Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

samedi 31 août 2013

Le Partriole









Le huitièm’ mois de l’année
Que donnerais-je à ma mie ?
Huit moutons blancs
Sept chiens courants
Six lièvr’ aux champs
Cinq lapins grattant la terre,
Quatre canards volant en l’air,
Trois rats des bois,
Deux tourterelles,
Un partriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Un partriole
Qui vole dans ce bois.




vendredi 30 août 2013

Guingamor posé sur 2021

Un étrange sanglier blanc dévastait la terre de Bretagne. Le roi fit appel à tous ses barons pour l'aider à délivrer le royaume du monstre.
Guingamor son neveu, se présenta et jura de ne reparaître à la cour que vêtu de la dépouille de la bête. Le chevalier, sur les traces du sanglier blanc eût à traverser une rivière. Sur l'autre rive, une fée l'attendait qui lui offrit l'hospitalité de son château. Il y fut magnifiquement reçu: festin, musique, danses et la nuit venue, la fée l'invita dans sa chambre. 
Ce furent trois jours d'un bonheur éblouissant, mais au bout de ces trois jours, Guingamor se souvint de sa mission. Il demanda son cheval et ses armes. La fée se mit à rire:
-"Tu ne peux plus partir, chevalier! Saches que pendant ces trois jours que tu as passés avec moi, trois siècles se sont écoulés au royaume de Bretagne. Il n'y reste de toi que le souvenir d'un chevalier disapru sans avoir rempli sa mission._
-Il n'importe, dit Guingamor, je veux retourner chez mon roi!
-Soit, dit la fée, puisque tu y tiens, retourne chez toi. Mais n'oublies pas: une fois franchie la rivière, quelle que soit ta faim, tu devras t'abstenir de toute nourriture si tu ne veux pas que le temps te rattrape."
Guingamor accepta, reprit ses armes et son cheval, franchit la rivière et parvint à la cour de Bretagne.
Là, tout le monde regarda avec curiosité ce chevalier harnaché à la mode d'autrefois, qui demandait à être reçu par un roi mort depuis trois siècles, pour lui rendre compte d'une mission qui n'était plus qu'une légende dont seuls quelques anciens avaient gardé la mémoire.
Guingamor comprit bientôt qu'il n'avait plus rien à faire dans un monde qu'il ne comprenait plus et où il était la risée de tous. Triste, il retourna vers la rivière pour retrouver le palais de la fée.
Il avait faim; comme il passait devant un verger, il oublia son voeu et ramassa trois pommes tombées. a peine avait-il mordu dans la première, que trois siècles s'abattirent sur lui et devenu faible vieillard, il tomba dans la rivière. 
Il se serait noyé mais les trois pommes étaient fées et se changèrent en ondines qui le portèrent jusqu'à l'autre rive. La fée l'y attendait et Guingamor, délivré du poids des ans par l'eau de la rivière prit sa main pour l'accompagner dans le palais enchanté.

