Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

jeudi 23 juin 2011

Une chanson douce - Henri Salvador

Histoire de Blondine , Bonne-Biche et Beau-Minon

 Lire le texte original dans "Les Nouveaux Contes de Fées " de la Comtesse de Ségur

Blondine est la fille du roi Bénin (bon et juste) et de la reine Doucette, bonne aussi. Blondine est aussi bonne et charmante que ses parents. Que voilà de braves gens!
Doucette meurt , ainsi que doit le faire toute reine bonne et douce au début d'un conte de fées.
On dit à Bénin qu’il doit se remarier; d’abord il refuse, puis il charge Léger son ministre, de lui trouver une épouse parfaite(jusque là, la tradition du conte se respecte). Ce dernier la trouve chez le roi Turbulent admirez comme les noms annoncent le caractère des personnages!)dont la fille est jolie et spirituelle. Mais celle-ci, qui se nomme Fourbette est méchante, jalouse et orgueilleuse ; son père est enchanté de se débarrasser d’elle. Dès son arovée à la cour de Bénin, elle fait peur à Blondine. Bénin, moins léger que son ministre éloigne sa fille de sa nouvelle épouse. Il aurai pu, me direz-vous, éloigner la nouvelle épouse, mais... raison d'état oblige, on ne va pas risquer un incident diplomatique et Bénin fait son devoir et c'est pourquoi , un an plus tard, ils ont une fille Brunette, méchante comme sa mère.
Blondine a un page du nom de Gourmandinet, Fourbette qui le sait capable du pire pour satisfaire sa gourmandise, va l’utiliser.
Une  forêt  borde le domaine, où poussent des lilas odorants et toujours fleuris. C'est une forêt enchantée : quiconque y entre disparaît et Gourmandinet qui le sait à ordre de jamais laisser Blondine en approcher.
Fourbette promet au page un coffre plein de bonbons s’il y conduit la jeune princesse.
Après quelques hésitations, il accepte . Blondine qui voit pour la première fois la Forêt des Lilas, est émerveillée. Elle demande au page d'aller en cueillir une brassée pour les offrir à son père. Mais le traître refuse; il craint dit-il, que la princesse ne puisse retenir seule les fougueuses autruches qui conduisent son carrosse. 
"Bien dit Blondine, je vais y aller moi-même!"
Et le vilain Gourmandinet la laisse aller. Bien évidemment, Blondine est absorbée par la forêt. Gourmandinet rentre au château pour recevoir son coffre de bonbons. Fourbette fidèle à sa promesse, lui donne sa récompense, mais l'oblige à quitter le royaume. Mais le traître ne profitera pas de son forfait. Le coffre trop lours, fera verser la chariot sur lequel il est chargé et Gourmandinet, entraîné dans la chute, se fracassera le crâne sur des pierres... tant pis pour lui!

Pendant ce temps,Blondine comprend qu'elle est  perdue dans la forêt. Elle marche, appelle, pleure et finit par s'endormir au pied d'un arbre.
Au réveil, elle trouve un délicieux petit déjeuner, dans un panier que lui a apporté un joli chat blanc. Il se nomme Beau-Minon. et Beau Minon le bien nommé guide Blondine jusqu’au château enchanté, d'un biche , blanche elle aussi et qui a nom Bonne-Biche.
Dans un miroir magique, Blondine voit son père qui pleure sa disparition. Mais il ne fait pas que pleurer: il se doute de la responsabilité de Fourbette et la renvoie chez son père. Ce dernier qui n'en veut pas non plus, l’enferme dans une tour où elle meurt de rage. Bien fait!


Une autre forêt ensorcelée entoure Le château de Bonne-Biche est lui aussi entouré d'une forêt ensorcelée où  Blondine ne doit pas pénétrer. 
Blondine, qui en une nuit magique a grandi de sept ans et appris tout ce qu'une jeune fille instruite doit savoir, a désormais quatorze ans et elle s'ennuie un peu. C'est alors que survient un perroquet. Il révèle à Blondine que ce château est sa prison ; elle doit se méfier de Bonne-Biche et pour être délivrée, il lui faut cueillir une certaine rose.

Blondine troublée,  ment à Bonne-Biche qui lui dit de se méfier des roses et accepte de suivre le perroquet . 
Elle chasse méchamment Beau-Minon qui veut  la suivre. Enfin, elle arrive dans l’enclos où se trouve la rose .
Mais voilà, la rose cueillie délivre un mauvais magicien et  quand Blondine rentre chez Bonne-Biche, le château est en ruines, Bonne-Biche et Beau-Minon ont disparu. Un crapaud la chasse ; elle pleure. Un corbeau, puis une grenouille la réconfortent. Réfugiée dans une hutte de branchages, elle est nourrie par une vache.
Un long temps de tristesse et de remords se passe quand apparaît une tortue: elle fera sortir Blondine de la forêt enchantée si, montée sur son dos, elle accepte de rester six  mois sans parler. La jeune fille accepte et au bout d'un interminable voyage,l’équipage arrive dans un château tout semblable à l'ancien château de Bonne-Biche, à l'exception d' une armoire que Blondine doit ouvrir. Horreur, dans l'armoire, pendues à des clous (de diamant, certes, mais tout de même des clous) se trouvent les peaux de Bonne-Biche et de Beau-Minon. Fo
Blondine s’évanouit .
 C’est la plus terrible mais la dernière des épreuves. Bonne-Biche  et Beau -Minon sont devenus Prince Charmant et Fée Bienfaisante.
Les enchantements sont levés. Bénin arrive, embrasse sa fille retrouvée et épouse Bienfaisante ; Blondine bien entendu, épousera son joli chat blanc devenu Prince.



