vers l’an 500. 80 ans ! un bel âge
pour son temps. Ce qui démontre bien que l’activité, l’engagement au service
des autres est gage de longévité.
Qui
était Geneviève ? La seule source d’informations sur laquelle se basent
ses hagiographes serait une Vita de Geneviève relatée vers 520 par un clerc
parisien anonyme. C’est une compilation sans chronologie et fortement teintée
de merveilleux des rares témoignages de ses contemporains encore vivants mais
qui nous informe qu’elle n’était pas une fille du peuple comme une certaine
imagerie populaire tente de nous la montrer.
Geneviève
serait selon certains un prénom d’origine celtique mais d’autres écrits plus
fiables disent que le latin Genovefa serait la latinisation du prénom féminin
Kenuwefa.
D’ailleurs,
Geneviève était la fille unique de Séverus, un riche aristocrate Gallo- Romain.
Un Franc romanisé d’abord officier puis régisseur des Terres d’Empire. Sa mère
était prénommée Géroncia.
Séverus
signifiant austère et Géroncia sage et vertueuse on sent bien la
prédestination.
Geneviève
est baptisée et très jeune elle manifeste l’intention de se vouer à Dieu. Elle
avait compris sans aucun doute que Dieu serait un époux moins contraignant
qu’un simple mortel.
La
légende raconte que vers 430- elle avait alors 10 ans- Saint Germain d’Auxerre
et Saint Loup de Troyes en route vers l’Angleterre se seraient arrêtés à
Nanterre et auraient eu avec elle des échanges non dénués d’intérêt.
On
nous dit qu’à 16 ans, elle menait déjà une vie ascétique et c’est entre sa dix-
huitième et sa vingtième année qu’un évêque Willicus inconnu des historiens lui
aurait remis le voile des vierges.
Elle
a vingt ans à la mort de ses parents. Fille unique, elle va hériter de la
charge de membre du conseil municipal de Nanterre détenue par son père. Charge
qu’elle continuera à exercer quand elle quittera Nanterre pour Paris et s’y
installera dans l’île de la Cité chez sa marraine Procula. Elle fait alors
partie des dix « principales » qui constituent l’aristocratie de la
ville.
Notons
au passage qu’à cette époque le fait d’être femme n’était en rien un obstacle à
l’exercice de fonctions importantes dans la vie politique.
Et
heureusement puisqu’en 451 quand les hordes d’Attila menacent Paris, Geneviève
alors trentenaire retient les parisiens qui veulent abandonner la ville en leur
tenant ce discours :
« Que
les hommes fuient s’ils le veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre.
Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’il entendra nos
supplications. »
Sans
vouloir mettre en doute les croyances sur l’efficacité de la seule prière, on
peut imaginer que Geneviève du fait de sa position parmi les notables parisiens
à soutenu la foi des saintes femmes par des moyens plus terrestres. Certains
avancent qu’elle avait envoyé des émissaires propager dans les rangs de l’armée
d’Attila que le choléra sévissait à Paris. D’autres prétendent qu’elle aurait
appris qu’Attila en route vers l’Aquitaine n’avait pas l’intention de faire un
détour par Paris. Peu importe, l’important est qu’elle ait réussi à empêcher
les Parisiens de fuir au risque de se faire massacrer sur les routes. Contrairement
aux légendes jamais elle n’a rencontré Attila.
Attila
passé, en 465 Paris est de nouveau menacé. Cette fois c’est Childéric roi des
Francs Saliens qui profite de l’affaiblissement de l’Empire Romain pour étendre
son territoire. Il assiège Paris. Geneviève aidée par la corporation des Nautes
force le blocus. En remontant la Seine, des navires vont jusqu’en Brie et en
Champagne chercher du blé pour ravitailler Paris. Paris qui va garder dans ses
armoiries le souvenir de cet exploit.
Paris
délivré, elle fait bâtir une chapelle sur le tombeau de Saint Denis et plus
tard, fine politique, elle devient la conseillère du fils de Chilpéric, Clovis
et l’amie de Clotilde son épouse. Elle fait encore construire une église dédiée
aux saints Pierre et Paul sur l’actuelle montagne Sainte Geneviève avant de
disparaître âgée de 89 ans. Elle y est inhumée, rejointe par Clovis et plus
tard Clotilde.
En
1793, sa châsse est transportée à la monnaie. On fond les métaux, on récupère
les pierreries. Le 21 novembre, le Conseil Général de Paris fait brûler ses
ossements sur la place de Grève et on jette les cendres dans la Seine. On
aurait pu augurer là de la considération que ces fils des Lumières et leurs
descendants allaient accorder aux femmes dans les siècles à venir.
2 commentaires:
Une belle et glorieuse histoire.
Commençons bien l'année avec Geneviève !
Bonne année !
Doume
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