jeudi 22 août 2013

Le poil de l'ours



C’était un homme qui revenait de guerre ; un homme au cœur ruiné, ravagé, dévasté, semblable à ces pays où il avait aidé à semer les pleurs et la désolation.
Et sa femme était là qui lui ouvrait ses bras, pleurant de bonheur ; elle, déchirée par son départ, vidée par son absence, qui avait tremblé aux nouvelles des combats, qui avait si fort espéré son retour, dont le cœur s’était fendu alors qu’un à un les hommes rentraient au pays mais pas le sien.
Enfin il était là, qui la regardait le front bas, l’œil farouche. Il la regardait sa jolie femme si pleine de joie et de santé ; dans cette maison qu’elle avait su garder au prix de lourds efforts, mais elle l’avait gardée, chaude, fleurie, accueillante. Et lui, n’avait d’images que  murs explosés, ruine fumantes et femmes culbutées qui sanglotaient leur honte.
Et il y avait cet enfant aussi, qu’il n’avait jamais vu, dont il n’avait jamais rien su, cet enfant dont avant son départ, il n’était pas question. D’où sortait-il cet enfant qui pourtant lui ressemblait tellement ; qui ressemblait au petit garçon qu’il avait été ?
Alors des bras qui l’attendaient, il se détourna, ignora le baiser offert des lèvres qui s’offraient à lui. Il vit les pleurs qui embrumaient deux beaux yeux déçus, et rageur, ne sachant où fuir ce bonheur retrouvé, il alla se terrer dans la paille de l’écurie.
La femme lui apporta des couvertures, de la soupe chaude, du pain frais. A coup de pieds à coups de poings, tout fut rejeté. Des jours passèrent ; la femme et l’enfant, terrorisés, n’osaient plus l’approcher. Il subsistait d’un peu d’eau et de pain sec qu’il dérobait aux chevaux. Il devenait de plus en plus maigre et gris, les cheveux et la barbe emmêlés, les ongles comme des griffes. Il était couvert de vermine et ses cauchemars déchiraient les nuits de longs hurlements.
Un jour la femme, désespérée, ne sachant plus que faire, confia l’enfant à une voisine et s’en alla par- delà la forêt consulter la femme qui savait les secrets de la terre et des étoiles. Elle lui raconta tout ; il lui fallait un remède pour guérir son époux. La femme au sourire de bonté, rassembla  des herbes et des graines, mit une bûche au foyer et s’arrêta :
-« Il me manque, dit-elle, l’ingrédient essentiel ; sauras-tu me le rapporter ?
-Oui, oh, oui ! quel est-il ?
-Il me faut le poil d’argent qui est au centre de l’étoile d’or qui garnit le poitrail du grand ours des montagnes.
-Le poil de… ? Mais comment… ?
- Je ne sais pas ! C’est à toi d’y arriver ; veux-tu guérir ton époux ? »
Oh, oui, elle le voulait ! Sans attendre, elle se mit en route et tout au long du chemin, elle garnissait un grand sac de présents pour l’ours : des noix, des noisettes, des fruits, et jamais elle n’oubliait de chanter pour l’arbre qui les lui offrait, le chant de la gratitude. Dans la rivière, elle prit des poissons et elle chanta pour la rivière ; elle chanta aussi pour les poissons qui avaient donné leur vie pour elle. Dans le creux d’un arbre, elle trouva du miel et chanta pour les abeilles.
Enfin, elle arriva près de la caverne ; l’ours était là, dressé, immense, aux crocs d’ivoire puissants, aux longues griffes semblables à des poignards. Elle était terrifiée et se cacha dans les fourrés. Elle attendit la nuit et tandis que l’ours dormait, elle déposa à l’entrée de la caverne une partie de ses offrandes. Au matin, en les découvrant, l’ours grogna de plaisir.
Elle en fit autant le lendemain et les jours suivants, chaque fois approchant et se montrant un peu plus. L’ours l’observait. Un matin elle entonna le chant de la prière et fit ainsi plusieurs matins de suite. Un matin, tremblante, elle fut proche de l’ours à le toucher.
Et l’ours lui dit de sa grosse voix qui la fit frémir : Ne crains rien, femme, depuis des jours tu m’offres des présents, tu chantes pour moi ; que puis-je te donner en retour ?
Il était là, dressé, la dominant de toute sa hauteur et dans la fourrure brune, sur le poitrail, brillait l’étoile d’or et tout au milieu scintillait le poil d’argent.
Alors d’une voix ferme, elle lui dit que pour guérir son époux, il le lui fallait, ce poil d’argent. L’ours se mit à rire : « C’est tout ? tu peux le prendre, il repoussera ! Mais tu dois venir l’arracher toi-même. »
Alors, les jambes faibles, elle approcha l’énorme bête ; elle leva une main encore hésitante, se saisit du poil, tira un coup sec. L’ours gémit un peu… mais elle tenait ce poil précieux qu’elle emballa dans son mouchoir. Alors elle chanta pour l’ours le chant de la gratitude et doucement, à reculons, elle s’éloigna. Au détour du chemin, elle prit ses jambes à son cou et d’une seule traite arriva chez la femme qui connait les secrets de la terre et des étoiles. Elle ouvrit son mouchoir et lui tendit le poil.
La femme l’examina et dit : « oui, c’est bien lui, le poil d’argent ! » et en riant, elle le jeta dans le feu !
Une gerbe d’étincelles illumina la pièce et la jeune femme décontenancée au bord des larmes balbutia : « Mais… mais.. vous l’avez brûlé… mais alors…


Et la sage se mit à rire : « Tu en fais un tête ! Ce n’est pas le poil qui importe, mais le mal que tu t’es donné pour l’obtenir. Fais avec ton époux comme tu as fait pour l’ours et tu verras qu’avec le temps, il guérira. »

mardi 20 août 2013

Le savetier





Charles le Chauve était aussi pauvre en cheveux qu’en culottes ;  il n’avait paraît-il, qu’un seul haut de chausses auquel il fit un accroc. Le vêtement était en cuir et fut habilement raccommodé par les cordonniers de Troyes.  Le roi satisfait leur accorda ainsi qu’à toute la corporation le droit de célébrer la Saint Crépin tous les 25 octobre dans l’abbaye royale de saint Loup.
Saint Crépin est le patron des cordonniers et aussi des bottiers, savetiers etc… puisqu’ autrefois tous les artisans qui faisaient métier de vêtir le pied et de travailler le cuir, étaient réunis sous la seule appellation de cordonnier dont les armoiries représentaient trois alènes d’argent sur fond rouge.

