Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

lundi 4 avril 2016

Saint Richard



Hier on fêtait Saint Richard dont la vie ne fut en rien vraiment "merveilleuse" ; juste le parcours d'un homme de conviction, honnête et courageux.
Richard of Wich commença sa carrière en relevant la fortune de ses parents ruinés. Fortune qu'il laissa à son frère, son désir à lui étant d'enseigner. Il partit pour Oxford où son talent fut si bien reconnu qu'en 1235, il devint chancelier de la prestigieuse université.
Mais il avait un ami Edmond d'Abingdon, alors archevêque de Canterbury qui avait eu la malencontreuse idée de s'opposer à un chapitre de bénédictins et plus grave encore, au roi Henri III. Le monarque pensait qu'il était de ses prérogatives de commander aux évêques et de les faire marcher au pas tout comme ses troupes. Edmond n'était pas de cet avis et il fut bientôt évident qu'il valait mieux mettre une mer entre lui et les autorités de son pays.
Ami fidèle, Richard quitta l'Université et ses fonctions en 1240 pour l'accompagner en France. L'histoire ne nous dit pas s'ils avaient choisi l'exil ou s'ils se rendaient à Rome pour plaider leur cause auprès du pape. Edmond mourut la même année sans nous laisser plus de renseignements.
On retrouve Richard à Orléans où il est ordonné prêtre. Il rentre en Angleterre et en 1244, Rome lui confie l'évêché de Chichester. Henri III n'avait pas oublié le soutien qu'il avait apporté à Edmond d'Abingdon; il ne veut pas d'un évêque insoumis; il lui interdit l'usage des bâtiments épiscopaux et lui coupe les vivres.
Rome réagit, menace le roi d'excommunication mais le monarque met encore deux années avant de permettre à Richard d'exercer ses fonctions.
Népotisme et simonie gangrènent l'Eglise; Richard et deux autres évêques, Edmond de Canterbury et Grossetête de Lincoln entreprennent de la réformer. Richard pratique pour lui-même la plus stricte austérité tout en se montrant d'une grande générosité envers les pauvres. 
L'épiscopat refuse aux franciscains et aux dominicains le droit d'enseigner; Richard prend leur parti.
Il finit ses jours près de Douvres, à Maison-Dieu où il était était allé consacrer une église à son ami Edmond. Lui-même fut canonisé neuf ans plus tard.

1 commentaire:

manouche a dit…

J'ai une passion pour les Richard, surtout ceux qui ont un compte au Panama !

Les Chouchous