Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

jeudi 30 août 2012

Saint Fiacre



Avant de donner son nom à une de ces voitures à cheval rouges et noires qui stationnaient près du Rond Point des Champs-Elysées, au bout de l’avenue Matignon, avec dans les montants, un brave cheval qui somnolait le nez dans une musette pleine d’avoine, Fiacre fut un moine Irlandais, devenu le saint patron des jardiniers.
Vers 670, à la fin du règne des mérovingiens, Fiacre quitta son île pour venir évangéliser le continent. Faron, alors évêque de Meaux lui céda une clairière au milieu des bois pour s’y installer un ermitage. Comme beaucoup de moines de son temps, Fiacre connaissait les simples,  avait quelques notions de médecine et était aussi rebouteux.
Pour avoir soulagé quelques braconniers ou chercheurs de champignons aventurés jusque là, sa renommée passa bientôt l’orée de la forêt et l’on vint de partout le consulter.
Prières, écoute attentive, onguents et tisanes obtenaient des guérisons que le bon Fiacre attribuait à la volonté divine. Ses patients ne s’y trompaient pas ; grâce à leurs dons, il pût construire un hospice qu’il entoura d’un  beau jardin où il fit pousser toutes les plantes utiles aux soins qu’il prodiguait. Il y ajouta fruits et légumes dont il nourrissait les plus pauvres.
L’histoire ne le dit pas, mais en bon jardinier Fiacre ne négligeait pas les fleurs dont il faisait orner la chapelle. Et d’ailleurs nombre de fleurs se mangent et ont souvent des vertus curatives. La capucine, par exemple… mais je m’égare… c’est un autre sujet.
Revenons à Fiacre dont la spécialité devint le soulagement des hémorroïdes appelées depuis le Mal de Saint Fiacre. Longtemps après sa mort, des pèlerins venaient s’asseoir sur son tombeau, à Saint-Fiacre-en-Brie (Seine et Marne),  dont la pierre était censée soulager leur mal.
Un jardinier se doit d’être connaisseur en graines et fécondité ; aussi en 1637, la reine Anne d’Autriche qui ne parvenait pas à concevoir, vint le prier de lui donner un enfant, mâle de préférence. Elle rapporta de son pèlerinage une médaille, quelle offrit à son époux, le roi Louis XIII. Le pieux homme baisa… la médaille.
De mauvaises langues prétendent qu’un autre ecclésiastique, le cardinal Mazarin qui secondait en tout son souverain, ne se contenta pas de la médaille.
Tous ces efforts conjugués, offrirent enfin au royaume de France Louis Dieudonné, le futur Louis XIV.
Béni soit saint Fiacre, patron des jardiniers !

1 commentaire:

manouche a dit…

...la fraicheur de la pierre devait soulager les hémorroïdes sur le tombeau de st Fiacre ou du voisin...

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