Crépin avait un  frère jumeau nommé Crépinien ; tous deux étaient cordonniers et chrétiens. Contraints de quitter Rome pour échapper aux persécutions, l’empereur Dioclétien les fait poursuivre. Réfugiés à  Soissons, un sbire de l’empereur, Maximien, tente de les noyer, mais ils savent nager. Dans l’eau certes, mais dans  l’huile bouillante ? Dieu les protège, ils réchappent de la friture. Maximien pas découragé leur fait avaler du plomb chauffé à blanc dans l’espoir de les étouffer. La gorge et l’estomac solides des jumeaux résistent à l’indigeste potion. Le tortionnaire à bout d’imagination, retourne aux fondamentaux et les fait décapiter. Cette fois avec succès : les têtes ne se recolleront pas.
Depuis, on dit que les ossements des deux frères, répartis dans différentes églises, auraient le pouvoir de faire marcher les infirmes, ce qui pour des os de cordonniers serait bien la moindre des choses.
Ceux que les saints ne guérissaient pas pouvaient devenir à leur tour cordonniers, métier sédentaire et lucratif, mais redoutable pour les vertèbres. Nombre d’histoires décrivent des cordonniers bossus.
L’apprentissage, qui durait sept ans était parfois fort rude. Le mot « pignouf », qui désignait l’apprenti en témoigne, qui vient du verbe pigner, lequel est synonyme de geindre. Au bout de ces sept ans l’apprenti devenait compagnon, puis après avoir réalisé son chef d’œuvre,  il passait maître et pouvait à son tour molester des apprentis. Lesquels apprentis avaient intérêt à être sages, tout autant que les images collées à la porte de l’échoppe signalée par une enseigne qui représente souvent une Botte d’or sur fond noir.

Populaires entre tous les artisans par leur esprit gai et caustique, spécialistes des commérages plaisants, les cordonniers aiment, dit-on les fleurs et les oiseaux et savent faire chanter les merles. Qu’ils ne détestent pas accompagner.

Métier sédentaire en ville ; car autrefois, dans les campagnes, le savetier comme d’autres artisans était souvent ambulant. Et on parlait tout bas, à son propos, d’Ahasvérus, le cordonnier maudit pour avoir refusé d’aider le Christ à porter sa croix et condamné à errer par le monde pour l’éternité : le Juif Errant est un cordonnier.
C’est pourquoi tant et tant de légendes et de chansons font aussi du cordonnier un être redoutable capable d’ensorceler les souliers et de faire danser jusqu’à la mort celui qui les porte.
Un cordonnier du nom de Pétrus Borel en 1840 affirmait que son métier était ainsi nommé en raison des cors que ses productions occasionnaient à ses clients. Et il est vrai que de tous les artisans qui travaillent à vêtir les hommes, seuls ceux qui habillent leurs pieds ont le pouvoir de nuire au point de les estropier.
Il n’est que de voir sur les podiums des défilés de mode actuels, les malheureuses jeunes filles qui risquent la fracture à chaque pas du disgracieux « cat-walk » ; les chats, amis du calme, qui ne fréquentent jamais ces lieux bruyants et frénétiques, ne sauront jamais, eux si souples et si gracieux, quelle caricature de démarche on leur attribue. Et d’ailleurs il arrive aux infortunées de s’écrouler lamentablement, ce qui n’arriverait jamais à un chat
Cette façon de lever haut en le croisant devant l’autre, un pied accablé de souliers aux talons démesurés et encore alourdi d’un énorme patin, rappelle un ridicule inventé par les élégantes vénitiennes du XVI° siècle qui devaient , pour se déplacer, s’appuyer sur le bras d’un galant, d’un père, d’un mari ou de domestiques. A défaut de tout ce monde, il leur fallait du moins, deux cannes.
On portait encore à Versailles au XVII°  ces sortes de  patins censés protéger de la boue.
Puis progressivement le patin devient talon haut. Louis XIV, qui n’était pas grand, mais aimait à dominer portait des souliers à talons rouges hauts de 10 à 12 cm. C’est à cette époque aussi qu’on a commencé à faire le pied gauche différent du pied droit.

 A partir de là, les progrès seront constants. Tandis que, sur le vieux continent  la profession demeure artisanale, en Amérique,  un cordonnier, Georges Fox , fuyant avec ses amis Quakers les persécutions religieuses a l’idée de copier les mocassins indiens qu’il fait fabriquer en quantités.
Puis en 1792, John Smith cesse de mesurer le pied et fabrique des bottes de différentes tailles, prêtes à emporter.
En 1794, Quincy et Harvey Reed,  vendeurs ambulants tout d’abord, ouvrent le I° magasin de bottes à Boston.
Enfin au XIX° siècle, pour mieux valser, on a besoin de chaussures confortables plates et galbées. L’escarpin de vernis noir inventé vers 1790, devient indispensable pour les messieurs.
A la fin du  siècle, des usines se fondent aux USA, bientôt imitées en Europe, et vers 1850, le commerce de la chaussure prend un départ fulgurant.

Depuis l’époque romaine, c’est à la main qu’on coud les semelles aux chaussures. Mais en 1858, Lyman R. Blake, invente la 1° machine à coudre les semelles. A partir de là, des machines toujours plus perfectionnées arriveront à produire des chaussures élégantes et confortables en grandes quantités.
Cependant la tradition va perdurer pour les chaussures haut de gamme .Actuellement les bottiers travaillent encore comme il y a deux cent ans : les cuirs sont coupés et cousus à la main et les modèles montés sur des formes en bois de hêtre.
Une chaussure d’homme venant de chez le bottier Berlutti aura nécessité pas moins de 250 opérations.

Au temps où les hommes allaient pieds nus la chaussure était un symbole de confort et de richesse qui a fait naître des légendes et des contes : la pantoufle de vair de Cendrillon ; les bottes de sept lieues du Petit Poucet ; celles qui confèrent son autorité au Chat Botté et aussi les maléfiques souliers rouges de Karen chez Andersen. Plus sympathiques sont les lutins qui font la fortune du cordonnier.

Méfiez-vous de vos chaussures elles sont capables des pires indiscrétions. Un soulier neuf, par exemple, qui grince quand vous marchez, révèle que vous ne l’avez pas payé.

Si la sandale, qu’on voit aux pieds de toutes les statues du pourtour de la Méditerranée, est la forme la plus ancienne de chaussure,  on a crée depuis bien d’autres types de souliers, plus ou moins couvrants, plus ou moins confortables.
Les femmes partagent désormais avec les hommes, le richelieu et le derby,  montants et lacés.
Les messieurs ne portent d’escarpins vernis que le soir et plats ; ils nous laissent les hauts talons et le sling qui est aussi un escarpin mais au talon découvert, si bien illustré par Chanel. Les ghillies préfèrent toujours le kilt mais sont sortis des frontières d’Ecosse en passant aux pieds des femmes.  Les bottes, boots, loafers, et mocassins, demeurent androgynes. Quand aux babies,  charles IX, et salomés, ils restent résolument féminins.
Mais qui a prétendu que les chaussures fantaisie étaient réservées aux femmes, alors que les hommes ne porteraient que des souliers classiques ?
Au XVII° siècle les hommes n’hésitaient pas à porter des rosettes hors de proportions, de même que les ridicules poulaines du XV° ne se voyaient que sur des pieds masculins..
Au XVIII° siècle les boucles qui ont remplacé les rosettes étaient de véritables bijoux que ne dédaignaient pas les élégants.
Plus près de nous, au pays des cow-boys, le bottier Texan Lucchese déborde d’imagination: on a pu voir chez lui 48 paires de bottes en cuir avec incrustations de reptile, figurant les symboles et le drapeau de 48 états.
Toutefois, la transformation du cordonnier en « bottier » tel que nous le connaissons n’est pas si récente.  Longtemps, les riches clientes des « grands couturiers » eurent recours à des cordonniers habiles qui travaillaient vite et pouvaient fournir une paire de chaussures dans la semaine : Ferry, rue de la Grange Batelière ou Chapelle rue de Richelieu. Ils lançaient des styles et créaient des modèles originaux pour les femmes qui s’habillaient en Haute Couture.
C’est en 1855 que Pinet, fils d’un cordonnier de province s’établit à Paris ; il invente un talon plus fin et plus gracieux que le talon traditionnel et garde sa vogue jusqu’au milieu des années 30. Il existe toujours Bld de la Madeleine, un magasin à son enseigne mais qui n’a plus grand-chose à voir avec le luxe et la botterie.
C’est à la suite de Pinet que viendront Yanturni, Perugia, Ferragamo, Roger Vivier puis Harel..
Mais ceci est une autre histoire qui peut-être mérite d’être aussi contée.

lundi 12 août 2013

C’est bon signe


Août tarit les fonts
ou emporte les ponts


LA VIERGE


Le jour de l’Assomption, le Vierge est remontée au ciel. Posée là au milieu des étoiles, elle veille sur ceux et celles qui voient le jour à la fin de l’été.
Le natif de la Vierge est un méticuleux brouillon ; né au temps où l’on engrange, il aime à ne garder que l’utile. Il trie, il classe, il range, fait des listes et des tableaux, il archive et puis dans ces classements se perd et mélange tout. Il cherche fouille et farfouille, ne retrouve pas. Il est heureux ! Il peut recommencer, car ce n’est pas l’ordre qu’il aime, mais le rangement.
La Vierge est un signe de terre et son natif est terre à terre. Il craint le vent qui l’éparpille, et la chaleur qui le craquelle ; les averses de fin de saison lui conviennent.
Les signes de feu peuvent blesser la Vierge ; elle redoute le Bélier aux incendies ravageurs, le Lion torride. Mais quand elle  s’est laissée surprendre par trop de pluies torrentielles , les douces flammes du Sagittaire savent lui laisser le temps de les absorber.
Sur elle les signes d’air ne feront que passer : ils ne comprennent rien à la terre.
La Vierge a surtout besoin d’eau ; elle vient après la canicule. Il lui faut les lacs, les fleuves et les rivières du Cancer.
Si le Scorpion peut l’entraîner dans ses marécages, tout au fond de ses puits, il est aussi pour elle souvent une source d’eau claire.
Les mers, les océans insondables du Poisson se contenteront de caresser inlassablement ses rivages.

samedi 10 août 2013

Le Paon



 Le paon est originaire de l’Inde, où il symbolise le soleil. Les dieux Indiens le chevauchent ; ce que voyant, Héra la grecque n’hésita pas à en faire un oiseau de trait pour l’atteler à son char. Pour livrée, la déesse orna sa queue des cent yeux du géant Argos qui n’en avait plus besoin après qu’Hercule lui eût tranché la tête.
A Rome où Héra se nommait Junon, il était interdit sous peine de mort d’arracher les plumes de ces oiseaux sacrés. Il en est resté aux plumes du paon une fâcheuse réputations et les vantards qui veulent s’en parer feraient bien de faire attention : on dit qu’elles apportent le mauvais œil. Certains superstitieux chrétiens qui ne veulent rien connaître des légendes antiques affirment que ces ocelles seraient l’œil du diable, et, créent de nouvelles légendes , comme celle-ci qui vient de Bohème :

Dieu créa le paon si beau que les sept péchés capitaux en furent jaloux et se plaignirent au Créateur.
Dieu leur dit : Vous avez raison ! Vous êtes encore bien trop beaux !  Désormais, vous serez noirs comme la nuit qui vous cache.
 Et Dieu, ôta aux péchés leurs couleurs, toutes leurs couleurs, pour les poser sur la queue du paon.
C’est pourquoi les sept ténébreux suivent la queue du paon pour tenter de les récupérer et depuis, .quand un homme choisit les plumes du paon comme ornement, les péchés s’attachent à ses pas et le frappent de tous les malheurs qu’ils incarnent.

La reine Marie-Antoinette éduquée au Siècle desLumières ne croyait pas à de telles fariboles et n’hésitait pas à en porter. Voyez le résultat! Sans risquer un destin aussi tragique que le sien, évitez d’en décorez  votre intérieur, vos bonnes se mettraient aussitôt à casser la vaisselle, vos sauces ne monteraient pas, votre mayonnaise tournerait et vous ne pourriez pas même tenter la crème Anglaise déjà si risquée quand tout va bien !
Les comédiens à la ville comme à la scène, évitent autant que les oeillets (oeil... mauvais oeil?) les plumes du paon.
Si leur influence est maléfique au nord et  au sud-ouest d la France, les bergers d’Auvergne ou du Rouergue,- mais les bergers ne sont-ils pas réputés quelque peu sorciers ?- en ornent leurs chapeaux,  imitant en cela les Chinois chez qui la plume de paon était  une décoration plus ou moins prestigieuse selon le nombre d’yeux que comportait la plume.
Cette queue qui se renouvelle tous les ans fait du paon un symbole d’immortalité. Elle lui sert aussi à signifier son ardeur amoureuse, mais – et ceci donne à penser !- l’importance qu’il y attache alourdit sa démarche et l’empêche de voler haut.
C’est avant l’orage, que tous les sens en émoi, le paon crie « Léon ! » et fait la roue.
Un doute cependant : sait-on si ce sont des paons femelles qui crient « Léon ! » et dans ce cas qui les mâles appellent-ils ?
P.
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Les larmes de Saint Laurent

Les larmes de Saint Laurent

C'était au III° siècle sous l'empereur Valérien. L'empereur ordonna l'arrestation du pape SixteII et Laurent qui n'était pas encore saint en versa des larmes. Larmes qui lui valurent d'être brûlé vif sur un gril et pour ce martyr d'être plus tard cannonisé.
C'était au mois d'aôut dans les trois jours, comme à la mi-septembre, et autour du 11novembre, les étoiles sont nombreuses à filer dans le ciel. On dit de ces étoiles qu'elles sont les larmes de saint Laurent et qu'elle réalisent les voeux sincères prononcés quand on les voit passer.

vendredi 9 août 2013

Us et coutumes



Eau de Saint-Laurent,
La pluie est bien à temps




Au mois d’août, les fêtes d’été battent leur plein, assorties des inévitables barbecues, car c’est un 10 août que Saint Laurent mourut rôti, comme une simple côte d’agneau, sur un gril. Les enfants nés ce jour-là, comme tous ceux nés au mois d’août seront  aimables, sensibles et nerveux ;  ils auront de plus le pouvoir de guérir les brûlures.
Les Vosgiens, que le martyre du saint émeut encore, ne font pas cuire de pain ce jour-là.
Les Franc-Comtois , pour leur part apprécient une bonne averse : cette pluie anniversaire est pour eux la meilleure de l’année.
Les Bretons en recueillent soigneusement les premières gouttes comme remède aux brûlures… tout le monde n’a pas chez soi un enfant dont c’est l’anniversaire ces jours-ci.
Si comme beaucoup,  vous craignez le dentiste, jeûnez le 9 Août ;  saint Laurent qu’on fête le lendemain vous protégera des maux de dents. 
Pour les habitants des Vosges, le rite est un peu plus compliqué : ils devront, par une nuit brumeuse, au premier quartier de la lune, attendre que le brouillard se lève et, entre 9h et  10h du soir , et aller se  baigner à la rivière.
Le 11 Août, on fête Sainte Suzanne et on ne prend aucun remède ; on évite également de se faire saigner.
Le 13, jour de Saint-Hippolyte non plus…
Ainsi va la vie…

mardi 6 août 2013

Us et coutumes

Au mois d’Août,
Le vent est fou.



On dit que les époux mariés au mois d’août sont jaloux et que leurs enfants, s’ils naissent ce même mois seront aimables, sensibles mais nerveux.
Si comme beaucoup , vous craignez le dentiste, jeûnez le 9 Aout et saint Laurent qu’on fête le lendemain vous protégera des maux de dents. Si vous habitez dans les Vosges, le rite est un peu plus compliqué : vous devrez par une nuit brumeuse, au premier quartier de la lune, attendre que le brouillard se lève et, entre 9h et  10h du soir , aller vous baigner à la rivière.

C’est un 10 août que Saint Laurent mourut comme une simple côte d’agneau, sur un gril. Les enfants nés ce jour-là, comme tous ceux nés au mois d’août seront  aimables, sensibles et nerveux ;  ils auront de plus le pouvoir de guérir les brûlures. Les Vosgiens, que le martyre du saint émeut encore, ne font pas cuire de pain ce jour-là. Les Franc-Comtois , pour leur part apprécient une bonne averse : cette pluie anniversaire est pour eux la meilleure de l’année. Les Bretons pour leur part,  en recueillent soigneusement les premières gouttes comme remède aux brûlures… tout le monde n’a pas chez soi un enfant dont c’est l’anniversaire ces jours-ci.

Le 11 Août, on fête Sainte Suzanne et on ne prend aucun remède ; on évite également de se faire saigner.
Le 13, jour de Saint-Hippolyte non plus…
Ainsi va la vie…

vendredi 2 août 2013

DEMETER alm

Si l’on veut que le raisin tienne,
Faut du chaud à la Saint-Etienne.




