Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

mercredi 31 juillet 2013

Le partriole

Chaleur de Saint-Germain
Met à tous le pain dans la main.



Le septièm’ mois de l’année
Que donnerais-je à ma mie ?
Sept chiens courants,
Six lièvr’ aux champs,
Cinq lapins grattant la terre,
Quatre canards volant en l’air,
Trois rats des bois,
Deux tourterelles,
Un partriole
Qui va, qui vient, qui vole,
Un partriole
Qui vole dans ce bois.




lundi 22 juillet 2013

Wichikapache

Il y avait une fois deux caribous-cerfs
qui luttaient avec leurs bois
Je marchais dehors
et je les entendis se heurter
l'un contre l'autre.
"A propos de quoi vous battez-vous?" demandai-je,
"Ca m'intéresse."
Tous deux s'arrêtèrent
et tournèrent leurs bois dans ma direction!
Je repérai un arbre où grimper
bien vite.
De là-haut je fis le voeu que leurs bois
s'accrochent l'un à l'autre!
"Je crois qu'on est bloqué " dit l'un.
La poussière volait encore
tout autour
de leur combat
et entrait dans leurs gueules.
"Bon, j'ai soif
je vais aller au lac de la feuille de nénuphar
pour boire.
C'est mon endroit préféré."
Et le premier se mit en route
pour le lac de la feuille de nénuphar.
"Attends!" dit l'autre caribou,
"Moi je veux aller au lac
où il y a souvent des pommes de pins
qui flottent!
L'eau y est douce et bonne."
Alors le second caribou se dirigea vers le lac de la pomme de pin.
Et chacun d'essayer
de traîner l'autre
dans la direction opposée!
Ils ne s'en sortaient pas.
Ils faisaient à nouveau une jolie tempête de poussière
tourbillonnante.
"Cette poussière
Nous donne encore plu soif!" dit l'un.
Il était temps que je les aide
mais pas complètement.
Alors je fis le voeu que chacun de leurs lacs préférés
se rapproche d'eux.
Ces caribous se retrouvèrent sur un petit morceau de terre sèche.
entre deux lacs!
Sans compter qu'ils avaient de plus en plus soif
de se trouver si proches de l'eau à présent.
Alors j'apparus en face d'eux.
"Bon d'accord, je te dirai
à propos de quoi nous nous battions
si tu fais le voeu
pour nous sortir de cette pagaille!" me dit le premier
caribou.
J'acceptai.
Voilà:
"Nous nous battions pour savoir quel lac
est le meilleur pour y boire. C'est pour ça."
Je ne le crus pas
mais j'appréciai
son esprit rapide.
"Parfois c'est le lac
le plus proche"
dis-je.
Puis je fis le voeu
 pour séparer leurs bois.
Quand je m'en allai, ils buvaient tous les deux.

Howard A. NORMAN - L'os à voeux


mardi 16 juillet 2013

La chatte, hier…





Elle lui a dit : offre moi la lune…
La lune pour elle, c’est la porte ouverte, le jardin la nuit….
Elle lui a dit : offre moi la porte ouverte.. ;
Elle a dit : non !
Elle lui a dit : offre moi le jardin…
Elle a dit : non !
Elle lui a dit : offre-moi la nuit…
Elle a dit non !
Car la vie pour elle, c’est la savoir près d’elle,
Au coin du feu, sur le coussin
Alors elle a dit : offre-moi ta liberté…
Elle a dit : oui !


Et puis une nuit, longtemps après... elle est partie, douce et légère... le temps était venu de nous séparer mais le temps de l'aimer, lui, ne passera jamais...Elle s'appelait Jasmine

lundi 15 juillet 2013

F.I.N.

Le Professeur Jones potassait la théorie du temps depuis plusieurs années déjà.
- J'ai trouvé l'équation-clé, dit-il un jour à sa fille. Le temps est un champ. Cette machine que j'ai construite peut agir sur ce champ, et même en inverser le sens.
Et, tout en appuyant sur un bouton il dit :" Ceci devrait faire partir le temps à rebours à temps le repartir faire devrait ceci, dit-il bouton un sur appuyant en tout, et.
-Sens le inverser en même et, champ ce sur agir peut construite j'ai que machine cette. Champ un est temps le. Fille sa à jour un dit-il, l'équation trouvé j'ai.
Déjà années plusieurs depuis temps du théorie la potassait Jones Professeur le.

Fredric BROWN -  Fantômes et Farfafouilles-


jeudi 11 juillet 2013

Les Sages Dames


Celle qui veut se vouer aux Sages Dames, celle à qui "la pie pince l'oreille", qui songe aux amours enchantées, à se marier à un chevalier-Fé, qui désire être enfaytée et s'unir à "l'un des Pays Sans Âge", doit se frotter les mains de feuilles de joubarbe - dite herbe d'oubli-, se vêtir de blanc lin et, conronnée de blanches marguerites, l'attendre " couchée comme une belle dormante" sous les branches d'une frêne.

Pierre DUBOIS - Elficologue


André Verchuren & Son Orchestre - Les Fiancés d'Auvergne - 1960

mercredi 10 juillet 2013

Bernart de Ventadorn: Ben m'an perdut

Ulysse et Calypso posé sur 2021 alm



On rencontrait en ce temps-là, de moins en moins de monstres.
Au fond des forêts, surgissait parfois d’un buisson, quelque faune ; dans les montagnes de Thrace galopaient les derniers centaures et dans une île proche, on avait vu des cyclopes. Mais plus de géants à cent bras, plus de chiens à plusieurs têtes, ni harpies, ni dragons, ni gorgones. Cependant les dieux permettaient encore aux immortels, de faire avec les hommes un bout de chemin.
Calypso avait reçu pour royaume, une île de Méditerranée : Ogygie, l’île de l’oubli, le nombril de la mer. Elle y vivait dans une grotte recouverte de vigne ; quatre fontaines arrosaient un jardin où poussaient violettes, iris et ombelles : angélique et persil et fenouil et ciguë. Plantes belles et utiles, parfois dangereuses, dont la magicienne et ses nymphes  fabriquaient des onguents, des potions, des remèdes ; tamaris, orangers, citronniers, amandiers, figuiers de barbarie ombrageaient la prairie et nous donnaient leurs fruits. Plus loin, masquant la mer et les falaises, aulnes, cyprès et peupliers noirs limitaient l’horizon.
Une nuit, la tempête a fait rage ; le vent tordait les oliviers, des vagues géantes fracassaient les falaises. Au matin, le calme revenu avec le soleil ;Calypso est sortie accompagnée de ses suivantes. Sur la grève et les rochers, la mer avait rejeté les débris d’un navire et des corps disloqués. Elle leur a fait donner une sépulture ; l’un deux respirait encore. Elles l’ont porté jusqu’à la grotte…..

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Neptune une fois encore a brisé mon navire, noyé mes compagnons. Moi-même sur cette grève, comment vais-je survivre ? Je suis si fatigué….
Je voudrais tant revoir Ithaque et Pénélope et mon fils Télémaque… Mais je n’ai plus de forces… Il faut mourir ici, Neptune m’a vaincu….
Je fais un rêve étrange…. On dirait une grotte… La couche où je repose est garnie de fourrures… Un foyer, là, tout près, chauffe, éclaire et embaume ; on fait brûler des herbes et du cèdre et du thym… Des jeunes filles autour chantent tout en filant et là-bas, la plus belle tisse à gestes gracieux, une navette d’or dans sa main aux doigts fins. On dirait Pénélope ou bien encore Circé… je n’ose ouvrir les yeux… si je remue je crains de faire cesser le rêve…

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« Madame… il a bougé ! Le naufragé s’éveille ! »
Calypso et ses nymphes approchent de la couche ; les paupières d’Ulysse tressaillent, sa poitrine se soulève ; il respire.
Le cœur de Calypso s’agite et ses pensées la troublent…. Des naufragés, pourtant, elle en a vu beaucoup. Les abords de son île sont souvent dangereux pour les navigateurs. Chaque fois qu’elle le peut, sans se faire voir, elle les aide à reprendre la mer. Calypso est bonne ; elle pourrait faire de même avec celui-ci ; il n’est pas encore tout à fait conscient, mais il a repris des forces. Elle a encore le temps de disparaître, de masquer sa demeure. Les vents ses amis, pousseront sur la plage les débris du navire, il construira un radeau et reprendra la mer.
Calypso contemple l’homme qui s’éveille mais ne disparaît pas ; bientôt il est trop tard.
Ulysse ouvre les yeux : ce n’était pas un rêve. La femme près de lui, ce n’est pas Pénélope ; elle est beaucoup plus grande. Elle marche vers lui : elle n’est pas mortelle :
-« Bienvenue, étranger ! »

