Mettons les choses au Propp
Vladimir Propp dans « Morphologie de Conte », nous informe
que dans les contes, on rencontre toujours sept personnages dont les fonctions
sont définies et immuables.
A tout seigneur tout honneur, faisons entrer en scène l’Agresseur sans
qui l’histoire serait moins palpitante. Sa fonction principale est de commettre
un méfait. Il participe aussi à diverses luttes et combats contre le héros,
qu’il n’hésite pas non plus à poursuivre. On le voit sous les traits d’un
sorcier, d’une sorcière, d’un monstre, d’une bête fauve ; on en a vu
récemment dans Paris, rôder cagoulés…
Le donateur pour sa part, est utile à la transmission d’un objet
magique, d’un don, d’un pouvoir. Mais le héros doit mériter ces bienfaits. Le
Donateur est le plus souvent une fée ou un magicien. On n’en rencontre plus
guère.

Pas de conte de fées sans princesse bien entendu. Elle est très
souvent prisonnière et le héros doit la délivrer mais, pour cela il lui faut
d’abord découvrir le lieu où on la cache ; c’est pourquoi il arrive que la
Princesse soit une coupe ou un vase sacré et magique. Souvent la Princesse est
capricieuse : le héros doit accomplir des exploits extraordinaires pour
qu’elle accepte de lui donner son cœur. Parfois elle est sotte et ne voit pas
qu’un simple jardinier, un page, un simplet est en fait un héros
véritable ; elle en est punie. Elle peut offrir au héros une bague, un
mouchoir, un collier ou tout autre objet parfois coupé en deux ; ce qui
lui permet de confondre l’usurpateur, le traître et de faire reconnaître le
vrai héros qui peut produire la marque de la princesse, ou de faire punir le
méchant. Le plus souvent, elle épouse le héros… sauf évidemment quand elle est
un vase ou une coupe.
Pour que le héros accomplisse sa quête, il faut bien que quelqu’un lui
en confie le mandat. C’est généralement la Roi d’un pays qui peut être le père
de la Princesse. A part donner des ordres ou menacer de punitions terribles ce
roi ne fait pas grand-chose. Il peut présider une table ronde et envoyer des
héros chercher un vase....ou une coupe...
Indispensable pour accomplir la quête : le Héros. Ne nous
méprenons pas : le héros a rarement l’air d’un héros. Il est souvent petit,
jeune, faible, un enfant peut tenir ce rôle. Il est simplet, poète, musicien, plein
de doutes sur ses capacités, mais c’est
lui qui se comporte de façon à mériter les bienfaits du donateur et
l’aide des auxiliaires. Tous les vaillants qui commencent la quête flamberge au
vent ne sont que des faux héros au sort final peu enviable… sauf… s’ils
s’amendent au fil des épreuves… Dans ce cas ils peuvent eux aussi épouser la
Princesse. Mais il est hélas, de vrais héros au cœur pur, aux actes justes qui
échouent dans leur quête en raison d’une faute qu’ils ignorent avoir commise.
Ils peuvent avoir un fils dont ils ignorent l’existence ayant perdu jusqu’au
souvenir de l’avoir fait à leur mère… C’est ce fils qui ira au bout de la
quête.
Et puis, le faux-héros : c’est un connétable, un mauvais
serviteur du Roi qui suit le héros dans sa quête, le regarde lutter, vaincre et
qui, perfidement, le jette dans un puits, lui coupe la tête et, le croyant
anéanti va à la cour recevoir la récompense des exploits qu’il n’a pas accompli.
Heureusement la princesse ne l’aime pas et fait traîner les fiançailles ce qui
donne aux auxiliaires le temps d’aller au secours du héros et de le sortit des puits, ou de le ramener à la vie…
même s’il arrive qu’ils lui recollent la tête à l’envers. Comme il ne possède
pas le signe de reconnaissance donné par la princesse, il est vite démasqué et
puni.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire