Ce qui n’empêcha pas l’enfant de naître,
dans le temps normal où une femme doit accoucher.
Quand les sages-femmes reçurent le
nouveau-né dans leurs bras, elles furent saisies de frayeur ; il était
plus velu et plus poilu qu’aucun des enfants qu’elles avaient vu naître.
La mère fit un signe de croix : « -Cet enfant, me fait peur dit-elle.
-A nous aussi, dirent les femmes, c’est tout juste si nous avons le courage de
le tenir.
-Quel nom lui donnerez-vous ?
demandèrent les femmes.
-Merlin comme mon père.
L’enfant fut placé dans un panier et
descendu par la fenêtre, au moyen de la corde
qui servait au ravitaillement. Une fois baptisé, on lui chercha une
nourrice. Par chance, il était si effrayant qu’aucune n’eut le courage de
l’allaiter si bien qu’on le rendit à sa mère qui bénéficia d’un nouveau sursis.
Les sages-femmes qui étaient restées dans la
tour ne cessaient de s’étonner de voir cet enfant si velu et qui, si peu de
temps après sa naissance, semblait avoir deux ans et même plus.
Elles auraient été bien plus surprises et
effrayées si elles avaient su que le diable son père lui avait donné tous ses
pouvoirs. Mais le diable, je vous l’ai dit et sot et aussi imprudent. Il
n’avait pas prévu que la mère, dans sa grande piété voudrait racheter sa faute
involontaire et que Dieu touché de ce repentir accorderait son pardon.
Certes il pardonnait à la mère et à
l’enfant, mais pas au diable et Dieu allait mystifier le trompeur : il
laissa à l’enfant toute la science du démon et la connaissance du passé, mais
il lui donna en plus le pouvoir de connaître l’avenir.
Ainsi Merlin saurait maîtriser la magie
qu’il tenait du diable et la faculté d’opérer des miracles que Dieu lui avait
accordée.
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