Les yeux au fond des yeux, ils se sont regardés. Calypso aime Ulysse ; il va tout oublier : Ithaque et Pénélope, le jeune Télémaque et les colères des dieux.
Sept ans ils vont s’aimer…
Sur la verte Ogygie, nul dieu ne vient jamais ; aucun navigateur ne peut voir ses rivages : c’est l’île de l’oubli. Athéna seule, à qui rien n’échappe, sait où trouver Ulysse.

Ithaque n’a plus de roi et nombreux sont les princes qui convoitent l’épouse et les biens d’Ulysse. Voilà plus de dix ans que la guerre est finie ; tous les rois de la Grèce sont revenus chez eux. Pénélope reste seule, Télémaque est bien jeune. Les prétendants avides pressent la reine de choisir l’un d’entre eux. Athéna va l’aider, Athéna la fileuse inspire à Pénélope une supercherie. Elle montre aux prétendants une tapisserie : si Ulysse n’est pas de retour quand le dernier point sera posé à son ouvrage, alors elle choisira un autre époux. Chaque jour, la reine tisse sans relâche, mais au cœur de la nuit, elle défait son ouvrage. Les prétendants surveillent Pénélope qui ne peut pas tout défaire. Lentement, très lentement, la tapisserie avance ; si lentement que les prétendants s’impatientent. Pénélope craint d’être découverte.
Athéna voyant Pénélope harcelée, va trouver Jupiter : Calypso doit libérer Ulysse. Athéna est sage ; le roi des dieux l’écoute et c’est son messager, le diligent Hermès qui va porter son ordre.  Ogygie est bien loin et pour aller plus vite, c’est comme un goéland qu’il va fendre les airs.

Sur la verte Ogygie, rêvant près du rivage, Ulysse est pris de nostalgie. Il contemple la mer et songe à sa patrie ; la mémoire lui revient.
Il aime Calypso, mais il lui faut partir… il songe à son enfant ; son épouse lui manque… Ithaque et Pénélope…. le jeune Télémaque, un enfant au berceau, est depuis tout ce temps devenu presque un homme. Il veut rentrer chez lui.
Mais Calypso refuse ; elle aussi a deux fils qui ont besoin d’un père. Et Ulysse argumente :il est mortel, d’une manière ou d’une autre, un jour elle va le perdre.
-«  Demeure à Ogygie et tu vivras toujours, offre la magicienne.»
La vie dans l’île est douce et Calypso aimante. Retourner sur la mer, affronter Poséidon, Ulysse hésiterait si tombant des nuages un grand oiseau nacré ne venait se poser aux abords de la grotte. Un oiseau qui grandit, se dépouille de ses plumes, il reconnaît Hermès.
-« Calypso ! Calypso ! que lui promets-tu là ? N’écoute pas, Ulysse ! Si tu restes en cette île, tu seras oublié des hommes et du monde ; si tu rentres à Ithaque, certes un jour tu mourras, mais ton nom et tes exploits seront chantés par les poètes pendant des siècles et des siècles. Athéna te protèges et c’est sur sa demande que le grand Zeus m’envoie. Fais ton choix voyageur : l’oubli chez Calypso, ou la gloire en Ithaque. »
Ulysse est un sage ; il a choisi la vie, la vie d’un mortel qui vaut mieux que l’oubli. Calypso est en pleurs. Elle sait les charmes qui pourraient garder près d’elle l’aventurier qu’elle aime, mais quand Zeus a parlé, il faut lui obéir.
Et c’est inconsolable, qu’elle fournit à Ulysse le bois nécessaire à la construction d'un radeau et des vivres. Il leur reste cinq jours ; cinq jours encore ils vont s’aimer, se dire adieu et puis Eole envoie un vent d'est favorable. Il est temps d’embarquer, d’aller revoir Ithaque…

lundi 8 juillet 2013

Raison??


 

Au nom de quelle raison étroitement cartésienne faudrait-il nier la présence autour de nous d'entités intermédiaires assurant le relais entre l'homme, la nature et le divin?

Edouard BRASEY

dimanche 7 juillet 2013

LES NOMBRES : le 7


A la Madeleine, la noix est pleine
A Saint Laurent (10 août) on fouille dedans



Il existe dans les contes sept types de personnages au moyen desquels vous pouvez faire de votre vie un conte:
1- Le méchant qui est souvent un monstre, un dragon, un ogre, une sorcière ou votre belle-mère.
2- Le protecteur, fée , magicien ou votre parapluie.
3- L'auxiliaire: un lutin ou un animal qui sert d'intermédiaire entre le protecteur et le héros qui pourrait être votre chat si ce dernier ne vous faisait parfois penser au monstre.
4- Celui ou celle pour qui le héros doit partir en quête: c'est une princesse, un roi, une reine ou encore un des parents du héros ou même celui de vos proches dont c'est bientôt l'anniversaire.
5- Celui qui ordonne la quête: un roi ou une reine la plupart du temps. (là, pas de doute, vous avez reconnu votre boss!)
6- Le héros: c'est vous!
7- Le traître, personnage intermédiaire entre le méchant et le héros... inutile de préciser, ils sont en nombre au cours de votre quête.

Pourquoi 7: trêve de plaisanteries, regardons-le d'un peu plus près , ce nombre!
Barbe-Bleue a sept femmes, le Petit Tailleur en "tue sept d'un coup", les dragons ont souvent sept têtes, Poucet et le Chat Botté possèdent des bottes qui parcourent sept lieues en une seule enjambée.
Dans toute l'Europe, il existe superstitions et traditions concernant le septième enfant d'une famille, lequel est supposé avoir certains pouvoirs ou particularités tels que don de voyance ou talent de guérisseur: voici le Petit Poucet qui cause la mort des sept filles de l'ogre . Il pourrait bien symboliser la fin des civilisations matriarcales: Poucet prend les couronnes d'or des filles pour les poser sur la tête de ses frères et c'est l'ogre qui tue ses propres filles: le règne des garçons peut commencer.
Un sujet de réflexion: dans les contes, principalement lorsque l'influence du christianisme se fait sentir, l'ogre et le diable ont la même fonction. Dans certaines versions, le diable s'est substitué à l'ogre. Aussi dans le Petit Poucet, il faudrait prendre le meurtre des filles, donc du matriarcat comme une oeuvre néfaste.... ce qu'on ne peut que constater.
Le nombre sept renvoie à la division lunaire en quatre fois sept jours et aux sept planètes de l'astrologie traditionnelle qui correspondent aux sept jours de la semaine: Soleil/dimanche, Lune/lundi, Mars/mardi, Mercure/mercredi, Jupiter/jeudi, Vénus/vendredi, Saturne/samedi.
Dans le temps de la naissance du conte, Uranus, Neptune et Pluton étaient ignorées.

Entre autres significations du nombre sept, mentionnons encore la Kundalini des Yogis, énergie cosmique qui passe à travers sept shakras: six corporels, plus le "lotus aux mille pétales".

Et aussi, les sept couleurs de l'arc-en-ciel, les sept pêchés capitaux et... n'oublions pas de tourner sept fois la langue dans notre bouche avant d'affirmer que tout ceci est véridique.

