« Tu aimerais sans doute, filer aussi finement ? tu me sembles bonne fille. Si tu me fais la promesse de ne révéler à personne d’où tu la tiens, je te fais don de ma quenouille. Ton travail sera aussi beau que le mien. »
Soline comprit alors que la vieille était la fée de la Mare aux Biches, celle dont on parlait toujours et que personne ne voyait jamais. Elle fit sa révérence et remercia.
« Promets d’abord, tu me remercieras ensuite ! »
Soline promit ; la fée lui donna la quenouille.
Rentrée chez elle, Soline en grand mystère s’installa au grenier pour filer. Jamais fil aussi fin, aussi soyeux ne fut produit dans la région. Et la quenouille était inépuisable, aussi tous les jeudis au marché de Brezolles on faisait queue devant l’étal de Soline. On vit venir du monde de Dreux, de Chartres et même du Perche et de Normandie. Toutes les belles dames voulaient des jupons dans les étoffes qu’on tissait avec le fil de Soline. Les pièces d’or et d’argent s’entassaient dans le coffre de la jeune femme.
Hélas, elle avait une amie ; une amie qui aurait bien voulu savoir le secret du fil merveilleux. Elle questionna, cajola tant et tant la fileuse que l’imprudente sous le sceau du secret parla de la fée à la curieuse.
Quand Soline remonta au grenier, la quenouille enchantée avant disparu et dans le coffre au trésor ne restait qu’un peu de poussière.
1 commentaire:
Quand la lune fait lever la morille que Soline ne soit pas Solitaire ... :))
Enregistrer un commentaire