Déméter était blonde, et belle et douce. Elle avait pour frères les trois Maîtres du Monde. Les trois l’aimaient d’un amour bien plus que fraternel. Mais elle, avait donné son cœur à un autre,  un demi-dieu : Iasion .
C’est à des noces, celles de Cadmos et Harmonie, qu’Amour le dieu malin lança sur eux ses flèches d’or. La déesse et le héros, tremblants d’amour et de désir, ont quitté le banquet pour dans un champ voisin, s’unir  par trois fois.
Les puissants immortels virent revenir leur sœur, le chiton dégrafé,  froissé, encore parsemé de brins d’herbe et de parcelles de terre. Son chignon malmené laissait crouler sur ses épaules roses encore d’émotion, des boucles couleur de moisson ; ses yeux troublés, ses lèvres entrouvertes encore sur de récents baiser,  firent monter en Poséïdon, le roi des Océans, des vagues de désir incontrôlables. Et le voilà qui  veut s’emparer de la belle ; elle, affolée, s’enfuit et  pour mieux distancer son poursuivant, Déméter éperdue  se change en cavale,  galope, galope, jusqu’aux gras pâturages du roi Oncos ;  là,  elle se mêle aux nombreuses juments royales. Comment crut-elle, par cet artifice, tromper le dieu des mers ? Le cheval, c’est lui qui l’a créé. Le voici alors,  étalon, galopant lui aussi : il rejoint le troupeau. A ses allures relevées, il reconnaît la déesse, la rejoint, la mord à la nuque, l’accole et lui fait deux enfants : une fille dont la seule étrangeté est le secret dont est enveloppé son nom et un cheval nommé Arion, le premier d’une longue lignée de chevaux discoureurs ; ses deux pieds de droite étaient d’un homme.
En attendant, furieuse de l’outrage subi, Déméter s’en va bouder dans une grotte. La terre aux récoltes compromises est en danger. Zeus va chercher sa sœur , la calme et l’envoie se purifier dans les eaux du Ladon. Mais, serait-ce là un nouveau tour de Cupidon ? Le voilà lui aussi embrasé de désir. Déméter lui résiste, elle aime trop Iasion ; aussi  le roi des dieux, jaloux foudroie son rival et changé en taureau prend sa sœur pour amante. De cette union sauvage, naîtra Coré, la fille très aimée de la déesse.
Coré grandit heureuse, partageant les jeux des innombrables enfants de Zeus. Au sortir de l’enfance, son destin l’attendait.
Seul des trois frères, Hadès n’avait pas aimé Déméter ; il attendait…
Un jour d’été, Coré et ses compagnes cueillaient des fleurs, des violettes dit-on. La porte des Enfers s’ouvrait dans les parages,  et le maître des lieux assis sur un rocher tardait à regagner sa demeure souterraine. Rieuse et peu vêtue, couronnée de fleurs,  ses blonds cheveux flottant au vent, Hadès crut voir sa sœur. Comme elle se baissait pour ajouter encore des fleurs à sa guirlande ses rondeurs tendues vers le ciel firent bouillonner les sens du ténébreux immortel. Quand la belle se relève,  il reconnaît sa nièce. Son ardeur redouble, d’un seul bond il se jette sur la jeune fille qui hurle, affolée, il s’en saisit et l’entraîne avec lui au plus profond de son royaume.
Déméter a entendu le cri de détresse ; elle a reconnu la voix de son enfant ; elle accourt, mais trop tard, les compagnes de Coré ont fui. Seuls quelques fleurs des champs se balancent encore sous la brise du soir.
Folle de douleur, Déméter se met en quête. Dix jours,  dix nuits,  sans dormir, sans prendre aucune nourriture, négligeant son apparence, elle va chercher sa fille et  parcourir ainsi l’univers une torche dans chaque main, sans jamais retrouver sa trace.
Une nuit sur sa route, elle rencontre Hécate.  Elle aussi, la bienveillante a entendu le cri de détresse de Coré, mais n’en a pas vu la cause. Seul Hélios à qui rien n’échappe suggère-t-elle pourrait le révéler. Hélios se fait prier, mais ému de ce chagrin maternel, il cède et révèle le nom du ravisseur.  Déméter est outrée : son troisième frère est l’auteur du forfait ! Elle se change alors en vieille femme,  fait serment de ne pas remonter sur l’Olympe et d’oublier ses pouvoirs de déesse, tant que sa fille ne lui sera pas rendue.
Et la voilà qui sans plus s’occuper des moissons, vagabonde sur la terre, observant les travaux et les cités des hommes.
 Elle arrive ainsi  près d’Eleusis, à la cour du roi Celeos.  Là, fatiguée, elle se laisse tomber sur une pierre, une pierre qui lui va bien : on la nomme la « Pierre sans Joie ». Les filles du roi, des vieilles femmes, des servantes vont et viennent, la questionnent : elle raconte qu’enlevée par des pirates crétois, ils l’ont abandonnée là ; elle cherche un asile et veut bien être servante ou nourrice.
La reine Métanire venait d’accoucher d’un fils ; elle engage la réfugiée  pour s’occuper du petit Démophon. Triste, les yeux toujours baissés,  on ne la voit ni manger ni boire, jamais elle ne prend de repos. Elle s’occupe de son nourrisson d’une manière peu orthodoxe : pour remercier  le roi et la reine de leur accueil, elle fera de lui un immortel, et pour cela, au lieu de le nourrir de lait  comme les autres bébés, elle souffle sur lui et lui oint le corps d’ambroisie. La nuit, pour consumer ce qu’il a de mortel, elle le passe à travers le feu. Le roi et la reine sont surpris de voir leur enfant grandir à vue d’œil en force et en beauté et dépassser bientôt les autres enfants. Métanire veut savoir le pourquoi de cette croissance miraculeuse et une nuit, va observer en cachette ce qui se passe dans la chambre de son fils.
La reine épouvantée, voit cette étrange nourrice fluorescente, dont la tête touche le plafond, présenter son fils aux flammes ;  elle hurle et Déméter, surprise,  lâche l’enfant dans le brasier. Elle le rattrape au vol et le jette dans le bras de sa mère en lui disant outrée, qu’en  raison de son manque de confiance son fils au lieu d’être immortel, vieillira et mourra.
Puis elle se montre dans toute sa gloire,  demande qu’on lui érige un temple et s’en va.
 Elle aura eu le temps d’enseigner à Triptolème, l’autre fils de Céléos, la culture du blé, et les labours avec des taureaux attelés à la charrue. Elle a fait avec lui les premières semailles. Elle lui offre aussi un char ailé attelé de dragons, avec lequel il devra parcourir le monde pour transmettre aux hommes les enseignements de la déesse.
Céléos visite toute la Gèce. Il apprend à Aucos roi d’Arcadie à fabriquer le pain. Jaloux, Lyncos, roi des Scythes essaye de le tuer ; Déméter qui n’abandonne pas son protégé, le change en lynx. Carnabon, roi des Gètes essaye aussi d’avoir sa peau, en vain.  Puis il s’en retourne à Eleusis où son père Céléos qui craint pour son pouvoir, veut l’assassiner. Déméter veille et l’en empêche.  Cependant Coré reste introuvable aussi Déméter  reprend-elle sa quête ; s’arrête chez Pélargos à Argos ; donne l’olivier à Phylatos en Attique. Le fils du roi  Misme, Ascalabos se moque d’elle , elle le change en lézard. Puis, lassée, désespérée, elle va s’enfermer dans son temple d’Eleusis et refuse d’assumer son rôle dans les cultures.  La famine menace.
Car pendant ce temps, privée des soins de la déesse, la terre reste stérile ; l’humanité va périr de famine. Zeus qui voit tout  lui envoie sa messagère, Iris, puis tous les dieux : en vain. Elle est en grève et le restera jusqu’à ce qu’on lui rende sa fille. Zeus convoque  Hermès  t lui donne pour mission d’obtenir de son frère qu’il rende Coré à sa mère. Hadès accepte… trop facilement ! C’est qu’il a fait manger à son épouse qui se nomme désormais Perséphone un grain de grenade, le fruit des morts et ce grain  la lie à lui pour toujours.
Hélios à qui rien n’échappe sait cela ; il dit à Déméter où se trouve sa fille et pourquoi elle ne peut revenir. Déméter pleure de plus belle et Rhéa , sa mère , la prend en pitié. Elle réunit se enfants. La discussion est âpre ; Zeus enfin rend son jugement : afin que nul ne soit lésé, y compris celle qui est l’enjeu du litige et qui,  finalement,  aime son ténébreux époux : Perséphone  remontera sur terre au printemps et retournera vers Hadès au moment des semailles.
Démeter , mal satisfaite satisfaite, ne parvient pas à  retrouver le rire,  ce rire bienfaisant qui rendrait la nature à la vie
Iambé, fille de Pan et d’Echo , paillarde comme son père,tente de distraire la déesse affligée et lui chantant des chansons grivoises, Déméter sourit enfin et Iambe offre pour finir de la récoforter et rompre son jeune interminable,  le cyceon, un breuvage fait d’eau , d’orge et de menthe. Déméter repousse  la coupe et reprend sa triste figure. Les dieux sont désolés : la terre qu’ils aiment , la terre qu’ils ont peuplé de ces humains imparfaits qui les amusent tant, la terre va se craqueler, hommes, plantes et animaux vont disparaître. Et eux aussi , car sans la création, sur quoi vont-ils régner ? Quelle sera leur raison d’être ?
Iambé avait pour nourrice Baubô ; en ces temps où le monde était encore à peupler, dieux, hommes et animaux s’unissaient joyeusement sans grand souci de génétique (encore à inventer) ; il arrivait souvent qu’ils engendrassent d’étranges créatures, pas toujours malfaisantes. Qui étaient les parents de Baubô ? Peu importe…L’étrange et laide créature, n’avait ni cou ni tête, ses yeux malins s’ouvraient au bout de ses tétons et pour mieux inspirer le rire, comme elle n’avait pas de bouche, elle usait pour parler de l’orifice qu’on doit généralement garder silencieux en public.
C’est ainsi que devant tout l’Olympe consterné, elle entonne un hymne de sa façon. Les dieux rient, de ce rire contagieux que chantait Homère. Si contagieux que la triste déesse rit à son tour, rit  à faire trembler les airs, à faire tomber la pluie, à  faire germer les graines,
 La terre alors se couvre de fleurs, de feuilles, la vigne pousse,  le blé mûrit… Baubô a sauvé les hommes..