Le Carnaval des Animaux.wmv

samedi 6 juillet 2013

La Vie

Toute créature vivante, toute planète tire sa vie du soleil. Si le soleil n'était pas, ce serait la nuit et rien ne pousserait- la terre serait sans vie. Mais le soleil a besoin de l'aide de la terre. Si le soleil agissait seul sur les animaux et les plantes, la chaleur serait telle qu'ils mourraient. Mais les nuages apportent la pluie, et l'action conjuguée du soleil et de la terre fournit l'humidité nécessaire à la vie. Les racines d'une plante s'enfoncent et plue elles s'enterrent, plus elles trouvent d'humidité. Ceci est en accord avec les lois de la nature et montre bien la sagesse de Wakan Tanka. Les plantes sont envoyées par Wakan Tanka et sortent de la terre à son commandement; la partie qui recevra le soleil et la pluie apparaît au-dessus du sol et les racines plongent pour trouver l'humidité qui les attend. Les plantes et les animaux sont instruits par Wakan Tanka sur ce qu'ils ont à faire. Wakan Tanka apprend aux oiseaux à faire leurs nids, pourtant les nids de tous les oiseaux ne se ressemblent pas. Wakan Tanka leur donne seulement le contour. Certains font mieux leurs nids que d'autres. De même certains animaux se satisfont de demeures grossières alors que d'autres rendent confortable l'endroit dans lequel ils vivent. Certains animaux prennent un meilleur soin de leurs petits que d'autres. La forêt est le séjour de beaucoup d'oiseaux et d'autres animaux, l'eau est le séjour des poissons et des reptiles. A l'intérieur d'une même espèce, les oiseaux ne sont pas tous semblables et il en est ainsi avec les aniamux et avec les êtres humains. La raison pour laquelle Wakan Tanka ne fait pas deux oiseaux, deux animaux ou deux êtres humains absolument pareils est qu'il les a tous placés ici pour ne dépendre de personne et se suffire à eux-mêmes. Certains animaux sont faits pour vivre sous terre. Wakan Tanka a placé les pierres et les minerais dans le sol; certaines pierres sont plus exposées que d'autres. Quand un homme-médecine dit qu'il parle aux pierres sacrées, c'est parce que de toutes les substances du sol, elles sont celles qui apparaissent le plus souvent dans les rêves et qui peuvent communiquer avec les hommes.
Depuis l'enfance, j'ai observé les feuilles, les arbres et l'herbe, et je n'en ai jamais vu deux absolument pareils. Il speuvent se ressembler, mais en les examinant j'ai trouvé qu'ils différaient sensiblement. Les plantes appartiennent à des familles différentes... Il en est de même pour les animaux...Il en est de même pour les êtres humains, ayant chacun la place qui leur convient le mieux. Les graines des plantes sont portées par le vent jusqu'à ce qu'elles atteignent l'endroit où elles pousseront le mieux, où l'action du soleil et la présence d'humidité leur seront le plus favorables. Elles prennent racine et grandissent. Toute créature vivante, toute plante est un bienfait. Certains animaux affirment leur raison d'être par des actes précis. Les corbeaux, les buses et les mouches se ressemblent en quelque sorte par leur utilité et même les serpents ont une raison d'être. Au commencement, les animaux ont probablement erré sur de très vastes contrées avant de trouver l'endroit convenable. Un animal dépend beaucoup des conditions naturelles qui l'entourent. S'il y avait encore des bisons aujourd'hui, ils seraient différents des bisons d'autrefois parce que les conditions naturelles ont changé. Ils ne trouveraient plus la même nourriture, non plus que le même milieu. Nous voyons le changement dans nos poneys. Jadis, ils supportaient les rudes épreuves et marchaient longtemps sans boire. Ils mangeaient une nourriture simple et buvaient de l'eau pure. Nos chevaux doivent maintenant être nourris d'un mélange. Ils ont moins d'endurance et réclament des soins constants. Il en est de même avec les Indiens; ils sont moins libres et s'offrent en proies faciles à la maladie. Autrefois, ils étaient robustes et en bonne santé; ils buvaient de l'eau pure et mangeaient la chair du bison qu'ils trouvaient partout en ce temps-là - on le parque aujourd'hui comme du bétail. L'eau de la rivière Missouri n'est plus pure comme jadis et nombreuses sont les criques où nous ne pouvons plus boire.
Les désirs d'un homme doivent tendre vers l'authentique,non vers l'artificiel. Jadis on ne fabriquait pas les couleurs en mélangeant des terres. Il n'existait que trois couleurs tirées de la terre: le rouge, le blanc et le noir. On ne les trouvait que dans certains endroits. Lorsqu'ils désiraient d'autres couleurs, les Indiens y mêlaient des sèves de plantes, mais ils constatèrent que ces couleurs mélangées se fanaient et l'onpouvait toujours reconnaître un rouge véritable- le rouge fait d'argile brûlée.

OKUTE , sioux Téton

'Dance of the Hours' - Stokowski conducts

vendredi 5 juillet 2013

ZEUS alm





Jupiter règne sur juillet, comme il régnait sur l’Olympe du temps que les Grecs le nommaient Zeus. Un pouvoir acquis non sans peines.
Les dieux qui sont immortels, répugnent à envisager la fin de leur règne. L’idée qu’un de leurs enfants puisse les supplanter peut les conduire à des extrémités regrettables. Une des plus courantes étant de dévorer cette irritante progéniture. Cronos, qui ne pouvait avoir oublié de quelle violence, de quelle sauvagerie il avait du user pour contraindre son père Ouranos à lui céder le pouvoir, fut averti par un oracle, que son tour allait venir d’être évincé par le plus jeune de ses fils. Pour mettre toutes les chances de son côté, il résolut d’avaler chaque descendant qui lui viendrait.
Rhéa la mère, qui avait vu cinq fois ses enfants engloutis par son vorace époux, s’en fût cacher ses sixièmes couches dans une grotte du Mont Ida. Puis, laissant le nouveau-né à la garde de la nymphe Amalthée, emmaillota une pierre dans des langes et la plaça dans le berceau que surveillait Cronos. Brutal, vorace, il avala et digéra le tout sans ressentir la moindre lourdeur d’estomac.
Nourri de miel et du lait d’Amalthée, Zeus grandit en force et en santé. Sa turbulente joie de vivre produisait de curieux effets sur sa nourrice qui lassée, prenait parfois l’apparence d’une chèvre. C’est pourquoi on dit depuis d’une enfant particulièrement dynamique qu’il « rend chèvre » ses parents.
Parvenu à l’âge adulte, Zeus pour donner raison à l’oracle entreprit de détrôner son père. Mais que pouvait-il, seul contre le puissant Cronos et ses formidables alliés, les Titans ses frères ? Zeus avait également des frères et des sœurs que Cronos gardait prisonniers au fond de ses entrailles. Il fallait les en faire sortir.
Métis fille d’Océan, savait une drogue propre à faire rendre au père indigne les enfants qu’il avait avalés. Il entreprit de la séduire. D’abord réticente, Métis usa de subterfuges pour lui échapper ; elle se cacha sous diverses apparences, mais ne put longtemps résister au futur maître de l’Olympe à qui toutes finiraient un jour par céder. Lui pour sa part, retint l’idée des métamorphoses qui lui seront bien utiles par la suite.
Ses frères et sœurs enfin rendus au jour, Zeus fit alliance avec eux et toute la fratrie entreprit de se venger de leur infâme géniteur.
La guerre dura dix ans ; Cronos et ses Titans semblaient invincibles. Cependant, du temps où lui-même luttait pour prendre le pouvoir, il avait envoyé au fond du Tartare les alliés d’Ouranos, les trois Hécatonchires, des géants dotés chacun de cent bras et cinquante têtes ; il y avait aussi relégué trois habiles et puissants cyclopes, ces monstres gigantesques à l’œil unique. L’oracle consulté avertit Zeus que sa victoire était au prix de la délivrance des six monstres. Poseidon et Hadès ses frères, appelés en renfort, les trois dieux parviennent à les libérer. Les Cyclopes reconnaissants offrent à Hadès une casque qui rend invisible celui qui le porte ; à Poseidon le trident avec lequel il ébranlera la terre et les mers et gardent pour Zeus le tonnerre et la foudre. Trois dieux, six monstres et des armes magiques font que se réalise la prédiction de l’oracle : Cronos est vaincu. Il restait aux trois frères à se partager le pouvoir. Afin que nulle discorde ne vienne troubler leur amitié, ils laissèrent le sort décider pour eux. Poséidon gagna la mer et les eaux, Hadès le monde souterrain. Zeus avec le ciel, reçut la souveraineté sur tout l’univers.
La paix n’était pas établie pour autant. Les Titans, à leur tour relégués dans le Tartare, s’allient à des êtres gigantesques, barbus, chevelus, hirsutes ; des corps de serpents leur servent de jambes ; ils sont invincibles mais pas immortels : ce sont les Géants. La lutte effroyable reprend jusqu’à ce que les Olympiens tant par force que par ruse, arrachent la victoire.
C’est alors que surgit, plus grand que les montagnes, entouré de vipères des pieds à la ceinture, ses yeux lançant des flammes, cent têtes de dragons à la place des doigts, le monstre ailé Typhon.
Bravement Zeus fait face au monstre, mais il est seul et Typhon parvient à lui sectionner les tendons des bras et des jambes et le jette plus faible qu’un chevreuil blessé sur ses vastes épaules. Il l’emporte dans une grotte où il l’enferme. Mais Hermès le rusé découvre sa prison et aidé de Pan, parvient à le délivrer, à soigner ses blessures et lui rendre sa force.
Définitivement victorieux, Zeus peut désormais régner en paix et épouser Métis.
Mais à peine est-elle enceinte que l’oracle annonce la malédiction traditionnelle : l’enfant que porte Métis est une fille dont le destin est de détrôner son père. Zeus alors à recours aux méthodes qui sont de tradition dans sa famille. Et il avale aussi la mère. Mais le bébé pousse et donne en grandissant une insupportable migraine à son géniteur.
Prométhée, le fils d’un Titan, s’arme d’une hache et sans hésiter, puisque Zeus est immortel, lui fend le crâne. Il en sort, armée et casquée, la vierge et sage Athéna.
Laissant Métis où elle est, il épouse alors Thémis qui enfante les Saisons, puis les Moires qui filent nos destinées.
Une épouse ne peut suffire au Roi des Dieux ; il s’unit à une autre Titanide : Dioné. Puis à Eurynomé, fille d’Océan qui lui donne les Grâces. Car l’Olympe et le monde sont à peupler et Zeus soucieux de la santé de ses femmes, se doit de répartir la tâche sur plusieurs. Mnémosyne enfante les Muses, Léto donne le jour à Artémis et Apollon, puis c’est l’Union Sacrée, celle qui lie pour toujours Zeus à sa sœur Héra. Ils auront trois enfants : Hébé, Ilithye et Arès. Puis, non sans avoir fait au passage une fille, Perséphone, à son autre sœur Déméter, Zeus continuera à séduire nymphes déesses et mortelles .En dépit de la jalousie et des colères d’Héra, il aura à cœur de doter toutes les régions helléniques de héros qui feront leur gloire.
En souvenir des métamorphoses de sa première épouse et pour échapper à la surveillance de la dernière, Zeus séduira toutes celles qu’il désire sous les plus diverses apparences :
Une pluie d’or pour Danaé, un cygne pour Léda, un taureau pour Europe, et jusqu’aux traits de son époux pour la fidèle Alcmène.
Les amours de Zeus sont sans nombre et chacune d’elle peut faire l’objet d’un conte tant le Dieu des Dieux s’est fait un devoir  de peupler la part d’Univers que le sort lui avait confiée.

