Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

dimanche 7 avril 2019

Artificier

Il est de petits métiers saisonniers dont on se demande ce que font ceux qui les exercent le reste de l’année. Est-ce le marchand de glaces qui allume son brasero et fait griller des marrons au coin des rues en hiver. Le vendeur de muguet nous propose-t-il des cocardes le jour du 14 juillet ? Et son collègue l’artificier, que fait-il à la saison pluvieuse ?
Il travaille ! Car artificier est loin d’être un « petit métier ».

L’artificier est un artiste, un magicien de la lumière mais aussi un technicien minutieux et précis qui manie des explosifs. Son métier, dangereux, exigeant, est très ancien. Il apparaît en Chine vers le 8° siècle de notre ère, avec l’invention de la poudre. Son usage n’était nullement belliqueux et la tradition chinoise dit que le feu d’artifice était destiné principalement  à effrayer les spectres et à faire fuir les mauvais esprits.
Ramenée au 13° siècle dans les bagages de Marco Polo la poudre fut utilisée par les Français de manière beaucoup moins pacifique : les premières bombardes tonnèrent à Crécy en 1346.
Mais l’art des artificiers chinois servit aussi à célébrer les victoires.  Il  atteint un haut degré de perfection au XVII° siècle et s’associe à la musique.  Haendel, en Angleterre compose une Musique pour les feux d’artifice royaux. Lors des grandes fêtes de Versailles, le feu d’artifice était un des emblèmes du Roi-Soleil.
C’est en 1739 que les frères Ruggieri, natifs de Bologne , s’installent à Paris et deviennent les artificiers de Louis XIV. Leurs descendants exercent encore de nos jours puisqu’ils s’associent en 1997 à Etienne Lacroix. Ce sont eux qui illuminent les concerts de Jean Michel Jarre et de Johnny Halliday. On leur doit aussi les Nuits de Feu de Chantilly et les fêtes de lac d’Annecy.

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