jeudi 9 juin 2011

Madame LEPRINCE de BEAUMONT-




Saint Antoine sec et beau
Remplit caves et tonneaux.




Il était une fois… Il est parfois des vies qui commencent aussi mal qu’un conte de fées, qui se continuent en une quête laborieuse et qui se terminent comme dans un conte : elle fut heureuse et eut beaucoup d’enfants…. qui n’étaient pas tous les siens…et telle fut la vie de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont , pédagogue, romancière, journaliste et conteuse.
Comme Blanche-Neige ou Cendrillon, Jeanne-Marie perdit sa mère très jeune. Son père remarié, la belle-mère peu soucieuse de prendre soin de l’enfant, on la mit en pension. Au bout de quelques années, d’élève elle devint enseignante. Elle aurait dû alors prendre le voile, mais la perspective, ne l’enchantait guère.. C’est alors qu’une marraine-fée ou un magicien lui offrirent une introduction à la cour de Lorraine où elle se fit dame de compagnie, éducatrice d’enfants, professeur de musique.
Comme de juste, la jeune fille rencontra le Prince Charmant. Il n’était que marquis mais avait nom Leprince, pas Charmant mais de Beaumont. Les épousailles faites, le marquis Leprince se révéla pas Charmant du tout. Semant partout des dettes il eut vite fait de venir à bout de la dot de sa jeune épouse. Tant et si bien que le roi Stanislas et son aumônier se mirent en devoir de faire annuler le mariage au motif d’une maladie bizarre qui empêchait le marquis de se reproduire.
Peine inutile, puisque Leprince fut peu après tué au cours d’un duel. Jeanne-Marie garda son nom sous lequel elle fit publier son premier roman : Le Triomphe de la Vérité, qu’elle dédia au duc de Lorraine Stanislas et au Roi de France Louis XV. Ni l’un ni l’autre ne furent sensibles à l’offrande. Jeanne-Marie, sans emploi ni subsides partit pour l’Angleterre où l’on confiait volontiers l’éducation des jeunes filles à des gouvernantes françaises. Elle y fit merveille ! Uns petite fille particulièrement difficile confiée à ses soins, fut calmée par ses méthodes dans lesquelles entraient pour beaucoup les contes. Contes qu’elle ne tardera pas à rassembler et à publier sous le titre de Magasin des Enfants, histoires pour la plupart à tendances moralisatrices car Madame Leprince de Beaumont ne badinait pas avec les convenances : Il ne suffit pas, professait-elle, qu’une jeune femme soit vertueuse, encore faut-il qu’elle en ait l’air !
Remariée à un français vivant en Angleterre, et qui lui fit six enfants, c’est en 1757 qu’elle publie le conte qui la fera passer à la postérité : La Belle et la Bête.
Mais la France finit par lui manquer. Retirée dans sa terre de Chavanod, tout en s’occupant de son jardin et de ses enfants, elle continue à écrire les soixante-dix volumes qui composent son œuvre, jusqu’à l’âge de soixante-dix ans .

Sa version du conte met en valeur la sagesse, la bonté, le dévouement pour son père d’une jeune fille pour qui comptent peu les apparences. Elle ne s’attache pas au mystère de l’attrait qu’éprouve la Belle pour le côté animal de la Bête qui est somme toute peu convenable. L’origine de la Bête pourrait être devinée en mettant ce conte en parallèle avec le Riquet à la Houppe de Perrault qui lui, ne dissimule pas les origines chtoniennes du prince Riquet.

