Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

samedi 2 janvier 2021

Sainte Geneviève, patronne de Paris et de la Gendarmerie Nationale-

 


 

Née à Nanterre vers 420 et morte à Paris vers l’an 500. 80 ans ! un bel âge pour son temps. Ce qui démontre bien que l’activité, l’engagement au service des autres est gage de longévité.

Qui était Geneviève ? La seule source d’informations sur laquelle se basent ses hagiographes serait une Vita de Geneviève relatée vers 520 par un clerc parisien anonyme. C’est une compilation sans chronologie et fortement teintée de merveilleux des rares témoignages de ses contemporains encore vivants mais qui nous informe qu’elle n’était pas une fille du peuple comme une certaine imagerie populaire tente de nous la montrer.

Geneviève serait selon certains un prénom d’origine celtique mais d’autres écrits plus fiables disent que le latin Genovefa serait la latinisation du prénom féminin Kenuwefa.

D’ailleurs, Geneviève était la fille unique de Séverus, un riche aristocrate Gallo- Romain. Un Franc romanisé d’abord officier puis régisseur des Terres d’Empire. Sa mère était prénommée Géroncia.

Séverus signifiant austère et Géroncia sage et vertueuse on sent bien la prédestination.

Geneviève est baptisée et très jeune elle manifeste l’intention de se vouer à Dieu. Elle avait compris sans aucun doute que Dieu serait un époux moins contraignant qu’un simple mortel.

La légende raconte que vers 430- elle avait alors 10 ans- Saint Germain d’Auxerre et Saint Loup de Troyes en route vers l’Angleterre se seraient arrêtés à Nanterre et auraient eu avec elle des échanges non dénués d’intérêt.

On nous dit qu’à 16 ans, elle menait déjà une vie ascétique et c’est entre sa dix- huitième et sa vingtième année qu’un évêque Willicus inconnu des historiens lui aurait remis le voile des vierges.

Elle a vingt ans à la mort de ses parents. Fille unique, elle va hériter de la charge de membre du conseil municipal de Nanterre détenue par son père. Charge qu’elle continuera à exercer quand elle quittera Nanterre pour Paris et s’y installera dans l’île de la Cité chez sa marraine Procula. Elle fait alors partie des dix « principales » qui constituent l’aristocratie de la ville.

Notons au passage qu’à cette époque le fait d’être femme n’était en rien un obstacle à l’exercice de fonctions importantes dans la vie politique.

Et heureusement puisqu’en 451 quand les hordes d’Attila menacent Paris, Geneviève alors trentenaire retient les parisiens qui veulent abandonner la ville en leur tenant ce discours :

« Que les hommes fuient s’ils le veulent, s’ils ne sont plus capables de se battre. Nous les femmes, nous prierons Dieu tant et tant qu’il entendra nos supplications. »

Sans vouloir mettre en doute les croyances sur l’efficacité de la seule prière, on peut imaginer que Geneviève du fait de sa position parmi les notables parisiens à soutenu la foi des saintes femmes par des moyens plus terrestres. Certains avancent qu’elle avait envoyé des émissaires propager dans les rangs de l’armée d’Attila que le choléra sévissait à Paris. D’autres prétendent qu’elle aurait appris qu’Attila en route vers l’Aquitaine n’avait pas l’intention de faire un détour par Paris. Peu importe, l’important est qu’elle ait réussi à empêcher les Parisiens de fuir au risque de se faire massacrer sur les routes. Contrairement aux légendes jamais elle n’a rencontré Attila.

Attila passé, en 465 Paris est de nouveau menacé. Cette fois c’est Childéric roi des Francs Saliens qui profite de l’affaiblissement de l’Empire Romain pour étendre son territoire. Il assiège Paris. Geneviève aidée par la corporation des Nautes force le blocus. En remontant la Seine, des navires vont jusqu’en Brie et en Champagne chercher du blé pour ravitailler Paris. Paris qui va garder dans ses armoiries le souvenir de cet exploit.

Paris délivré, elle fait bâtir une chapelle sur le tombeau de Saint Denis et plus tard, fine politique, elle devient la conseillère du fils de Chilpéric, Clovis et l’amie de Clotilde son épouse. Elle fait encore construire une église dédiée aux saints Pierre et Paul sur l’actuelle montagne Sainte Geneviève avant de disparaître âgée de 89 ans. Elle y est inhumée, rejointe par Clovis et plus tard Clotilde.

En 1793, sa châsse est transportée à la monnaie. On fond les métaux, on récupère les pierreries. Le 21 novembre, le Conseil Général de Paris fait brûler ses ossements sur la place de Grève et on jette les cendres dans la Seine. On aurait pu augurer là de la considération que ces fils des Lumières et leurs descendants allaient accorder aux femmes dans les siècles à venir.

2 commentaires:

manouche a dit…

Une belle et glorieuse histoire.
Commençons bien l'année avec Geneviève !

Vu par Doume a dit…

Bonne année !
Doume

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