Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

mercredi 24 août 2011

L'âme des poètes



J'aime l'âne si doux
marchant le long des houx.
Il a peur des abeilles
et bouge ses oreilles.
Il va près des fossés
d'un petit pas cassé.
Il réfléchit toujours
ses yeux sont de velours.
Il reste à l'étable
fatigué, misérable.
Il a tant travaillé
que ça vous fait pitié.
L'âne n'a pas eu d'orge
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde
puis a dormi dans l'ombre.
Il est l'âne si doux
marchant le long des houx....





Francis Jammes






2 commentaires:

croukougnouche a dit…

une poésie si douce qui me rappelle les premières récitations apprises à l'école..

P a dit…

Oui, hein??
C'est une auditrice samedi qui me l'a remise en mémoire. J'avais terminé la conf' par l'autre, de Francis Jammes aussi: la prière pour aller au paradis et elle m'a cité celle-là que oui, on apprenait à l'école. Tous ça m'a donné furieusement envie d'un âne...

Les Chouchous