Il y eût d’abord les Korrigans. De bien désagréables
créatures qui avaient le don de connaître tout ce qui se passait et se disait dans tout le
royaume et comme rien ne leur échappait,
ils étaient avertis de toute tentative de les supprimer.
Le roi Llud réunit son
conseil mais aucun de ses pairs n’avait ma moindre idée sur la façon de venir à
bout des Korrigans. Le frère du roi était un homme sage qui se nommait
Llevelyn. Llud résolut de lui demander conseil.
Llevelyn fit embarquer son
frère sur un bateau ; de la rive au milieu de la mer ils seraient à l’abri
des oreilles indiscrètes. Mais là encore, le vent aurait pu porter leurs
paroles jusqu’à la rive. Llevelyn eût l’idée d’une corne de cuivre pour
communiquer avec son frère.. Pas de chance, un démon s’était logé dans la corne !
Aucune parole sensée n’en sortait ;
pire ! la plupart étaient des injures. Alors llevelyn fit laver l’intérieur
de la corne avec du vin. Le démon en bûtn se saoula et s’endormit ce qui permit
de le déloger.
Llevelyn put alors donner à
son frère le moyen de se débarrasser des Korrigans.
De retour dans son domaine,
Llud fit proclamer une paix générale et donna un grand festin de réconciliation
auquel tout le royaume fut convié y compris les Korrigans.
Quand tout le monde après
avoir bu, mangé, écouté les bardes était sur le point des s‘assoupir, Llud fit
répandre une mixture composée selon une recette de Llevelyn, d’eau et de
certains insectes broyés. Cette potion ne troubla nullement les Bretons mais
fut fatale aux Korrigans.
Ce premier fléau éliminé,
en survint un second : chaque nuit de 1° mai se faisait entendre un cri
si épouvantable que les hommes perdaient leur force, les femmes avortaient, les
jeunes gens devenaient fous, les arbres perdaient leurs feuilles, les animaux et
les plantes restaient stériles.
Llevelyn encore une fois
consulté dit qu’il y avait au centre de l’île un dragon endormi et qu’un dragon
étranger venait parfois attaquer. Chaque fois que les dragons se battaient,
retentissait le cri épouvantable. Il fallait donc mesurer méthodiquement la
Bretagne afin d’en trouver le centre. Il advint donc, que ce centre fut
découvert non loin d’Oxford.
On y creusa une grande
fosse que l’on remplit d’hydromel et qu’on dissimula sous un grand drap. Vint
la nuit du premier mai et du combat des dragons. Aucun des deux ne parvint à
terrasser l’autre et, épuisés, ils s’écroulèrent sur le drap, tombèrent dans la
cuve où ils burent tout l’hydromel. Complètement ivres, assoupis, il ne restait
plus qu’à replier le drap, les enfermer dans un coffre de pierre qui fut
enterré sous la colline de Dinas Enrys. Ils y sont toujours et l’on dit que c’est
grâce à eux que l’Angleterre ne peut être envahie.
Mais il restait le 3° fléau :
c’était un sorcier, qui endormait tout le monde et s’arrangeait pour que les
provisions amassées dans les greniers afin de prévenir toute disette,
disparaissent en une journée. Comme tout le monde dormait, personne n’arrivait
à le surprendre.
Llevelyn cette fois fit préparer
un grand festin et dit à Llud de placer non loin un cuveau d’eau froide.
A la nuit tombée commença
la fête ; Llud se cacha près de la cuve. De là, il pouvait écouter la
musique et les histoires extraordinaires que racontaient les bardes. Bientôt
tout le monde s’endormit, Mais Llud sentant ses yeux se fermer se jeta dans l’eau
froide. Bien réveillé, il put voir une sorte de géant, solidement armé et muni
d’un panier gigantesque et qui semblait sans fond car il y entassait toutes les
provisions du royaume. Quand il n’y eut plus rien, le géant s’en fut. Etonné
par ce prodige, Llud ne perdit pourtant pas courage. Il s’élança à la poursuite
du géant, finit par le rejoindre et l’attaqua. Le géant était faible et Llud
courageux ; il terrassa le géant qui demanda grâce et jura fidélité à son
vainqueur en échange de la vie.
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