Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

vendredi 22 octobre 2010

Lycaon alm


L
e plus ancien loup-garou connu, c’est Lycaon ; et quand je dis ancien, ça veut dire ancien ! C’est une histoire qui s’est passée il y a si longtemps qu’on ne sait même plus la date.
Lycaon est devenu loup-garou parce qu’il était un grand criminel et que Dieu l’a puni. Dieu en ces temps-là, s’appelait Zeus. Il avait mis sur terre en plus des hommes et des animaux, d’autres créatures, joyeuses et inoffensives : des nymphes, jolies personnes bien faites et peu vêtues qui vivent près des fontaines et des ruisseaux ; des sylvains, jeunes éphèbes courant dans les forêts (dans certains pays on les nomme elfes), et puis des satyres, moitié hommes moitié boucs qui passent leur temps à courir après nymphes et sylvains en jouant de la flûte ; de la flûte de Pan inventée par ce dieu qui est le chef de tous les satyres. Il y avait aussi des demi-dieux ou héros qui sont les enfants que les dieux et déesses font aux mortels ; le plus connu, c’est Hercule, mais lui savait se défendre et il aurait pu venir en aide aux autres, mais comme vous le savez, il avait du travail !
Donc, nymphes, satyres et sylvains, plutôt poétiques et gentils avaient tout à redouter de l’abominable Lycaon.. Lycaon était tyran d’Arcadie ; tyran, ça voulait dire chef en ce temps-là ; tout simplement ! mais depuis…
Zeus qui commençe à se faire de la bile pour ses créatures, décide d’aller voir sur place ; seulement, il ne peut pas se montrer tel qu’en lui-même. Il sait bien que la vue de sa divinité foudroie sur place celui qui oserait le regarder et comme en plus il adore se déguiser, (C’est fou ce qu’il peut inventer comme déguisements, Zeus !), il va prendre un costume, oh, un costume simple : pèlerin
Et voilà Zeus en pèlerin, arpentant la Grèce, inspectant l’Arcadie, posant ça et là des questions, pas assez discret pour que Lycaon n’entende pas parler de cet étrange voyageur. Il arrive un soir au palais du tyran qui trouve ce visiteur bien imposant pour un simple pèlerin ; il l’invite à sa table. Voyons, voyons ! se dit Lycaon, si c’est un homme ou un dieu et si c’est un dieu s’il est si puissant qu’on le dit.
Le crime du jour, c’est le meurtre d’un de ses enfants ; vous me direz, il y a certains jours où on peut le comprendre ; mais non, pas plus que maintenant on avait en ce temps le droit de tuer sa progéniture. En attendant, Lycaon était le chef et Zeus était sur l’Olympe et on allait bien voir… Le meilleur moyen pour camoufler un cadavre litigieux, c’est encore de le découper, de le faire cuire et de le servir à table en ragoût parfumé d’épices et d’aromates..
Ah, on a vu ! Zeus, nourri de nectar et d’ambroisie, devant le plat fumant ressent un haut le cœur tel que le tonnerre qu’il porte en lui se met à gronder ; environné d’éclairs, il foudroie Lycaon et ceux de ses fils encore vivants.
Horrifiés, les maudits sentent une force puissante leur courber le dos ; les voila à quatre pattes, leurs visages s’allongent en mufles garnis de crocs d’ivoire ; leurs corps se couvrent de poils gris, leurs bras sont des pattes armées de griffes puissantes ; terrifiés mais toujours sanguinaires, ils s’enfuient en hurlant du palais…
Et depuis, Lycaon et sa meute hantent nos forêts, nos contes et nos terreurs ; jamais pourtant sous leur forme de loups, ils n’on fait autant de victime que Lycaon le tyran.
Et Zeus ? Il est remonté sur l’Olympe…il pense à son prochain costume….

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2 commentaires:

FRANKIE PAIN a dit…

merci sur l'histoire de ton lou garou c'est toujours intéressant les origines gros bisous

manouche a dit…

Avatar des avatars,chaque nuit ,lycanthrope, je cours les bois ...

Les Chouchous