Pendant
ce temps, la guerre entre les Dieux et les Monstres se poursuit et on ne voit
toujours pas arriver le Héros à la massue et à la peau de lion…
Héra vindicative,
ne lâche pas Hercule. Elle entreprend de le rendre fou et elle y parvient. Il
faut dire qu’avec cinquante gamins à peu près du même âge et cinquante épouses
dont il ne sait pas laquelle est la bonne, Héra n’a pas dû avoir beaucoup de
mal à faire perdre la tête à notre héros. Il allume un grand feu et fait rôtir
femmes et enfants.
Quand
il retrouve la raison, il est atterré et va consulter l’oracle de Delphes qui
lui ordonne pour expier sa faute de se mettre au service d’Eurysthée roi de
Mycènes qui avait bien des problèmes. Douze si l’on en croit la légende, qu’Hercule
devra résoudre avant d’être purifié de son crime.
Le premier de ses travaux sera de délivrer le royaume
d’un certain Lion.
C’est un étrange lionceau engendré par la
Chimère, monstre à la tête et poitrail de lion, ventre de chèvre et queue de
serpent, fille de Typhon, l’un des monstres qui font la guerre aux dieux et
Orthos, le chien à deux têtes qui garde les bœufs de Géryon, un monstre à trois
corps, un autre adversaire de Zeus.
Héra avait adopté ce lionceau qui en
grandissant est devenu féroce, aussi la déesse dût-elle se résoudre à
l’abandonner dans une région sauvage d’Argolide qu’il dévasta pour se nourrir. Eurysthée,
qui avait désormais Hercule à son service, afin d’éprouver sa valeur, lui
confia comme première tâche celle d’éliminer le fauve.
Apollon avait offert à Hercule un arc et
des flèches mais notre héros pour être certain d’être bien armé se tailla une
massue dans le tronc d’un olivier… Hé, hé… voilà donc la massue… puis il se mit
en route.
Arrivé près de Cléones, il rencontre un
paysan et lui demande l’hospitalité. L’homme, un nommé Molorchos, pleurait son
fils unique dévoré par le lion. Voyant ce superbe athlète, il le prend pour un
dieu vengeur et veut lui offrir un sacrifice. Modeste comme doit l’être un
héros véritable, Hercule refuse. Molorchos insiste.
-«C’est bon, lui dit Hercule, si dans un
mois je ne suis pas de retour, tu pourras me rendre les honneurs funèbres. Si
je reviens avec la dépouille de la bête, c’est à mon père, à Zeus, que tu
offriras un sacrifice. »
Et le héros entreprend à travers bois et
champs la traque du féroce animal.
Un soir enfin, sur le versant d’une colline,
il voit le lion couché, la tête sur les pattes, somnolent, repus. Il est encore
tout maculé du sang de sa dernière victime.
Hercule, s’approche en silence ; il
se dissimule dans les replis du terrain ; arrivé à portée du fauve, il
bande son arc et lance une volée des flèches divines. Malgré toute la magie
d’Apollon, elles rebondissent, irritant à peine la peau de la bête invulnérable
qui cependant se réveille, rugit, montre les crocs et charge le héros qui
esquive, lâche arc et flèches et armé de sa seule massue tente d’assommer le
monstre. Le bois rebondit sur le crâne indestructible. Hercule alors, se décide
au corps à corps et de ses bras puissants, il enserre le lion, fait éclater son
torse et brise en même temps les poumons de l’animal et l’arme en bois
d’olivier.
Le lion étouffé se débat vigoureusement,
mais peu à peu ses forces déclinent, il cesse toute résistance et s’effondre
mollement, sans souffle et sans vie.
Ni la pierre, ni le feu, ni le fer ne
pourront entamer la peau du Lion de Némée. Seules ses propres griffes seront
les outils dont se servira Hercule, pour écorcher la bête. Il fera de la
dépouille son vêtement et se coiffera de la tête.
Puis Zeus enverra le lion rejoindre au
firmament parmi les constellations, Io, la chèvre Amalthée, le Bélier à Toison
d’or, le Dauphin, les Poissons et bien d’autres membres de la ménagerie céleste.
Il reste à Hercule à se tailler une
nouvelle massue et avant sa prochaine aventure aller aider les Dieux à vaincre
les Monstres.
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