Il y avait près de la ville de Mdina , dans l’île de Malte, un serpent à sept têtes . Chaque année, il exigeait en tribut une jeune fille qu’il dévorait … ou pire ! Sinon, il pissait dans la rivière qui n’était pas déjà bien vaillante.
Quand il eût dévoré (ou pire !) toutes les vierges de l’île, vint le tour de la fille du sultan, qui promit de la donner en mariage à celui qui oserait affronter le monstre. Bien évidemment, personne ne se montra.
Le jour venu, le sultan dut livrer sa fille qu’un esclave noir devait garder jusqu’à la venue de la Bête.
Pendant qu’ils attendaient, survint un Cavalier. La jeune fille lui cria de se sauver, mais le Cavalier était brave ; il répondit qu’il n’avait pas peur du monstre. Il s’approcha, tenant son cheval en main et s’étendit sous un arbre, à même le sol et après avoir dit à la jeune fille de le réveiller quand le serpent approcherait ; fatigué, il s’endormit.
Des gouttes d’eau sur son visage l’éveillèrent ; surpris, il se dressa. Le monstre approchait et la jeune fille paralysée de terreur, pleurait .C’étaient ses larmes qui avaient mouillé le visage du Cavalier. Il se retourne, saute sur son cheval, et d’un vigoureux coup d’éperon, le force à approcher du serpent. D’un seul coup d’épée, il coupe la tête principale, recule, charge à nouveau et coupe deux autres têtes. Le serpent affaibli bat en retraite et tente d’aller se cacher. Pendant ce temps, le Cavalier reprend son souffle, rattrape la bête et coupe les têtes restantes. Le serpent s’écroule dans une mare de sang.
Quand il cesse de respirer , le Cavalier descend de cheval, coupe les sept langues ,les emballe dans un mouchoir, puis reprend sa route.
La princesse retourne chez son père, toujours conduite par l’esclave noir qui se vante alors d’avoir abattu le monstre et réclame la main de la princesse.
Le sultan se souciait aussi peu d’avoir un esclave noir pour gendre que sa fille de l’avoir pour mari.
-« Cet homme dit-il la vérité ?
. Mais non, dit-elle, un Cavalier qui se trouvait là s’est battu comme un lion ; c’ est lui qui a tué le dragon. !
L’esclave alors, retourne sur le lieu du combat , ramasse les têtes et les apporte au sultan pour preuve de sa victoire.
Le sultan obligé de tenir sa parole, fit une grande fête pour les noces de la princesse et l’esclave se tenait à la place d’honneur aux côtés de sa fiancée.
Dans la ville en liesse, arrive le Cavalier qui parvient au palais et se mêle aux invités. Les têtes sont exposées , l’inconnu les examine les têtes et très respectueusement demande au sultan : -« Sire, cette Bête n’avait donc point de langues ?
-Comment serait-ce possible ? Chaque tête à une langue bien sûr !
-Envoyez vos hommes vérifier, vous verrez qu’elle n’en a pas.
On vérifia ; la Bête n’avait pas de langues
-« Peut-être, continua le Cavalier , celui qui prétend avoir tué le serpent ne dit-il
pas la vérité ?
Le sultan était déconcerté ; l’esclave noir lui, pâlissait à vue d’œil. La princesse avait retrouvé le sourire et les invités ouvraient de grands yeux.
Quand le sultan eut retrouvé ses esprits, il dit sévèrement : »Mais alors, qui donc à tué le serpent ? Et où sont les langues ?
L’étranger sortit son mouchoir, l’ouvrit et montra les langues. Puis il dit : apportez les têtes et voyez si ces langues leur appartiennent. On ne put que constater : les langues s’adaptaient parfaitement aux têtes.
La jeune fillerose d’émotion, prit la main du Cavalier et dit au sultan « Je le reconnais, mon père. C’est cet homme qui m’a sauvée.
-« Fort bien dit le sultan soulagé ! Qu’on mette à mort cet esclave menteur. Quand à moi, Cavalier, je n’ai qu’une parole, ma fille sera votre épouse.
On les maria, la fête dura trois jours et trois nuits…
Mais quand les nouveaux mariés furent seuls dans la chambre nuptiale, le Cavalier tira son épée, la posa au mitan du lit et dit à sa nouvelle épouse de ne pas l’approcher. C’est ainsi qu’ils passèrent la nuit côte à côte sans se toucher . Le lendemain l’époux dit à sa femme de se donner à Dieu ; quand à lui , son rôle étant de pourchasser le mal à travers le monde, il devait continuer sa route.
Chacun s’en fut par son propre chemin….mais le conte ne dit pas si la princesse suivit le conseil de cet étrange époux….
On reconnaît un épisode du "Conte des Deux Frères.
Les chevaliers de Malte sont nommés dans l'île les Cavaliers ; ils font voeu de célibat. NDLC
2 commentaires:
C'était un menteur,mais malgré ou à cause,l'esclave noir aurait fait un meilleur mari...
Manouche.... tes fantasmes me laissent pantoise!!!
P.
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