Insensé celui qui somme le rêve de s'expliquer - Jean RAY - Malpertuis

vendredi 12 février 2010

CUPIDON et PSYCHE ...Fin alm

Cupidon et Psyché (fin)
Tout ce qu’a dit la tour, Psyché l’a accompli. Au sortir des ténèbres, elle revoit le jour et rend grâce au soleil. L’épreuve surmontée, il ne lui reste plus qu’à rentrer chez Vénus.
C’est la curiosité qui va perdre Psyché…la curiosité et aussi le désir d’être belle. Belle pour son amour qu’elle espère retrouver ; elle est devenue laide, du moins elle le croit. Cet onguent de jeunesse si elle en prélevait, oh ! rien, une miette, pourrait lui rendre un peu de sa beauté perdue. Elle arrête ses pas, hésite un peu, et ouvre… mais dans la boîte il n’y a pas d’onguent magique, juste un sommeil de mort qui la foudroie sur place, au milieu du chemin, sous un soleil de plomb. Son corps sans vie gît là, abandonné aux fauves et aux oiseaux de proie.

Cependant, Cupidon commence à s’agiter. Sa blessure est guérie, ses plumes ont repoussé ; son épouse lui manque. En la répudiant, c’est lui qu’il a puni. La fourmi lui a dit que pour le retrouver elle a bravé Vénus ; l’insecte a raconté ce qu’elle a du subir : les épreuves injustes, les injures, les coups.
Cupidon réfléchit ; Psyché est sa compagne ; l’opinion de sa mère, après tout, il s’en moque. Certes Vénus a fait garder de près la porte mais elle a oublié que les fenêtres existent et que Cupidon vole. Il se sauve et demande où se trouve sa femme. Les servantes répondent qu’elle est chez Proserpine sur l’ordre de Vénus. Devinant le danger, il part à sa recherche et la trouve sans vie, brûlée par le soleil. Echappé du coffret un nuage de mort flotte tout autour d’elle. Cupidon le rassemble, l’enferme dans la boîte et d’une flèche d’or éveille la dormeuse. Enfin c’est le bonheur ; dans les bras de l’amour, Psyché ouvre les yeux.
-« Imprudente Psyché, tu as mis en danger notre amour et ta vie ! Reprend cette cassette, achève ta mission et ne crains plus ma mère, je vais tout arranger. »
Peu soucieux d’affronter le courroux de Vénus, Cupidon va tout droit chez le grand Jupiter. Le roi des dieux l’embrasse, lui caresse la joue, le gronde gentiment :
-« Cupidon, mon filleul, tu es insupportable. Tu fais trop de sottises, ne respectes personne. Tu inventes des tours et me pousse souvent à d’humaines faiblesses ; c’est à cause de toi que je trompe Junon ! Que viens-tu demander ? »-
-« Roi des dieux tu sais tout ! Combien j’aime Psyché que ma mère déteste. Dans le plus grand secret je l’ai prise pour femme ; elle attend un enfant. Vénus la persécute et veut nous séparer. Toi seul peut nous aider ! »-
Jupiter ne peut rien refuser à l’Amour ; il en a trop besoin. Il demande à Mercure de rassembler les dieux, de faire venir Psyché.
L’Olympe est au complet, Jupiter sur son trône, les amants près de lui, il montre son filleul :
-« Vous voyez ce jeune homme ? Vous savez ses méfaits ?Le dernier est trop grave ; il faut lui mettre un frein ! Sans consulter sa mère, il a pris cette fille et l’a déshonorée. Elle attend un enfant. Bien sûr elle est mortelle, mais c’est tant pis pour lui, qu’il la garde à jamais !
Cupidon et Psyché, nous allons vous marier ! »-
C’en est trop pour Vénus que la fureur étrangle. Jupiter la rassure :
-« Que l’on amène ici la coupe d’ambroisie ! »
Psyché boit le liquide qui désaltère les dieux et la rend immortelle. Les époux réunis nommeront leur enfant, une fille :Volupté !

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