Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

mercredi 13 novembre 2013

L’Eté Indien bureau/

Si l’hiver va droit son chemin,
Vous l’aurez à la Saint-Martin


A la 11° heure du 11° jour du 11° mois de 1918 ; après 1562 jours de guerre, l’Allemagne capitule en forêt de Compiègne, au carrefour de Rethondes.
François Cavanna dans son almanach de 1985 nous apprend que la veille, « à 22h 45, Kaiser Guillaume II comprit soudain toute l’atrocité de la guerre après s’être assis par inadvertance sur la chaise où il avait posé son casque à pointe…. ».
Les combats cessent, mais la paix ne sera signée qu’en juin 1919 à Versailles.
Un imprimeur de Rennes, François Simon, avait dès 1916 avancé l’idée du « Soldat Inconnu ». Le 11 novembre 1920, Auguste Thoin, orphelin de guerre et survivant su 234° RI est choisi pour désigner le corps d’un soldat non identifié qui sera inhumé solennellement sous l’Arc de Triomphe de la place de l’Etoile à Paris. Trois ans plus tard, le ministre de la Guerre, ex sergent Maginot, y fait jaillir la flamme qui perpétuera le souvenir d’un million et demi de poilus morts pour la France, soit 20% de la population active masculine.
Pour que fanfares, porteurs de gerbes et de drapeaux, sans oublier les lecteurs de discours et ceux qui les écoutent, n’aillent pas prendre froid et rejoindre prématurément nos glorieux disparus, le temps est généralement clément à cette époque ; c’est « l’été de la Saint-Martin ».
C’est parce qu’un jour d’automne, Martin qui n’était encore que soldat Romain, a donné la moitié de son manteau à un homme nu, que le Christ (c’était lui, vous l’avez reconnu !) fit sortir le soleil de la brume afin que le généreux Martin ne s’enrhume pas.
Depuis, chaque année, un retour de soleil et de douceur avant la mi-novembre, est dédié au futur évêque de Tours.
On dit aussi de ces quelques jours de soleil qu’ils sont « l’été Indien », parce qu’à l’automne 1625, dans le Massachussetts, deux indiens accusés d’avoir violé une jeune fille, furent massacrés par les colons. La tribu vengea ses deux guerriers  selon la coutume indienne qui veut que pour honorer la vaillance de son ennemi, on le fasse mourir le plus lentement possible, dans des souffrances à la mesure de son courage.
Quand le carnage fut découvert, le sol et les arbres étaient de la même couleur écarlate tant le sang des victimes semblait avoir éclaboussé jusqu’aux plus hautes branches.
Depuis, dans le nord de l’Amérique,  on nomme « été indien » la période où les forêts d’érables prennent la couleur du sang.

1 commentaire:

manouche a dit…

Fini l'été indien, le froid sauvage arrive.

Les Chouchous