« Elle s’habilla magnifiquement pour lui plaire, et s’ennuya à mourir toute la journée, en attendant neuf heures du soir ; mais l’horloge eut beau sonner, la Bête ne parut point. La Belle, alors, craignit d’avoir causé sa mort. Elle courut tout le palais, en jetant de grand cris ; elle était au désespoir. Après avoir cherché partout, elle se souvint de son rêve, et courut dans le jardin vers le canal, où elle l’avait vue en dormant. Elle trouva la pauvre Bête étendue sans connaissance, et elle crut qu’elle était morte. Elle se jeta sur son corps, sans avoir horreur de sa figure, et sentant que son cœur battait encore, elle prit de l’eau dans la canal, et lui en jeta sur la tête. La Bête ouvrit les yeux et dit à la Belle :
« Vous avez oublié votre promesse, le chagrin de vous avoir perdue, m’a fait résoudre à me laisser mourir de faim ; mais je meurs content, puisque j’ai le plaisir de vous revoir encore une fois.
-Non, ma chère Bête, vous ne mourrez point, lui dit la Belle, vous vivrez pour devenir mon époux ; dès ce moment je vous donne ma main, et je jure que je ne serai qu’à vous. Hélas, je croyais n’avoir que de l’amitié pour vous, mais la douleur que je sens, me fait voir que je ne pourrais vivre sans vous voir. »






mardi 7 juin 2011

Georges Brassens - Le Parapluie

SAINT MEDARD-

Saint Médard, grand pissard,
Fait boire le pauvre comme le richard




Dans les années 500 de notre ère, un manant se lamentait au bord du chemin : son vieil âne venait de mourir. Qu’allait-il devenir privé de son compagnon de travail ?
Un jeune garçon d’une dizaine d’années environ qui chevauchait un puissant destrier, mit pied à terre et offrit sa monture au pauvre homme, puis regagna à pied le château de son père. Furieux de savoir un de ses meilleurs chevaux dans les mains d’un vilain, le seigneur Nector envoya ses gens récupérer la bête. La pluie se mit alors à tomber si dru qu’il fut impossible à quiconque de mettre le nez dehors.
Le jeune Médard venait d’accomplir le premier des miracles pluvieux qui devaient faire sa réputation.
Plus tard, devenu prieur d’une petite abbaye de campagne, Médard volontiers distrait, oubliait souvent de fermer portes et fenêtres. Aussi tous les chapardeurs du pays ne se gênaient-ils pas pour en profiter et lui voler ses œufs, son miel et les fruits du verger. Aussi généreux qu’étourdi, il ne songeait jamais à les punir au grand dam de ses frères.
Médard aimait par-dessus tout faire de longues marches dans la campagne, et, dès qu’il le pouvait, quand il avait accompli toutes ses tâches, il parcourait le pays alentour souvent accompagné de quelques moines amis.
Par un beau jour de juin, au ciel bleu sans nuage, dans le parfum des roses enlacées aux branches des arbres fruitiers, Médard quitta ses vergers et accompagné de deux frères,  partit pour un longue promenade à travers les champs et les bois. Ils avaient emmené une collation de pain et de fromage car ils ne pensaient pas rentrer avant le soir.
Les trois moines devisaient joyeusement et la conversation était si passionnante qu’ils ne mesuraient pas le chemin parcouru.
Ils arrivèrent ainsi au pied d’une colline du sommet de laquelle ils auraient pensaient-ils une vue superbe sur les terres de l’abbaye et le pays environnant. Ils entamèrent joyeusement l’escalade.
Arrivés dans un bosquet de pins proche du sommet, ils ressentirent les premières gouttes d’une averse que rien ne laissait présager. A travers les branches, ils aperçurent la plaine où un violent orage venait d’éclater. Poussés par un vent violent, les lourds nuages plombés venaient droit sur eux accompagnés de roulements de tonnerre et zébrés d’éclairs incandescents. Voyant le feu du ciel près de s’abattre sur eux, les compagnons de Médard, pris de panique, dévalent en courant la colline pour aller chercher refuge dans leur cher couvent.
Médard, lui, fasciné par la beauté du spectacle offert par le ciel, écoutait la symphonie du vent dans les feuilles, du crépitement de la pluie sur le sol, accompagnés de la grosse caisse qui tonnait au-dessus des nuages. Son cœur enfin rassasié de tant de beauté, il songea à rejoindre ses frères et sans hâte, pris le chemin qui descendait vers la plaine.
Les trombes d’eau avaient formé des torrents de chaque côté du sentier ; les feuilles ruisselaient secouées par le vent, Médard cheminait semblant ne s’apercevoir de rien.
Il retrouva devant la porte du couvent ses deux frères trempés jusqu’aux os. Leurs yeux écarquillés suivaient vers le ciel la direction que montraient leurs index tremblants.Que voyaient-ils qui les frappait à ce point de stupeur ?
Médard, sa robe de bure complètement sèche, était survolé par un aigle aux ailes immenses  déployées au-dessus de sa tête. Le grand oiseau l’avait abrité tout le long du chemin, et préservé de l’orage qui, d’ailleurs, cessa bientôt.
Médard ému tendit au rapace son poing sur lequel il vint se percher, et pour le remercier de sa sollicitude lui donna le pain et le fromage auquel il n’avait pas touché. Depuis ce jour, Médard partit pour ses randonnées sans jamais songer à se prémunir contre les intempéries.
A la moindre goutte d’eau, l’aigle prenait son envol et étendait ses ailes au-dessus de Médard qui cheminait ainsi toujours à l’abri.

Les Chouchous