jeudi 4 juillet 2013

Le Lion





A la mi-juillet, les moissons sont bien avancées et Juillet devient Thermidor, dont le 9° jour vit la fin de la Terreur et fut fatal à Robespierre. Ce nom vient de l’habitude qu’avaient les anciens d’aller aux thermes pour se rafraîchir en cette période chaude de l’année.
C’est le temps où dans le ciel, le Lion s’empare de la Lyre d’Orphée pour donner la sérénade au Dauphin.
Il est, Victor Hugo nous l’affirme, superbe et généreux ; il plaît aux femmes et le sait. Il s’avance d’un pas royal et nonchalant, vers la lionne vindicative. La lionne ne laisse à aucune autre le soin de chasser pour son nonchalant et royal époux.
Placé au cœur de l’été brûlant, le Lion est une signe de feu : le feu du foyer, stable, rassurant,  chaleureux. Ardent tel un soleil, il illumine la terre, mais cette ardeur  peut la blesser.
La froide terre du Capricorne ne peut que s’adoucir à son approche ; celle printanière du Taureau ne s’en inquiète guère, mais que la Vierge, en manque d’eau, asséchée par les moissons prenne garde aux incendies.
Incendies que le grand vent du Verseau pourrait encore attiser, que les courants d’air des Gémeaux propageraient. Seule la douce brise de la Balance entretiendra paisiblement son foyer.
Le feu et l’eau font rarement bon ménage. Jamais le Lion ne goûtera les eaux maritimes et salées  des Poissons. S’il peut lui arriver de se désaltérer dans les lacs et les rivières du Cancer, c’est d’une patte prudente qu’il s’aventurera dans les sombres marécages du Scorpion.
Au fond le feu ne s’entend bien qu’avec le feu. Le fougueux Bélier allumera son brasier tandis qu’un vieux Lion pourra se reposer, assoupi devant les braises rougeoyantes du Sagittaire.

Les Chouchous