jeudi 1 août 2013

US ET COUTUMES


Us et coutumes

Quiconque en août dormira
Sur le midi s’en repentira.

Les Alsaciens en sont certains, Lucifer chuta le premier jour du mois d’août. Pour cette raison on ne doit jamais saigner un malade le premier août. Et plus sérieux  encore, que les femmes enceintes se gardent d’accoucher ce même jour car leurs enfants auraient  toutes les chances d’être malpolis ! 
 Les habitants de l’ancienne Egypte qui savaient tout, craignaient à cette date des infortunes diverses et s’abstenaient de partir en voyage ; ce qui leur était bien facile puisque août ne commença d’exister qu’à partir du moment où l’empereur Auguste lui donna son nom. Tout s’explique !
Cet inquiétant premier août correspond aussi  au temps des célébrations de Lougos, dieu celtique de son état. Les Bretons qui sont gens pieux et bons chrétiens organisent à cette occasion de nombreux pardons et redoutent sur les processions une pluie qui les priverait de châtaignes à l’automne.
Vosgiens, l’œil rivé sur votre ligne bleue, observez les brouillards du 5 août : d’eux dépend la régulation de la neige. S’ils se montrent le matin, elle tombera en début d’hiver ; si on les voit à midi, les premiers flocons tomberont à la mi-janvier ; et les brouillards du soir donneront une neige tardive. Mais si du lever au coucher du soleil,  vous marchez sans vue dans la brume, la neige tombera sans relâche de décembre à mars.
Un 6 août, le Christ fut transfiguré, aussi depuis vers minuit , arbres et plantes s’inclinent jusqu’à terre, le ciel s’entr’ouvre et tous les vœux sont exaucés. Pour avoir la chance d’admirer ce spectacle impressionnant, il faut n’avoir jamais péché.
Enfin, c’est la force du vent du six août qui en Touraine et en Anjou décide des prix des récoltes ; si le vent est fort , les prix montent, si le vent est faible, ils baissent. Belle leçon d’économie !

Les Chouchous