Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

samedi 24 juillet 2010

Vous qui cherchez l'Opéra Fantôme, les anciens épisodes (1 à 46) et la suite sont sur Almanachronique

Alma

Non, non, c'est pas là! Il va migrer dans les pages et on va tâcher de poursuivre et si possible de finir.

jeudi 22 juillet 2010

Bonnes Vacances


Et RV CONTES vous quitte pour un moment.
Sur Almanachronique, vous trouverez la suite de l'Opéra Fantôme et une rubrique Contes dans la colonne de gauche.
bonnes vacances et à bientôt.
Cherchez pas il n'y est plus... dans pas longtemps cherchez le ici dans les "pages".

Jaroussky-Gens : Stabat mater de Pergolese

mercredi 21 juillet 2010

Il avait liquidé son appartement parisien, gardant juste une chambre de bonne. Tous ses meubles, ses instruments de musique, sa sono, tout était installé au château. Il était certain d’y trouver le calme et la concentration indispensables pour composer la musique dont il avait envie ; il pensait à un oratorio. Son entourage parisien leva les bras au ciel ; on parla de suicide professionnel. Marlon s’en moquait ; il serait heureux aux Authieux et il le fut. Enfin, autant qu’il pouvait l’être.
D’abord il y avait cet oratorio qu’il portait en lui mais dont il ne pouvait accoucher et puis il y avait Lilith. De cette fille, il n’avait pas parlé à Estournelle ; pas encore. D’ailleurs, qu’aurait-il pu en dire ? Il ne savait presque rien d’elle, même pas son nom de famille et il s’était passé entre eux si peu de choses. Une aventure d’une nuit comme il en avait tant connu. S’il en avait parlé c’est ce qui serait ressorti des faits énoncés, alors qu’il en gardait une impression d’une force étonnante.
Quelques semaines passèrent. L’idée du film, trottait dans sa tête et le visage de Lise, devenait pour lui, chaque jour un peu plus celui de Lilith. Il éprouva un besoin urgent d’en parler. A qui, sinon à sa voisine ?
Il la trouva contemplant d’un air rêveur des tatouages, nouveaux ornements de son cou et de ses avant-bras.
Devant son air ahuri, elle l’informa :
-« Ca se lave vous savez ! La fille d’une amie vient de me les envoyer.
-« Dommage ! Voilà qui ne manquera pas de rehausser votre prestige auprès des gosses de l’école. !
-« Probablement ! Mais les parents… Ils trouvent déjà étrange que je m’habille comme leurs filles quand j’ai l’âge d’être leur mère !
Marlon, qui ne savait comment introduire dans la conversation le sujet qui l’occupait, pour se donner une contenance, tenta de caresser la chatte blanche qui traversait la pièce d’un air digne ; elle frissonna d’horreur et se réfugia sous un fauteuil.
-« Ah, Marlon, ne me la contrariez pas ; nous commençons seulement à nous réconcilier.
- Comment peut-elle vous en vouloir ? Vous lui passez tous ses caprices…
- Oui, mais depuis une semaine les contraintes de ma vie de femme ordinaire ne correspondent pas à ses attentes de chat. Figurez-vous que mon amie…mais peu importe, vous ne la connaissez pas ! Donc cette amie vient me voir accompagnée de ses deux filles et d’un bouledogue, vous savez, les petits, noirs, marrants… Jasmine l’a trouvé horrible, bruyant, remuant ; elle est allée bouder sous les thuyas du voisin. Nous autres humains, avons ri, bavardé et pour finir fait des crêpes avant leur départ. Après quoi, la chipie en a profité pour disparaître et ne rentrer qu’à cinq heures du matin. Imaginez mon désarroi. Le lendemain, elle a tenté de récidiver, mais comme en ce moment, il fait encore jour à six heures du soir, elle s’est fait avoir !
Et voilà que jeudi, un voisin vient prendre le thé et changer ses livres (J’officie aussi à domicile) accompagné de son boxer. Jasmine qui siestait sous l’épicéa n’en revient pas :
- Horreur ! pensa-t-elle, ils les ont aussi en king size !!!
Bon, c’est son opinion mais j’ai du mal à comprendre son animosité, car après tout, étant d’origine persane, elle aussi fait partie de la grande tribu des « Nez Froncés ».
Contrariée, la jeune personne a tenté de disparaître, mais une assiette de dindonneau coupé menu l’a circonvenue. Alors, dépitée, elle est montée à l’étage et a fait un pipi vengeur sur une étoffe à laquelle elle pensait que je tenais beaucoup. Feintée, la minette : ce n’était qu’un vieux dessus de table plus que trentenaire en route pour finir ses jours dans le garage.
Cependant, je suis désolée de l’avoir contrariée à ce point et depuis je fais des bassesses pour rentrer dans ses bonnes grâces….
Enfoncé dans le grand fauteuil de cuir, Marlon buvait du thé, sans trop écouter le récit des scènes de ménage entre Estournelle et sa chatte. Il pensait à Lilith…
A suivre....

Les Chouchous